La culture de café a repris de plus belle au Nord du pays. Elle avait été délaissée par les caféiculteurs suite aux nombreux problèmes qui minaient cette culture. L’organisation non gouvernementale Food for the hungry/Burundi s’est engagée dans la promotion de la filière café au Burundi.
Dès 2008 avec la privatisation de la filière café, les caféiculteurs des communes de Kabore, de Butaganzwa en province de Kayanza et Mwumba à dans la province de Ngozi n’avaient fait pas exception à la règle. Ils commençaient de baisser la garde en ce qui concerne l’entretien des plantations.
Aux personnes non avisées, la majorité des ménages avaient toujours les plantations de café chez eux. Et pourtant, les statistiques cachaient mal les réalités. Chaque année, plusieurs centaines d’hectares de café étaient détruits afin de mettre en place des cultures jugées plus rentables.
Pour les paysans, le café qui avait été la culture phare d’exportation enrichissait les commerçants spéculateurs au détriment de ceux qui l’entretenaient.
L’absence des stations de lavage les plus proches, les magouilles dans la vente et le paiement tardif voire même le détournement de l’argent des agriculteurs, le prix bas du café cerise, toutes ces facteurs avaient entraîné le délaissement et l’abandon de cette culture.
« Nos lopins de terre sont très petits et beaucoup de gens se demandaient pourquoi garder cette culture qui ne donnait presque rien. Certes, ils ne le faisaient pas au grand jour, mais ils coupaient les racines des caféiers pour récupérer la terre pour le maïs ou le haricot qu’ils jugeaient plus rentable », affirme Zacharie Sabumwami de Musema.
Le salut, selon leurs propos, est venu de Food for the Hungry/Burundi qui a mis en place un Projet d’Appui aux caféiculteurs du Nord du Burundi (PACNOB).
Des nombreuses pépinières ont été aménagées pour remplacer les vieux vergers caféiers et les plants distribués gratuitement. Pour produire des pépinières, il leur est donné des sachets et un kit pour la construction de l’ombrage de la pépinière.
Petit à petit, les caféiculteurs changent de mentalité
« Les superficies de la culture de café avaient énormément baissées au Nord du pays. Néanmoins nous avons bon espoir de revoir cette culture reprendre la place qu’elle occupait dans l’économie du pays. Nous entreprenons plusieurs actions pour gagner ce pari », soutient Firmat Habonimana, Ingénieur agronome à Food for the Hungry/Burundi.
Les femmes et les hommes qui effectuent le remplissage des sachets dans les pépinières, sont rémunérés. FH Burundi se charge aussi de la recherche des semences à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) et des produits chimiques pour la pulvérisation des caféiers.
Des séances de sensibilisation sur les bonnes pratiques agricoles dans la filière café leur sont offertes. Dans quelques années, le rendement a été bon partout et les mentalités changent aussi. Les jeunes longtemps réticents, prennent le relai dans les plantations pour renouveler les vergers qui ne donnaient que quelques graines.
« Avec le café, j’ai une vache et quatre porcs et je peux contracter un petit crédit pour faire une activité commerciale », se facilite Violette Nsengiyumva de Mwumba à Ngozi. Selon cette jeune femme, les jeunes ont déjà constaté qu’ils ont énormément perdu et cherchent activement à rattraper le temps perdu.