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Frédéric Ngenzebuhoro : « La suppression des visas à l’EAC, c’est notre œuvre »

02/04/2012 Commentaires fermés sur Frédéric Ngenzebuhoro : « La suppression des visas à l’EAC, c’est notre œuvre »

Accusés de n’avoir rien apporté au peuple burundais durant leur mandat, nos représentants à l’EALA disent avoir accompli leur mission. Frédéric Ngenzebuhoro, vice-président du groupe parlementaire burundais à l’East Africa Legislative Assembly (EALA) est sur la défensive : toutes les lois ont été votées dans l’intérêt de toute la Communauté, y compris le Burundi.

A la fin de votre mandat, de quoi êtes-vous fiers ?

Notre plus grande fierté, c’est d’avoir apporté une pierre dans l’intégration de la Communauté Est Africaine. Si l’EAC est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est grâce à nos interventions. Nous avons été témoin de cette intégration, aujourd’hui réelle, plus que jamais. Toutes les lois initiées pour l’intérêt de la communauté ont été votées et promulguées. Les députés burundais ont fait des résolutions qui ont eu des effets positifs sur le plan régional.

Des exemples ?

Nous avons à plusieurs reprises visité toutes les frontières pour s’enquérir de la façon, dont la libre circulation des biens et des personnes, est en train de se réaliser. Certaines frontières comme Manyovu (Tanzanie) n’ayant pas encore reçu des instructions y relatives, nos recommandations ont été d’une grande importance. Des voyageurs originaires des cinq pays membres continuaient à payer les frais pour les visas, nous avons fait une résolution qui a conduit à l’arrêt de cette pratique. La suppression des visas, c’est donc notre œuvre. En outre, nous avons suivi de près les problèmes et les facilités du marché commun, première phase de l’intégration. Nous avons été à Kigobe trois fois pour l’expliquer.

Est-ce que cela suffit ?

Notre champ d’action est vaste et nous avons réalisé beaucoup qu’il me serait difficile de tout dire dans ces colonnes. Par exemple, nous venons de voter la loi qui met en place l’institut parlementaire qui sera chargé de la question de démocratie dans les pays membres de l’EAC. Cette loi permettra aux peuples des différents pays de connaître leurs droits, leurs obligations et leurs devoirs dans un Etat démocratique. Une autre loi vient d’être votée même si elle n’a pas encore été promulguée, c’est celle portant organisation des élections des membres des groupes parlementaires pour que la population soit consultée à travers ceux-là qu’ils ont mandatés, ce qui n’était pas le cas.

Justement, que répondre à ceux qui vous accusent de siéger pour vos propres intérêts ?

Nous regrettons que nous n’ayons pas de temps ou d’occasion d’expliquer notre action à l’EALA. Mais qu’à cela ne tienne, l’opinion qui pense de la manière est mal éclairée. A l’EALA, nous sommes régis par des lois. Dès lors qu’un député prête serment la bible ou le coran dans la main, il s’engage à travailler dans le strict respect des intérêts de la Communauté.

Pourquoi d’après vous le Burundi reste dernier, comparé aux autres pays membres de l’EAC ?

Il n’est pas du tout dernier. Tout dépend du point de comparaison. Sur certains points comme la liberté d’expression, le Burundi est le modèle qui inspire même les pays de l’EAC. Notre pays connaît les mêmes défis économiques que d’autres pays de la communauté. Mais cela n’empêche qu’il soit le premier pays aujourd’hui à contribuer à temps dans le fonctionnement de la communauté. Il est vrai qu’il est entré tardivement mais il est en train de récupérer. Il n’y a aucun doute, d’ici peu, ce retard sera comblé.

L’Olucome veut vous voir payer l’IPR comme d’autres citoyens burundais. Quelle est votre réaction ?

Il faut bien comprendre M. Rufyiri, président de cet observatoire. Il ne connaît pas les lois qui nous régissent à Arusha. Pour ne s’occuper que des questions internes au Burundi, il ignore ou semble peu informé sur les cadres légaux des institutions régionales, africaines et mondiales. Il est donc excusable.

D’après des sources fiables, vous chercheriez à être successeur à votre propre candidature. Vrai ou faux ?

Je m’exprimerai le moment venu.

__________________

Des noms circulent déjà.

4 juin 2012. Le mandat des neuf députés qui représentent le Burundi à l’EALA prendra fin. D’ores et déjà, l’Assemblée nationale, organe chargé de désigner ceux qui siégeront à Arusha devra avoir réalisé cela avant le 14 avril 2012. Selon des sources dignes de fois à Kigobe, des tractations ont déjà commencé. Pour le CNDD-FDD, Pierre Mupira, ancien ministre du Développement communal, Léonce Ndarubagiye, député sortant à l’EALA et président de l’actuel groupe parlementaire et une certaine Emelance Bucumi seraient pressentis. Pour l’Uprona, Frédéric Ngenzebuhoro, Martin Nduwimana, ancien vice-président de la République et Bonaventure Niyoyankana, l’actuel président du parti seraient proposés. Mais pour que la candidature de ce dernier passe, il faudra qu’il démissionne de la présidence de ce parti, ce qui n’est pas évident pour le moment. Du côté du Frodebu Nyakuri, Jean Baptiste Gahimbare occuperait la place.

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