C’est en larmes que Francine Niyonsaba a raconté sa transition du demi-fond vers les courses de fond, où elle excelle également. Une révélation faite ce samedi 25 septembre dans sa conférence de presse.
Suite aux nouveaux règlements de la Fédération internationale d’athlétisme frappant les athlètes hyperandrogènes, la vice-championne olympique et vice-championne du monde du 800m avait envisagé de jeter l’éponge.
L’idée de se lancer dans le business et devenir entrepreneure ou continuer ses études une fois qu’elle ne brillerait plus sur les pistes, a traversé l’esprit de cette battante.
Lors de mon premier jour d’entrainement, raconte la recordwoman du 2000m et championne de la Diamond League au 5000m, j’ai fait 15km, je me suis arrêtée quelque part et j’ai fondu en larmes, je me suis mise à pleurer seule. « Je ne voyais pas comment je vais m’en sortir. Je me souviens bien, j’ai continué jusqu’au bout ».
Elle poursuit son récit : « J’étais seule au départ, mais par après je me suis entraînée avec un club de militaires et mon coach qui est devenu un grand ami et un père pour moi, me disait, si tu n’es pas capable, tu peux faire autre chose. Tu as eu ta chance, tu pourras faire plein d’autres choses ».
C’était une meilleure motivation de sa part et dans ma tête, raconte Francine Niyonsaba, je pensais devenir une entrepreneure ou continuer mes études ailleurs et chercher d’autres occupations loin des pistes.
« Mais il est regrettable que ceux qui devaient nous soutenir, nous mettent les bâtons dans les roues et c’est la vérité », confie cette athlète d’origine modeste.
Francine Niyonsaba ne tarit pas d’éloges pour ceux qui l’ont aidée, encouragée dont son coach, Aloys Nizigama, ancien athlète burundais spécialiste des courses de fond.
Elle a fait savoir que le gouvernement ne l’a pas beaucoup aidée dans ses moments difficiles. « La vérité sauve. J’ose dire la vérité pour que les gens l’entendent et la jeunesse l’entend bien. Le sport évolue avec ceux qui sont dans le domaine. Il faut que ces derniers travaillent dans la transparence. Qu’ils motivent les sportifs au lieu de les décourager ».
Francine Niyonsaba poursuit son réquisitoire : « J’ai été découragée. J’ai quitté le Burundi pour aller au Kenya, le 6 novembre 2019, je me suis installée là-bas et je suis revenue le 15 mars 2020. J’y ai fait des compétitions, du cross-country. Les Kenyans étaient émus de me voir sortir 6ème dans cette discipline alors qu’avant je ne me limitais que sur les 800m. Pour eux, c’était un miracle. Cela m’a donc motivée ».
Signalons que cette athlète détentrice du record du monde sur 2000m battu le 14 septembre à Zagreb en Croatie est également championne de la Diamond League au 5000m.
Le gouvernement du Burundi lui a organisé un retour triomphal. Des milliers de personnes sont venues l’accueillir à l’Aéroport international Melchior Ndadaye.
Leta Mvyeyi Nkozi ko umunga arayidogera ngo nta mahera imuha ?? Igwaneko sister igihugu kirakenye!!