Depuis le 30 juin, le ministère du Commerce, l’API et la CFCIB ont organisé une foire d’exposition «Made in Burundi » au terrain Tempête en mairie de Bujumbura. Pas d’engouement des citadins.
«Les clients ne viennent qu’au compte-gouttes», témoigne Boniface Habonimana, directeur d’une société chargée du développement et transformation des plantes oléagineuses basée en commune Rugombo de la province Cibitoke. Il indique avoir payé quatre cent mille Fbu pour avoir un stand. Et il précise que cette somme varie en fonction de la nature des marchandises.
M. Habonimana explique que sa société fabrique des huiles d’olive, de soja, de tournesol et de sésame. Et espère que cette foire va lui permettre de faire la promotion de ses produits. Il fustige la place qui a été choisie pour accueillir cet évènement : «Elle n’est pas stratégique car loin du centre-ville de Bujumbura». Avant de participer à cet événement, poursuit-il, il espérait réaliser des profits énormes.
Evelyne Kwizera, une cultivatrice de produits vivriers en commune Gashikanwa de la province Ngozi, indique avoir pris connaissance de cette foire par la Confédération des associations des producteurs agricoles pour le développement(CAPAD). Cette vendeuse du riz et de bananes révèle que c’est cette organisation qui a payé les frais d’installation. Elle témoigne que ses bananes se sont avariées faute de clients. Elle précise qu’un kg du riz s’obtient à 1800 Fbu et celui de bananes à 700 Fbu. «Les pertes dues au manque de clients sont énormes.» Elle aussi met en cause cet endroit choisi pour abriter cette exposition. Et de demander aux organisateurs de réduire les frais des stands afin que tout le monde participe.
Des promotions, mais pas de ventes
Pascal Itangishaka, directeur commercial de Burundi cleans, entreprise de fabrication des briques, soutient que la foire a été mal préparée : « La sensibilisation a été limitée à quelques jours.» Il ajoute que les frais exigés pour avoir un stand ne permettent pas la participation de tout le monde. L’objectif de sa participation ne vise pas la vente, mais plutôt la promotion de ses produits.
«Les prix des marchandises sont très élevés», constate Nestor Nduwayo, un acheteur rencontré au terrain Tempête. Il déplore que cette foire soit dominée par les produits vivriers. « Pourquoi venir acheter ces produits ici, alors qu’ils sont disponibles dans différentes boutiques de la capitale ? »
Pelate Niyonkuru, ministre du Commerce, affirme que cette foire permettra aux producteurs nationaux de faire connaître leurs produits au niveau national et international. Elle recommande aux producteurs nationaux d’améliorer la qualité de leurs produits, surtout pour ceux destinés à l’exportation. La ministre les exhorte à respecter les normes recommandées par le bureau burundais de la normalisation et contrôle de la qualité (BBN).
Signalons que cette foire se clôturera dimanche 9 juillet 2017.