La Cour suprême avait fixé le procès d’Edouard Misago, militant des FNL pro Agathon Rwasa, au 5 novembre. Pourtant, le président du siège, à la surprise de l’assistance, a déclaré l’audience suspendue pour n’avoir pas reçu la copie du jugement rendu par la cour d’appel.
« Nous demandons que notre client soit rétabli dans la situation déterminée par le juge lors du procès de mai 2011 : la liberté. Il doit comparaître en étant libre», plaident les deux avocats d’Edouard Misago, alias Fundi, l’un des militants influents des FNL, camp Agathon Rwasa. Accusé d’évasion à la prison centrale de Mpimba en mai 2011, M. Misago, détenu actuellement à la prison de Muramvya, était à la barre, ce mardi. L’attente a été longue, plus de deux heures avant que le siège composé de cinq membres n’apparaît. Cependant, l’audience durera juste le temps de la rosée.
A la grande surprise du public et de la partie défenderesse, le siège décide de suspendre la séance 10 minutes plus tard. Elle avance qu’elle n’a pas eu la copie du jugement rendu par la cour d’appel. « Ce dossier ne peut pas être analysé aujourd’hui tant que nous ne disposons pas de tous les documents. L’audience est reportée au 10 décembre 2013 », déclare fermement la présidente du siège.
Cependant, les avocats d’Edouard Misago n’ont pas lâché. « Que vous disposiez de la copie ou pas, le problème ne se trouve pas à ce niveau », lance Me Alexis Ndumimana, l’un des avocats de M. Misago. Selon lui, le ministère public est un et indivisible : « En 2011, le ministère public a acquitté en bonne et due forme notre client. Comment aujourd’hui, le même ministère peut l’accuser d’évasion alors qu’il est en liberté? » Me Nduwimana estime tout simplement que c’est un non sens.
« Il n’y a aucune raison de le maintenir en détention »
Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh, a suivi l’affaire Edouard Misago alias Fundi de bout en bout. Il ne mâche pas ses mots : « C’est un procès politique. Nul n’ignore qu’il est militant des FNL, pire, proche d’Agathon Rwasa, leader historique aujourd’hui contesté par Bujumbura. »
M. Mbonimpa s’étonne de la raison avancée par le siège pour ne pas statuer sur le cas Edouard Misago et ses coaccusés : « Si la Cour suprême estime qu’il n’a pas tous les documents, sur quoi s’est basé le procureur général de la République pour interjeter appel à la Cour suprême ? » D’après M. Mbonimpa, c’est regrettable que les juges ne soient capables de dire le droit en face des manœuvres dilatoires et de la machination du pouvoir : « Quelle soumission! »
Ewe Alexis urigorewe wewe uburanira umunywanyi wa Rwasa imbere y’ubutungane bwo kuri iyi ntwaro. Naho ufatanije na APRODH muvuga ukuri, ntibumva!!! Ils ont la tête dure ces magistrats de notre pays, il faut frapper très forts pour les ramener à la raison surtout dans ces procès à caractère politique.