«Utiliser la violence, plonger, encore une fois, le Burundi dans une guerre, signifie multiplier des orphelins et des veuves, ainsi que détruire le peu d’infrastructures qui nous restent, alors que nous sommes le 3ème pays le plus pauvre du monde », s’insurge Pacifique Nininahazwe, délégué général du FORSC, après la déclaration d’Aloys Nzabampema de reprendre les armes contre le pouvoir actuel.
<doc5089|right>Le délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC) souligne que toute tentative de récupérer le pouvoir par les armes est inadmissible au Burundi.
Tout en précisant que la société civile est contre l’usage de la force quelle que soit l’ampleur des revendications, M.Nininahazwe rappelle que si quelqu’un pense récupérer le pouvoir par les armes, la société civile sera parmi ceux qui vont s’y opposer.
« Une manœuvre du pouvoir »
De son côté, l’Alliance des démocrates pour le changement (ADC-Ikibiri), indique que ces menaces de Nzabampema constituent une manœuvre du pouvoir en place pour semer la confusion dans le pays. Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-Ikibiri, souligne que ces agissements viseraient à ternir l’image de la coalition comme quoi elle emprunte la voie de la guerre. Et de cette façon, précise-t-il, le pouvoir peut commencer à arrêter les membres de cette coalition, voire recourir aux assassinats de tous ceux qui seront soupçonnés de collaborer avec ce soi-disant mouvement rebelle d’Aloys Nzabampema.
En affirmant que tous les responsables du parti FNL pro Agathon Rwasa nient toute collaboration, M. Ngendakumana signale qu’il ne serait pas surprenant que le pouvoir en place s’adonne à un tel exercice alors que le pays se trouve face à des échéances importantes. Il s’agit entre autres de la révision de certains textes comme la Constitution, le code électoral, la loi communale, la loi sur la presse, etc.
C’est aussi selon lui, une manœuvre du pouvoir pour continuer à créer des ailes au sein des partis politiques qu’il croit favorables à lui.
Léonce Ngendakumana réaffirme que le parti FNL d’Agathon Rwasa reste membre à part entière de la coalition ADC-Ikibiri. Il promet de suivre cette question de près pour éviter la déstabilisation politique de la coalition et l’arrestation de personnes que l’on retrouve sans vie le lendemain.
Cependant, il rappelle au gouvernement que si la situation continue à s’empirer et que si des personnes continuent à être massacrées, à être contraintes de rester en exil, à vivre en prison, etc. Il y aura accumulation de frustrations qui pourraient engendrer de mauvais agissements.