Victorieux avec Vital’o, samedi 23 juin, de la Coupe du président, Gilbert Kanyenkore, alias Yaoundé, le coach, a montré qu’il était la pièce manquante pour remettre le club sur les rails.
Le maestro, le magicien, etc, les qualificatifs manquent pour qualifier son coup de génie. Après ce sacre, tous les supporteurs avisés du ballon rond se sont interrogés : qu’a-t-il réellement dit ou fait pour remobiliser les joueurs dont la saison semblait perdue d’avance ? En bas du tableau toute la 1ère moitié de la Primus ligue, les mauves et blancs sont l’ombre d’eux-mêmes. Tout le monde les voit terminer au mieux 12 ème.
Le moral des joueurs est au plus bas. En cause, l’épineuse question des arriérés salariaux.
Dans la foulée même, cinq joueurs jettent l’éponge. La crispation est à son comble. Un moment de doute pour toute l’équipe. « A un certain ce moment, nous sommes demandées si l’équipe ne risque pas de disparaître éventuellement», se souvient Moussa, un fan.
Sur huit matches de la phase -aller, Vital’ o ne remporte que deux victoires. « La chance était qu’on concédait trop de matches nuls que de défaites, sinon nous retrouvions dans la zone rouge».
Habitués aux bons résultats, les fans ne digèrent pas ce piètre bilan « C’est là où ils ont commencé à réclamer le retour de Yaoundé », se souvient e Kana, un autre fan. Un scenario inimaginable. « Depuis son départ précipité en 2016, un départ dont personne n’avait jamais su, s’il avait démissionné ou limogé », rappelle-t-il.
Contre toute attente, l’actuel président du club, Benjamin Bikorimana(le même qui l’avait renvoyé, après le titre de 2016, ndlr) saura comment négocier son retour en avril 2018.Juste avant le début de la phase –retour du championnat.
Une rédemption pour le club le plus titré du pays. « Avant même d’enfiler son tablier, les fans avaient formé un comité d’accueil .Les anciens caciques du club était revenus. Bref, le club avait retrouvé sa solidarité ».Une union qui ne tarde pas à se mettre en évidence. Lors de son 1er match, le stade de Rumonge est plein. Et les joueurs régalent le public. Une fessée contre les Lierres (3-0).
Mais que des sacrifices…
D’habitude peu friand du jeu défensif, Yaoundé doit composer avec un effectif entièrement tourne vers la défense. Une lacune, à la grande surprise des fans qu’il corrige du jour au jour. « Un coup de génie, parce que reconvertir un défenseur milieu axial, ce n’est pas facile », avance Amidou Hassan, entraîneur des gardiens.
En deux matches, Vital’o a reconquis le cœur de ses supporteurs. « Certes, des imperfections restent, mais tactiquement tout est un bien rôdé .La main d’un vrai meneur d’hommes sur et en dehors ».Une qualité qui s’avérera indispensable pour mieux gérer la délicate question des salaires. « Peu importe vos soucis, visez loin. Ayez cette noble idée que nous ne jouons pas pour votre président, plutôt pour vous-même. ».Ne cessez pas de nous répéter, dit Amidou. Un coup de gueule qui aidera à regonfler à bloc le groupe. Malgré, les problèmes, témoigne Kana, aucun des joueurs n’a raté un entraînement ou s’est plaint en public.
Des propos corroborés par Jonathan Rukundo, le tout fraîchement nommé meilleur gardien de la ligue. « La rigueur au travail, le but à atteindre, la cohésion du vestiaire, c’est tout qui l’importe, les autres choses dans le foot, il dit que c’est secondaire ».
Avec beaucoup de ses joueurs cadres annoncés sur le départ, d’aucuns se demandent s’il a les armes pour rééditer l’exploit. « Pour l’instant, une éventualité que j’évite de prendre en compte .Sinon, on requinquera avec de nouvelles recrues, bien que partir sur de nouvelles bases restent difficiles », répond l’intéressé.