Parlons, encore une fois, de ces artistes qui, entre passion et réalités de la vie, nous peignent un quotidien tissé comme une toile aux multiples couleurs. En marge leur nouvelle exposition « Mise à nu » à l’IFB, du 9 novembre au 3 décembre, rencontre avec Francine Mugumyangingo.
<doc2273|left>Elle a appris la peinture en 2003 par l’entremise de Giovanni Boccia, peintre italien qui dispensait une formation pendant 10 jours, à Bujumbura. De ses lointains souvenirs, Francine se souvient que tout ce qui est manuel l’a toujours intéressé : le dessin, la cuisine, le tricotage…
Elève au lycée de Vugizo clarté notre dame en 1987, notre peintre passe le plus clair de son temps à dessiner. Des dessins comme celui du prof en train d’enseigner en classe ou encore le Cow-Boy fringuant de Marlboro, cigarette aux lèvres sur la couverture de Jeune Afrique… Elle a même remporté un concours de dessin organisé par l’école.
« Les formes géométriques, les cercles, les losanges m’inspirent beaucoup. Tout comme les masques africains. » La couleur est très importante pour elle. Sa préférée est le rouge car elle trouve qu’elle se marie bien avec la couleur de peau de ses ancêtres (le noir).
<doc2274|right>Elle a rejoint le collectif Maoni en 2004 mais expose aussi en permanence au Jenny’s Café, l’antre des peintres. En dehors de ça, elle s’occupe de conception graphique sur ordinateur pour son propre compte (Carte de visite, logo….).
« La peinture est plus appropriée que le dessin. Le dessin est plus dur et moins rentable », indique Francine. Pour elle, dessiner lui permet de s’écarter de la réalité ; la guerre, la famine. En perspective, elle compte organiser une expo de ses propres œuvres pour l’année prochaine mais aussi commencer à faire de la peinture abstraite bien qu’elle ait un peu de réticence : « Je me retiens par peur qu’on ne me comprenne pas mais en même temps j’en ai une grande envie. »