14 partis sur 39 du Forum permanent de Dialogue des Partis politiques (FDP), parlaient sécurité à Kanyosha ce 28 juin, à la Paroisse Buhonga de la commune Kanyosha. Déçue, la population voulait la présence du président du Frodebu-Sahwanya pour « parler concret ».
« Ce ne sont pas les vrais qui sont venus. J’ai même entendu des partis que je ne connaissais pas du tout. Nous voulons voir Léonce Ngendakumana (président du Frodebu-Sahwanya), et c’est à lui que nous saurons quoi demander », lance Agnès Ndayikeza, une habitante de la commune Kanyosha.
Il est 8 heures, le gouverneur de la province Bujumbura était déjà là. Le début de la réunion était prévu pour 8h 30, mais elle a commencé deux heures plus tard. Chaque administrateur a tenu à amener ses administrés, essentiellement des femmes. «Là où les hommes n’ont pas été tués, ils vaquent à leurs activités quotidiennes dans la Mairie», explique l’une d’entre elles.
Ces partis font suite à une demande de la population qui aurait réclamé que dans la résolution du problème de sécurité, les politiques soient impliqués du moment que « les conflits qui surviennent opposent essentiellement leurs partis. »
Etaient alors présents le Cndd-Fdd, le FNL d’Emmanuel Miburo (tombeur de Rwasa), le FNL Icanzo, le RPB, le PMP, le Frodebu Nyakuri, le Palipe Agakiza, le FNL iragi rya Gahutu Rémy, le Palibu, le Pagide, le Florina, le parti Inkinzo, le Sangwe Pader, le Radebu.
Après les discours officiels, la population s’est exprimée; deux femmes, dont une du Frodebu Nyakuri, deux hommes du Cndd-Fdd, et un pasteur protestant. Le reste de la parole sera partagé entre les leaders politiques présents, lesquels d’ailleurs sont inconnus pour la population présente, dit-elle. Juste avant les interventions de la population, Dieudonné Gahama, président du FNL (aile Miburo) avait remercié le peuple de Kanyosha pour son attitude pendant la période électorale : « Préparez-vous aux élections de 2015, et le moment venu, faites comme vous avez fait en 2010 ou faites même plus», a-t-il avancé.
Mais lorsqu’il a parlé de la province de Bujumbura écartée du gouvernement parce qu’elle n’y est pas représentée, la modération a tout de suite recadré les échanges en soulignant qu’il fallait plutôt parler «sécurité à Bujumbura ».
Jean Claude Harerimana, président du Cndd-Fdd dans la commune Kanyosha estime ainsi que le fait que Kanyosha n’ait pas de conseil communal alors que son administrateur n’a pas été élu, pourrait être à la base de cette insécurité.
Il emboîte le pas au Président de la République en annonçant à Léonce Ngendakumana que «les négociations n’auront pas lieu parce qu’il y a beaucoup de gens de Kanyosha qui sont tués [sans préciser par qui, Ndlr].»
Dans leurs interventions, tous les politiciens présents se sont convenus que la guerre n’a plus de raison d’être au Burundi. «J’ai soutenu la guerre quand elle était opportune. Aujourd’hui elle n’a plus de raison d’être», estime Jacques Kenese, président du Parti FNL-Iragi rya Gahutu Rémy.