Après leur bon parcours à la Cecafa Women Senior Cup, la capitaine de l’équipe nationale féminine se confie à Iwacu. Elle fait le point sur ce qui peut tirer vers le haut le football féminin burundais.
Demi-finaliste du récent tournoi régional de la Cecafa Women Senior Cup. Avez-vous été surprise par votre parcours ?
Pas tellement. Autant dire que la victoire lors du 1er matchnous a confortées(5-0 contre le Zanzibar). Après,nous nous sommes dites que tout est possible. Il faut aller jusqu’au bout de nos rêves : franchir le 2e tour.
Techniques balle au pied, mais inconsistantes physiquement,n’ont cessé de répéter les journalistes tanzaniens. Pourquoi ?
La durée du tournoi nous a rattrapées.Habituées à jouer une rencontre en une semaine (championnat local), il est normal que cela se répercute sur notre rendement. Aussi faut-il dire qu’il y avait une opposition de styles, les Ougandaises, les Tanzaniennes, jouant très physiques. Au final, cela a été un mal pour un bien, puisque lors des rencontres suivantes, cela nous a permis de hausser notre niveau.
Ceci pour dire que par rapport aux autres pays de la sous-région, vous avez encore un pas à franchir?
Loin de là, hormisla Tanzanie et le Kenya qui, dans une certaine mesure, ontune légère avance. Je pense que si les instances en charge du football féminin burundais donnaient souvent cette occasion de se mesurer aux autres, on pourrait facilement rattraper ce retard. Ce qui fait défaut, ce n’est pas le talent,mais plutôt de belles structures dans un cadre adapté.
Nombre d’observateurs estiment que pour que le football féminin burundais se développe,le format du championnat doit changer. Est-ce votre avis?
Je dirais que le train est en marche. Le nombre des clubs ne cessent de s’accroître. Actuellement, le championnat peut s’étendre sur plus de trois mois.Il y a de cela deux ans,c’était une utopie.Car, en moins d’un mois, le championnat pouvait être terminé à cause du faible nombre d’équipes.
Nos frères de la 1ère division, en plus du championnat (Primus ligue), jouent la Coupe de l’Unité, la Coupe du Président, etc. Les dirigeants de la Fédération de football du Burundi(FFB) doivent penser dans ce sens.Nous permettre de faire plus de compétitions pour rester en jambes,endurantes.
Quid des récompenses aux meilleures joueuses ?
Si la FFB veut davantage promouvoir le football féminin, pousser les meilleures joueuses à se sublimer, la valorisation des prix est capital. Je ne dis pas que la valeur marchande de ces prix doit être la même que celle des garçons. Mais dans une certaine mesure, avoir une certaine consistance. C’est de cette manière que notre championnat se professionnalisera et arrivera à protéger nos joueuses de cette fâcheuse tendance de partir là où l’herbe est plus verte.