Le programme du gouvernement américain adressé aux journalistes des quatre coins du monde en visite aux États-Unis a mis l’accent sur l’apport des médias dans le développement de leurs pays. La diaspora africaine aux Etats Unis n’a pas manqué au rendez-vous pour évoquer son apport.
<doc5876|left>Mercredi, 31 octobre. Les 135 journalistes du monde entier ont pris place dans la grande salle de réunion du Département d’Etat américain. Mme Hillary Clinton, la patronne de l’institution est représentée par Mme Ann Stock, Secrétaire adjointe au Bureau des échanges professionnels et culturels. A ses côtés, Walter Isaacson, président Directeur Général de The Aspen Institute (Organisation internationale œuvrant dans "le renforcement du leadership éclairé et l’ouverture dans le dialogue"), un des partenaires très actifs dans l’organisation de ce forum. C’est lui le modérateur du jour.
En attendant son intervention, les professionnels des médias discutent en aparté, échangent leurs cartes de visites, parlent de la campagne électorale dans le pays hôte. « Tu sais, il n’est pas évident que le président Obama l’emporte aisément comme en 2008. Les sondages ne lui sont pas très favorables », pense un journaliste angolais.
La discussion est interrompue par un « ladies end gentlemen, welcome » du modérateur qui donne la parole à un panel d’éminents journalistes, à l’instar de Mme Maralee Schwartz du Washington Post et de Bob Woodward, rédacteur associé au même journal.
Ce dernier, journaliste d’investigation depuis 40 ans, est célèbre pour avoir enquêté en 1972, avec son collègue Carl Bernstein, sur le scandale du Watergate. Leurs articles ont entraîné la démission du président Richard Nixon deux ans plus tard.
La vérité et rien que la vérité …
Dans son exposé, l’auteur d’un récent ouvrage qui met en cause l’efficacité du système de gouvernance du président Obama, revient sur l’objectif final du journaliste dans la pratique de son métier. « Ne jamais dire jamais, face à la recherche de la vérité », conseille-t-il à l’auditoire très attentif à son discours.
D’après lui, la liberté d’expression en général et celle de la presse en particulier, aux Etats Unis comme ailleurs, sont les principaux piliers de toute démocratie, puisqu’une population qui n’est pas informée sombre dans l’ignorance. « La démocratie meurt dans l’obscurité », signale M. Woodward pour qui, dit-il, vouloir savoir ce que les politiques lui cachent, est une préoccupation quotidienne lorsqu’il se réveille le matin.
Une inquiétude qui devrait être celle de tout journaliste, telle que relevée, le jour suivant, par l’Ambassadeur Carson du Département d’Etat américain. « Aucune démocratie ne peut tenir sans liberté de la presse. Plus la presse est forte, plus la démocratie s’enracine », indique-t-il. Mais, selon lui, cette voix du peuple, par le peuple et pour le peuple, a besoin d’être soutenue en Afrique. Pour ce, il propose 4 piliers.
… finalement en faveur du développement
Premièrement, les institutions démocratiques en Afrique devraient être renforcées par la promotion de la bonne gouvernance. « La démocratie ne se limite pas aux élections, elle les transcende. Une justice libre et indépendante sont également nécessaires pour asseoir une véritable démocratie », explique-t-il.
Deuxièmement, M. Carson propose de stimuler la croissance économique par le truchement de la promotion des échanges commerciaux avec et entre les pays d’Afrique. Pour lui, en plus des énormes ressources naturelles, le potentiel agricole pourrait être un moteur de développement du continent. « C’est le secteur privé qui va créer des emplois », rappelle-t-il.
Troisièmement, il faudrait que les pays africains soient stables et en sécurité. M. Carson souligne qu’il est impossible d’attirer des investissements dans un pays en conflit. « Là où il y a eu baisse de la violence, il y a eu une prospérité significative », constate-t-il.
En dernier lieu, suggère M. Carson, les pays africains qui favorisent la liberté d’expression, devraient bénéficier des opportunités destinées à la population par l’intermédiaire des organisations telles USAID et l’Institut International pour la Santé qui dispose de près de 9 milliards de dollars américains pour l’aide au développement en Afrique.
<doc5875|right>La diaspora en action : 3 milliards USD en réserve
Sortir leur continent du marasme économique est la principale mission que s’est assignée les africains qui vivent aux Etats Unis d’Amérique. Vendredi 2 novembre, au Capitole (Siège du Parlement américain), les journalistes ont l’occasion d’échanger avec les représentants des 22 millions d’Africains qui vivent aux USA, selon les estimations de la Banque Mondiale.
Selon Gregory Simpkins, du comité des affaires étrangères à la chambre des représentants, chargé des questions de santé et des Droits de l’homme, il faut canaliser toute cette ressource. « L’Afrique détient les 2 /3 des terres arables du monde entier. La diaspora a l’obligation d’amener les pays africains à aller au-delà de l’aide et de mettre à leur disposition leur savoir-faire. Elle peut construire des écoles, des hôpitaux, des hôtels pour développer le tourisme, etc », martèle M. Simpkings qui révèle que la diaspora dispose de plus de 3 milliards de dollars américain pour les investissements en Afrique.