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Forsc : « Le pouvoir ne serait pas à l’aise si la société civile n’existait pas »

05/05/2013 Commentaires fermés sur Forsc : « Le pouvoir ne serait pas à l’aise si la société civile n’existait pas »

Le Forum pour le Renforcement de la société civile (Forsc) qui regroupe les différentes associations de la société civile s’est employé à clarifier son action, alors que le ministre avait annoncé des mesures punitives à l’endroit d’associations "qui vont au-delà de leurs objectifs présentés au moment de l’agrément."

<doc3655|right>Il était question à l’origine, ce 17 avril, d’évaluer le pas franchi depuis les États-Généraux de la Société Civile, tenus à Gitega du 24 au 28 août 2011. Dans son discours d’ouverture de la rencontre, le ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana parle " des relations au bon fixe entre le gouvernement et la société civile burundaise. Celle-ci est a été notamment associée dans la préparation et la mise en application des outils de développement, dont " le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP II), la Vision 2025 et les outils de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. " Tout en appelant la société civile à contribuer à la mise en application de ces différents outils, M. Nduwimana n’a pas oublié de mentionner " des cas de dérapage qui ne manquent pas. "

Parlant " d’associations qui vont au-delà de leurs objectifs présentés au moment de l’agrément ", le ministre a cité " l’exemple d’une association œuvrant dans le secteur de l’environnement qui s’associe avec des syndicats des travailleurs. Elle tombe du coup en dehors de son champ de travail " a souligné M. Nduwimana, en précisant que " des mesures punitives seront prises conformément à la loi. "

<doc3654|right>La société civile, par le Forsc

Au cours de cette rencontre et au nom de la société civile, Denise Mudugu a reconnu qu’il y a quelques fois des cas de dérapage de la part de la société civile, ce qui provoque, selon elle, un climat malsain entre le gouvernement et ces acteurs non-étatiques. Abandonnant le terrain de la responsabilité nominative évoquée par M. Mudugu, le Forsc a voulu ce mardi expliquer, dans l’ensemble, l’action de la société civile. Au préalable, Célestin Hicuburundi, chargé de la communication au Forsc a souligné que le forum " n’est pas être intimidé par les propos du ministre Edouard Nduwimana ", avant de préciser qu’il les met sous le compte d’une mauvaise compréhension de la structure sociologique de la société civile : " Le pouvoir ne serait pas à l’aise si la société civile n’existait pas. Notre combat a le même objectif que le sien : la lutte contre l’injustice. Mais apparemment, on dirait que ce n’est pas le cas ! "

Tout en rappelant le rôle de centralisation joué par le Forsc qui coiffe toutes les organisations œuvrant dans différents domaines (VIH/Sida, bien être de l’enfant, développement intégral, agriculture, environnement, transport, défense des travailleurs), M. Hicuburundi estime que la Constitution nous donne le droit de travailler comme nous le faisons.

D’autre part, ajoute M. Hicuburundi, " d’une façon générale, la société civile lutte pour la défense des droits de l’Homme : c’est le cas notamment des campagnes {Contre la vie chère} et {Justice pour Ernest Manirumva} déjà engagées. "

Concernant les visées politiques que cacherait la société civile burundaise, le Forsc fait savoir que " l’objectif de notre lutte est l’instauration d’une bonne gouvernance. La conquête du pouvoir ne nous intéresse pas ", a martelé M. Hicuburundi. Et pour cela, indique-t-il, " les rapports annuels de nos activités sont toujours déposés avant la fin du mois de mars au ministère de l’Intérieur. "

Par ailleurs, ce dernier et la société civile échangent sur différents points, " avec même des accords à la fin. Mais c’est après, dans la pratique, que les choses se compliquent ", regrette le chargé de la communication du Forsc. Et de fait, d’après lui, " suspendre ou arrêter les activités d’une organisation de la société civile est une affaire juridique. Cela est possible s’il y a eu violation de la loi. "

Une analyse partagée par Armel Niyongere, président du collectif de la société civile, pour lequel " la meilleure solution est de s’asseoir ensemble au lieu de proférer des menaces. " Sur la question de la vie chère, par exemple, M. Niyongere a estimé que " le gouvernement devrait s’asseoir avec la Commission économique du pays et celui du Parlement pour étudier les problèmes liés à la vie chère. Sans des solutions adéquates à la cherté de la vie, il y aura toujours des cris. "

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