Français et multilinguisme dans l’enseignement en Afrique centrale et orientale était le thème d’une table ronde organisée, ce 20 mars au Centre d’Enseignement des Langues au Burundi (Celab), dans le cadre de la semaine de la Francophonie.
« Le français garde une place importante dans notre pays », affirme Sévérin Buzingo, ministre de l’Enseignement de Base et Secondaire, des Métiers, de la Formation Professionnelle et de l’Alphabétisation. Pour lui, ce n’est pas l’intégration dans la communauté de l’Afrique de l’Est, très anglophone, qui viendra noyer le français ou une autre langue. Les burundais pourraient faire profiter de la langue de Molière aux autres pays anglophones de la communauté : « Déjà certains burundais sont sollicités au Rwanda pour y enseigner le français », se réjouit le ministre. Toutefois, il reconnait qu’un nombre non négligeable d’enseignants à l’école primaire accusent des lacunes au niveau du français. Il promet que des formations supplémentaires leurs seront dispensées et d’autres écoles construites pour désengorger les classes. De la 1ère à la 4e année primaire, les écoliers apprennent en même temps l’anglais, le français, le kiswahili et le kirundi. Certains spécialistes dans le secteur de l’éducation s’inquiètent du bon apprentissage simultané de ces langues. Selon le ministre Buzingo, des études approfondies devraient être menées pour voir s’il y a interférence ou non. Au cours de cette table ronde, les experts vont échanger sur cette problématique et sortir des recommandations qui permettront de prendre des stratégies nécessaires quant à l’apprentissage de ces langues. M. Buzingo reste confiant que l’enfant développe de bons mécanismes de langage et d’écoute : « Autrement dit, les enfants développent les premiers outils qui leur faciliteront d’étudier ou de travailler dans les pays, anglophones et swahiliphones, de la communauté de l’Afrique de l’Est. Ou même ailleurs. » Le ministère de l’Enseignement de Base et du Secondaire a inauguré, il y a quelques mois, le lycée « Saint Marc » pour les enfants rapatriés de la Tanzanie. Le reste d’entre eux est pris en charge par Fondation Refugee Education Trust (Ret), une organisation non gouvernementale internationale qui œuvre dans le domaine de l’éducation. Elle est très active surtout dans les provinces de Rutana et de Makamba où des rapatriés apprennent le française pour s’intégrer sans difficultés dans les différentes écoles. Ils ont commencé en septembre 2011 et la formation prendra fin en juin 2012. Durant cette semaine, d’autres activités sont prévues, notamment des concours radio-francophonie « Génies en Herbes », projection des films, tenue des débats, porte ouverte au Centre Numérique Francophone, AUF, une nuit cinéma, une scène ouverte Slam,…