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Forum mondial des femmes francophones : un premier pas vers plus des droits des femmes

05/05/2013 Commentaires fermés sur Forum mondial des femmes francophones : un premier pas vers plus des droits des femmes

Le premier Forum Mondial des Femmes Francophones s’est tenu le 20 mars 2013 à Paris. Plus de 400 femmes y ont participé. Objectif : apporter des pistes de décisions face à la régression des droits des femmes dans l’espace francophone.

<doc7630|right>Théodora Nisabwe, enseignante en psychologie à l’Université du Burundi, a bénéficié du soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) pour s’associer à cet événement.
Le Directeur de l’Antenne Afrique des Grands-Lacs de l’AUF, Jean-Paul Mortelette, précise que ce soutien s’inscrit dans les missions de l’Agence qui participe activement, à travers ses propres actions, au développement de la condition des femmes partout dans le monde et plus particulièrement dans l’espace francophone.
Trois tables rondes ont été organisées pendant ce forum : la violence subie par les femmes dans les conflits armés et les conséquences en termes de santé publique ; l’éducation des filles : de l’alphabétisation à l’enseignement supérieur et la croissance économique par entrepreneuriat féminin.

Pour la première thématique, le constat reste que les violences faites aux femmes comme le viol et les mutilations constituent une arme de guerre dans les régions en conflit. A cela s’ajoute que les survivantes de l’horreur doivent souvent affronter le VIH-sida, l’exclusion ou le handicap..

« Une loi spécifique réprimant les violences faites aux femmes »

C’est justement dans ce cadre que Madame Théodora Nisabwe demande au gouvernement Burundais d’œuvrer pour qu’une loi spécifique sur la répression du crime de viol soit mise en place et que la tolérance zéro soit la norme dans la lutte contre ces violences : « Les victimes ont souvent peur d’aller jusqu’au procès qui se déroule souvent en public. »

Théodora Nisabwe faisait aussi le constat – avec les autres participantes au forum – du retard dans l’éducation des filles malgré certaines avancées. A titre d’exemple, la professeure indique que malgré la gratuité de la scolarité au Burundi à l’école primaire, les abandons sont plus fréquents chez les filles à cause des violences scolaires ou des barrières culturelles qui privilégient la scolarisation des garçons. L’autre défi selon Madame Nisabwe, c’est la faible proportion des filles dans les filières scientifiques de l’enseignement supérieur qui diminue d’autant la compétitivité de celles-ci sur le plan professionnel : « Il a été démontré que les hommes détiennent le pouvoir sur les femmes à cause de la force physique mais aussi de l’ingénierie. » C’est pourquoi, confie-t-elle, les conférencières réunies à Paris ont insisté sur l’accès à l’éducation pour les filles mais aussi sur leur maintien dans les écoles ainsi que sur le droit à une formation de qualité.

Concernant le domaine économique, les participantes ont partagé le douloureux constat que 66% du travail mondial reste réalisé par les femmes qui ne perçoivent que 10% des revenus mondiaux!

« La diversité culturelle ne doit pas porter atteinte aux droits universels des femmes »

Le rôle des femmes dans le développement économique des pays francophones doit être reconnu et favorisé visant à assurer leur pleine autonomie et bénéficier de leur capacité créatrice pour l’avancement des sociétés.
Pour cela, Théodora Nisabwe indique que des propositions ont été faites aux 77 gouvernements de la Francophonie afin que des budgets soient alloués pour la promotion des projets portés par les femmes. Aussi, d’autres chantiers tels que l’accès au crédit ou la répartition équitable aux postes de décision doivent encore progresser.

Ces femmes ont enfin insisté pour que la diversité culturelle ne soit pas un frein à la promotion des droits des femmes. Elles invitent la communauté francophone à disponibiliser des fonds pour promouvoir l’éducation en général et celle des filles en particulier.

L’ensemble de ces recommandations ont été remises à François Hollande, Président de la République Française, afin qu’il échange avec ses homologues francophones de leur application concrète.
Le chef de l’Etat Français a clôturé cette journée par une réception dans les jardins de l’Elysée, souvenir que Théodora Nisabwe n’est pas prête d’oublier.
Enfin, rendez-vous a été pris pour 2014 à Dakar pour un autre forum du genre.

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