Mardi 24 décembre 2024

Politique

FNL : les positions se radicalisent, le ministère de l’Intérieur observe

Malgré l’appel lancé par certains militants de ce parti d’organiser un congrès extraordinaire, chaque aile campe sur sa position. « Le pont est déjà cassé entre le camp Miburo et Agathon Rwasa », affirme Jacques Bigirimana, secrétaire général du parti FNL reconnu par le gouvernement. Tandis que Rwasa les prend pour des marionnettes au service du parti au pouvoir.

Jacques Bigirimana : « Je suis allé demander pardon pour lui » ©Iwacu
Jacques Bigirimana, sur un des signataires de la lettre demandant la convocation d’un congrès du FNL : « Je suis allé demander pardon pour lui » ©Iwacu

Rétablir le leadership du parti FNL : c’est l’objet de la déclaration de 44 élus communaux et des responsables du parti FNL, reconnu par le gouvernement, le 12 août. Selon les signataires, c’est dans le but de lever toute confusion au sein du parti FNL, dans l’intérêt des Banamarimwe (militants de ce parti) et pour préparer les élections de 2015 dans la sérénité qu’ils ont sorti la déclaration.
Celle-ci est constituée par des demandes à la direction du parti reconnue par le gouverneme

nt, à Agathon Rwasa (qu’ils appellent son excellence) , au gouvernement du Burundi, et à la Communauté internationale. Il est demandé, entre autres, à Emmanuel Miburo et Jacques Bigirimana, de respecter les organes du parti issus du congrès de 2009 dont ils font partie et d’éviter toutes manipulations du pouvoir en place, d’œuvrer pour l’intérêt des Banamarimwe.
A Agathon Rwasa, il est demandé de préparer, dans les plus brefs délais, un congrès extraordinaire du parti et de rassembler les Banamarimwe. Ils demandent avec insistance au gouvernement la libération des prisonniers politiques à commencer par ceux d’obédience FNL. Le ministre de l’Intérieur est prié de respecter le droit et la liberté des Banamarimwe, de se conformer à leur choix et convenance. Les signataires demandent à la communauté internationale de continuer à suivre de près l’évolution socio politique du pays ainsi que la problématique de la situation du parti FNL.

Jacques Bigirimana : « Le divorce est déjà consommé »

Réagissant à la déclaration des 44 cadres du FNL reconnu par le ministère de l’Intérieur appelant au congrès de ce parti, Jacques Bigirimana, secrétaire général indique que les signataires ne sont plus des FNL : « Ce congrès n’aura pas lieu sur le territoire national, tant que la loi sur les partis politiques au Burundi sera respectée. »
Jurant les mains et les yeux tournés vers le ciel qu’il prend à témoin, Jacques Bigirimana est catégorique sur une éventuelle réunification de ces deux camps: « Le pont est déjà cassé entre le camp Miburo et Agathon Rwasa. Je lui conseillerai d’être sage et de fonder son propre parti et qu’il l’amène à son ADC-Ikibiri. »

Réaction du ministre Edouard Nduwimana : « Les problèmes au sein du FNL doivent être résolus en interne » ©Iwacu
Réaction du ministre Edouard Nduwimana : « Les problèmes au sein du FNL doivent être résolus en interne » ©Iwacu

Il mentionne que tous les signataires de ladite déclaration ne sont des pas représentants des organes habiletés pour demander ou exiger un congrès : « Aucun n’est fidèle au parti. Ce sont des éléments restés fidèles à Agathon Rwasa. Ce qui est chose normale pour un homme qui a dirigé le parti pendant plus d’une décennie. » Insistant sur Serges Ndayiragije, auteur et signataire de cette déclaration, Jacques Bigirimana précise que ce dernier venait de passer neuf mois dans les organes du parti et a été exclu le 8 août 2013 après avoir été attrapé avec des documents du Fronabu Tabara. Et cela, rappelle-t-il, il venait à peine d’être libéré de la prison centrale de Mpimba. Il était accusé d’être de mèche avec ce mouvement. « Et il était libéré non parce qu’il est acquitté mais parce que je suis allé demander pardon pour lui », indique avec condescendance, Jacques Bigirimana.

