Après 29 ans dans l’élite, les noirs et blancs ont été relégués en 2 ème division. Le début de la reconstruction, martèle le nouveau comité, alors que d’autres observateurs prédisent la descente aux enfers.
Quatre fois vainqueur du championnat du Burundi (actuelle Primus ligue), plus de 3 fois champion des Coupes nationales, plusieurs fois auteur d’un mémorable parcours en Ligue des champions africains. Hormis Vital’o, Inter Star reste le club qui a le plus fait honneur au pays.
Durant les années 2003-2005, le club est à son apogée. Pour la 1ère fois au Burundi, on voit une équipe portée un maillot floqué du nom du joueur.
Les dirigeants du club n’en restent pas là. Au cours de cette saison est opéré « le transfert le plus onéreux »du football burundais. Inter Star s’attache les services du très incisif ailier gaucher Yamin Selemani, moyennant un montant avoisinant 18 millions de BIF. Un record, raconte Kamran, un fan. « A ce moment-là, on a compris que le football est une question d’argent et de bon management. Et qu’Inter Star était bien parti pour régner en maître absolu des années sur la 1ère division ».
De 2004 jusqu’en 2008, l’année de son dernier sacre, le club sera, à côté des mauves et blancs de Vital’o, la formation la plus adulée de tout le pays.
A cette époque, l’équipe est dirigée par un certain Hussein Radjabu, l’ancien président du parti Cndd-Fdd. En 2007, quand il est incarcéré, le club connaît une baisse de rendement.
« Après le départ d’Hussein Radjabu, les choses ont commencé à se compliquer », se souvient Kamran. Il affirme que ses successeurs ont tout chamboulé, voulant faire les choses à leur manière. « Auparavant tout était décidé de commun accord avec tous les comités directeurs provinciaux des fans».
Une lacune, poursuit-il, qui conduira le club dans les abîmes.La preuve est que durant les deux précédentes saisons, le club s’est extirpé de la zone de relégation à quelques journées de la fin du championnat.
Une relégation qui pourrait servir de leçon …
Retrouver la 1ère division, la saison prochaine, est désormais le maître-mot du nouveau comité. « Au vu de l’engouement et de la détermination des supporteurs, c’est un objectif à notre portée », estime Hussein Bizimana, alias Eto’o, le nouveau président.
Elu à quelques jours de la fin du championnat, il avoue que les marges de manœuvre étaient réduites pour ramener la barque au-dessus de la ligne de flottaison. «Mais je suis convaincu qu’unis, parlant d’une même voix, le retour dans l’’élite est possible ».Il affirme qu’ils ont tiré les leçons de leurs erreurs du passé.
Ce challenge tient à cœur tous les anciens du club. A l’exemple d’Hussein Welo, ancien capitaine des années 2004-2008.
Pour lui, il faut garder tous les joueurs cadres, et le cas échéant, renforcer l’équipe par d’autres expérimentés. « Les comités de soutien dans les provinces du pays et la contribution de la diaspora permettront à l’équipe d’être à flot, s’il n’y a pas ingérence ».
Cerise sur le gâteau, se targue le nouveau président, comme au temps de Radjabu où la Juventus de Turin était le principal sponsor, nous sommes en discussion avec un partenaire potentiel. De quoi entretenir une lueur d’espoir les saisons prochaines.