Nommé à la tête du parti alors qu’il est en exil, Iwacu s’est entretenu avec cet ancien premier vice-président de la République. Décryptage du conflit actuel et propositions pour l’avenir.
Vous venez d’être désigné à la tête du parti Sahwanya Frodebu. Quelle est votre réaction ?
Nous sommes bien sûr content de la confiance que les militants de notre parti viennent de placer en nous.
Pensez-vous que vous serez capable de diriger un parti politique étant en exil, de surcroît en Belgique ?
Par rapport à ma situation géographique, rien ne va en pâtir. Je suis là pour des raisons de sécurité et par conséquent stratégiques. Ce n’est pas pour la première fois que mon parti soit la cible des pouvoirs. En juillet 1996, son président a été obligé de fuir en Tanzanie pour ne pas se laisser écraser par le pouvoir putschiste. Et le parti en a profité pour nouer de bonnes relations politiques et diplomatiques qui ont été bénéfiques dans l’avenir notamment lors de l’élaboration de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et la création des conditions de négociations.
Mais pour avoir beaucoup de membres, on doit occuper le terrain…
Nous ne sommes pas dans des situations de fonctionnement normal des formations politiques. Si on se hasarde à faire des descentes sur terrain aujourd’hui, on risque d’être tué. Lorsque nous aurons créé un environnement socio-politique serein, je vais rentrer en toute sécurité au Burundi comme leader de mon parti.
Par ailleurs, rien donc ne pourrait m’empêcher de fonctionner correctement d’autant plus que les conditions techniques de communications sont développées de telle sorte que le monde devient un village.
Bamvuginyumvira devient président et Ngendakumana vice-président. N’est-ce pas un arrangement à la Poutine-Medvedev ?
On n’est pas dans la gestion d’un Etat. C’est un sacrifice d’autant qu’il n’y a pas d’avantages particuliers en occupant telle ou telle responsabilité au sein de notre parti.
Quelles seront vos priorités ?
Aujourd’hui, l’urgence est de contribuer à la recherche d’un environnement politique permettant aux partis politiques de travailler à la normale. Nous devons aussi rassembler toutes les organisations, qui militent pour le changement dans notre société, pour que tout le monde sache pourquoi nous sommes arrivés à une situation de faillite dans le pays. Enfin, nous continuerons à recruter des militants et tenterons de ramener les brebis égarées au bercail.
Pas de remise en cause de l’actuel système ?
Ce qu’il faut, c’est détruire ce système et penser à construire un autre qui va mettre le citoyen au centre de la préoccupation des leaders. Ce dernier doit être associé à la gestion de son Etat en intégrant ses droits et ses devoirs, surtout qu’il est l’alpha et l’oméga de tout ce qu’entreprennent les leaders à tous les échelons. C’est lui qui donne le pouvoir et il doit être capable d’en contrôler l’exercice. Bref, il s’agit d’une nouvelle conception du pouvoir qu’il faut promouvoir si nous voulons continuer à exister comme un Etat burundais digne.
Quelles seront les relations de votre parti avec le Cnared ?
Le Frodebu est membre du Cnared et ma démission a affecté uniquement le Comité Exécutif et non le Directoire en ma qualité d’ancien Premier Vice- président de la République. Concernant mon remplacement, la question va me concerner directement comme nouveau président du parti. Je vais procéder aux consultations pour mon remplacement.
Quelle analyse faites-vous des pourparlers d’Arusha?
Je ne crois pas que la solution viendra des négociations d’Arusha, pour la simple raison que les deux parties en conflit, à savoir le gouvernement burundais et le Cnared, ne se comprennent pas sur la nécessité de faire la paix. Pour les premiers, la paix prévaut au Burundi alors que pour les seconds, le pays va sombrer suite au 3ème mandat forcé de Pierre Nkurunziza.
Le médiateur, l’ex-président Benjamin Mkapa, n’a pas la force nécessaire pour s’imposer aux protagonistes burundais à l’instar de Nelson Mandela.
Comment réussir un véritable dialogue ?