Pour le couvrir, précise-t-il, « on l’a intégré dans le parti. » Paradoxalement, signale-t-il, Serges Ndayiragije n’a cessé de jouer un double jeu : « D’un côté, il était avec nous, de l’autre il était au Fronabu Tabara. »
Jouant sur la loi, il indique que les textes réglementant le FNL sont clairs : « Seul le président du parti en l’occurrence Emmanuel Miburo, peut convoquer un congrès après avoir consulté le bureau politique, reçu l’aval du comité exécutif et obtenu la permission du ministère de l’Intérieur. »

Pour le ministre de l’Intérieur, ceux qui contestent les organes dirigeants du parti FNL reconnus par le ministère de l’Intérieur n’ont aucune raison. Il l’a déclaré, lundi 19 août, à la RPA. Le ministre dit ne rien savoir à propos de la déclaration sortie par 44 personnes qui se disent membres des organes dirigeants du parti FNL, aile de Miburo. Dans cette déclaration, les 44 signataires ont dénoncé l’irrégularité du dernier congrès extraordinaire qui a porté Emmanuel Miburo à la tête du parti FNL. Ils ont également demandé que la direction de ce parti soit remise à Agathon Rwasa et que ce soit lui-même qui convoque un congrès extraordinaire afin de résoudre les problèmes qui hantent le parti FNL.Toutefois, Edouard Nduwimana a précisé que les problèmes au sein du FNL, comme tout autre parti politique, doivent être résolus en interne.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. Kirinyota

    Bangwe Bangwe! Ariko inda ni mbi. Ubitereje abo bantu wogira n’urukundo bafitiye igihugu n’imigambwe yabo! Naho shwi! nivyo barya bariko barwanira. Hahiriwe uwutirirwa ariruka mu migambwe. AU MOINS il a l’esprit tranquille. Quand ils étaient au maquis, ils avaient les mêmes objectifs. Et voilà ils divorcent cette fois. Le Burundi est très petit mwese ntimuzoba abatware . Mutureke kutumena amatwi rero. Uwuri ngaha ngo nije mwiza, uwundi ngo ni jewe. De toute façon mwese muri bamwe, je ne suivrai qui que ce soit.

  2. Ntakamurenga

    Jewe kugeza ubu ndibaza ko hariho abantu batazi iyo bavuye n’iyo baja! Ubwo Miburo arazi iyo aja? Ejo atari kera uwo bazohura wese azomutera ivyatsi! Jewe nama nibaza ko abahutu boba batarava dans le monde primitif n’uko bavuyeyo nkabura! None aho Miburo arumva neza ko ata kibazo afise muri kazoza canke ejo? Ndabira ni ukuri ibi bintu abahutu bariko baragira bakibagira akahise! Jewe ni ho nkibona ko bwa bundi ata waturenganya ahubwo twazira ikiri ukuri! Ubona twumva? Ubona dukundana? Ubona tubona kure? Ni nde abona kure yoshora mwenewabo ku macuniro? Jewe ntaho nari bwabone inyifato ya DD MIBURO Jacques! Ni akambaro k’ibara, ni akamaramaza, ni agasyorere, ni ibara ni akamuna!!!!!!!!!!!!! Abahutu ni badushingire ikigo nka kirya co kwa Rojanti, vyanse!!!!!!!!!!!!!!

  3. Mbe, uyomuntu, Edward nduwimana CNDD-FDD yamutoye he?

  4. Barekebavuge

    Ni akamaramaza ibibera muri reta ya Nkurunziza. J’ai l’impression que Jacques Bigirimana mîtrise les lois et le droit mieux que le ministre Nduwimana Edouard. C’est pourquoi toutes les facultés de droit devraient se révolter ou fermer pour céder les salles aux écoles de plombiers. Et Dieu seul sait combien elles sont nombreuse et continuent de pousser comme des champignons au Burundi. Heureusement ko ntize amategeko, ahandi ho nosaze nkambara ivyatsi kweri. Le ridicule ne tue finalement pas. Umugani wa wa wundi ngo nibasubire kwiga kwiyumvira, nibagende barabe syllabus zabo nimba bakizifise, kuko ntivyumvikana ingene umuswaganyi nka Jacques abantu bose bazi yohagarara iminsi yose avuga mu kibanza c’abandi ibintu bicuritse tukavyemera.

  5. kimuga

    « Et il était libéré non parce qu’il est acquitté mais parce que je suis allé demander pardon pour lui », indique avec condescendance, Jacques Bigirimana.

    Depuis quand le justice peut-elle libérer un prévenu ( prisonier) suite à une demande de pardon d´une tierce personne , par ailleurs , pardon de quoi?
    Ou la justice n ´a pas respecté les lois et précudure pénales, ou notre technicien macon A3 , promotion 90-91 (ETMM) , je cite Bigirimana Jacques a menti.
    Supposons que son argument soit véridique, qu´il ait usé de son influence aux près de la justice pour le faire libérer ( en termes politiquement corrects) , faut-il le mentionner dans les médiats.
    Kumenya gushira itafari kurindi, ntibikwiye kugira ube umutegetsi, genda mwishure wige, kuko niba uburundi bizeye uburaro n´uburamuko ku bantu bafise ivyiyumviro bigera aho, turacari kuri nk´ukwezi..

  6. bornto

    Malgré tout l’espace est ouvert. Frodebu a donné naissance aux deux FRODEBU, du CNDD nous avons le CNDD, le CNDD-FDD, le Kaze-CNDD , etc. Côté Palipehutu-FNL, il y a déjà le FNL, le FNL-Iragi, le FNL-ICANZO, etc. Rwasa devrait créer son aile et les militants vont suivre. Il ne devrait pas perdre son temps à pleurer sur son ex, le parti n’est pas un bien particulier. Même un conjoint auquel on a des droits légalement, religieusement et coutumièrement peut quitter et appartenir à un(e) autre. Idem pour le parti. De toutes les façons le prolongement du bras de fer pourrait lui créer d’autres infractions notamment ce que ses militants pourraient commettre. Certains ont été rebelles et leur tolérance pourrait être entamée ainsi que leur discipline, ce qui lui serait préjudiciable. Ou carrément qu’ils (tous les opposant de l’ADC) suppriment leurs partis respectifs et créent un grand parti unique qui fédère leurs idéaux et qu’ils exposent ainsi au grand jour leur volonté de s’unir et d’être vraiment une alternance viable. Jusqu’à ce jour, l’ADC est insignifiant et sans envergure. Dans un pays il ne doit y avoir que trois camps : la droite, la gauche, le centre et c’est tout. Au Burundi on a des satellites qui n’ont même d’orbite et qui ne trouvent pas où tourner = ce sont des ventriotes tout simplement. Bonne chance à tous.

  7. Laisse Rwasa libre, abo ba Bigirimana nibagire FNL yabo ariko kandi Rwasa mumureke, nawe ni Politicien. Ivyo mugira mwerekana ubwoba mufise. Rwasa est Bdais et, a droit de jouir de tout droit du Bdi, none mwomubuza gute gukorana n’abiwe gute nimba koko ar’Umurundi. Mureke Abarundi bitorere uwo bagomba. Bagumyabanga, igihugu s’ic’umuntu umwe canke akagwi kamwe, haba namba Igihugu n’ic’Abarundi twese. Reke Rwasa nawe turabe ivyo aririmba gukora ingene azobikora, mwicare muvugane. Ni mwabikora uko muzoba nka MANDELA, rero mubirabe.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 2 693 users online