Le médiateur a besoin d’un soutien indéfectible de la Communauté est- africaine pour imposer au pouvoir de Bujumbura des sanctions afin que ce dernier accepte de s’asseoir avec les partis d’opposition.
Je crois que, pour la prochaine fois, le pouvoir de Bujumbura risque de ne même pas se présenter à Arusha pour voir s’il peut réussir le rapatriement du processus. Attendons-nous à des surprises suite à l’absence d’équilibre de pressions sur tous les protagonistes.
Avouons finalement comme cela fut un slogan que « Hica intwaro hatica ubwoko ». Savoir que Ntibantunganya, Bavuginyumvira,…sont en exil aujourd’hui, cela me fait froid umubiri wose !
Comme si c’était leur première fois qu’ils soient en exil !!!!! Hagarika ayo macakubiri basha !
Uwo we avuye he? Nagira ngo Inkona zarariye amasake yose ! Vieux il faut évoluer avec l’histoire et celle ci est pour le cndd fdd et son guide Muhuza.
Bamvuginyumvira veut diriger le Burundi sans armee. Il a oublie l’erreur de son Chef Ndadaye? Buyoya peut-il laisser un Hutu diriger sans armee? courage.
Susuruka! Juu Zaidi!!!! ntabamebres mufise !!! Après Ndadaye presque toute la masse hutue est DD, un parti politique armé et dopté d´une police!! C´est ca la réalité qu´on le veuille ou pas!
Au moins « Kimata » a le courage de reconnaître que l’armée et la police sont à la solde du parti au pouvoir! Malheureusement, c’est ça l’un des principaux problèmes que connaît actuellement le Burundi, un pays qui sombre de plus en plus.
@kimata
1. La Police Nationale du Burundi (PNB) et la Force de Defense Nationale (FDN) sont au service du BEAU PAYS DE MWEZI GISABO, que le parti CNDD-FDD soit au pouvoir ou pas.
C’est ainsi que fonctionnent toutes les polices et armees nationales du monde entier.
2. S’il y avait des elections libres et transparentes et avec plus de 40 partis politiques (dont le FNL de Remy Gahutu et le Frodebu de Ndadaye), et avec le bilan du CNDD-FDD des derniers 10 ans, il serait impossible que « Presque toute la masse hutue est DD ».
3. Meme le dictateur major Pierre Buyoya croyait que toute la population burundaise allait voter pour son Uprona en 1993, mais il a eu la surprise de sa vie.
Si « toute la masse hutue etait DD », pourquoi a-t-on peur du FNL, pourquoi ne pas organiser des elections libres, transparentes et sans violence? Pourquoi ne pas travailler serieusement pour developer cette masse comme Feu Bagaza l’avait fait par exemple??? Pourquoi n’aime-t-on pas apparemment toute matiere grise hutue…
Autrement dit, le parti DD n’a pas de vision nationale, mais plutot ethnique comme Havyarimana!!!
@Nguela
« Autrement dit, le parti DD n’a pas de vision nationale, mais plutot ethnique comme Havyarimana!!! »
Son successeur ne l’est pas peut-être?
Je crois que vous et moi ne sommes pas les mieux indiqués pour juger!
Ses anciens compagnons d’armes tels que Kanyarengwe, Rizinde, etc., le diraient mieux s’ils n’étaient pas déjà dans le magma.
@ Nguela
Kagame na Museveni nibo bafise vision kuko
Bashoboye gukumira abanyigihugu bagashira imbere ubwoko bwabo 99%.
Unfortunately that vision is not workable anymore for Burundi Buyoya knows that as well.
Si Bamvuginyumvira décide de détruire le système CNDD-FDD et pense à construire un autre, il réfléchit ou il est délirant? Comment un catéchiste pourrait y arriver?
@Pacifique
Pourriez-vous nous dire depuis quand L’ANCIEN VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BURUNDI est devenu catechiste?
Le Burundi evolue comme le reste du monde, donc il n’est pas exclu que quelqu’un puisse « detruire le systeme CNDD-FDD ».