C’est officiel, la journaliste Floriane Irangabiye condamnée à 10 ans de prison pour ’’atteinte à l’intégrité du territoire national’’ et qui fait des crises d’asthme a été transférée à la prison de Bubanza à 40 km au nord-ouest de Bujumbura. Sa défense salue cette nouvelle.
C’est dans l’après-midi de dimanche 29 octobre qu’elle a quitté la prison de Muyinga avec un autre groupe de détenus. Cette journaliste était incarcérée dans cette prison du nord-est du Burundi depuis le 3 octobre 2022. Elle a été amenée à Muyinga en provenance de la prison centrale de Mpimba à Bujumbura par des agents du Service national des renseignements.
D’après les proches de Floriane Irangabiye, c’est après une nuit passée à Mpimba qu’elle est devenue locataire de la prison de Bubanza : « Ce transfert est une réponse à notre requête formulée pour que Floriane soit dans une prison proche de sa famille à Bujumbura et des hôpitaux pouvant garantir des soins appropriés afin que ses crises d’asthme soient bien suivies et bien traitées ».
Selon sa défense, c’est plutôt une bonne nouvelle même si cela a pris du temps. Mais d’une manière générale, c’est satisfaisant. « Muyinga, au nord-est du Burundi, ce n’est pas la porte d’à côté avec le prix du carburant toujours en hausse ».
« Le climat a changé »
C’est un ouf de soulagement pour les proches de cette journaliste et défenseuse des droits de l’Homme : « A défaut d’une libération, il y a eu au moins ce transfert et il sera facile de lui rendre visite et elle a déjà eu les premières visites ».
La défense de Floriane Irangabiye l’affirme : « On est allé la voir, on n’est pas médecin mais visiblement, elle se porte bien, c’est mieux par rapport à la prison de Muyinga. Le climat a changé, la prison de Bubanza est dans la plaine de l’Imbo, à l’ouest du Burundi, il fait relativement chaud ».
Et une autre bonne nouvelle : « Floriane nous a révélé que la fréquence des prises de ses médicaments a sensiblement diminué, ce qui est plutôt satisfaisant ».
Selon sa défense, il y a même quelques changements d’attitude encourageants envers notre cliente : « D’après Floriane, les responsables de la prison de Bubanza l’ont bien accueillie. Ils lui ont signifié que ses droits, comme prisonnier, seront respectés au même titre que ceux de tout autre détenu ».
Suite aux crises d’asthme aiguës de la journaliste Floriane Irangabiye, incarcérée à la prison de Muyinga au nord-est du Burundi, sa défense avait demandé que cette jeune dame soit transférée à Bujumbura afin qu’elle puisse bénéficier des soins appropriés.
Mais au cours d’une émission publique tenue par les membres du gouvernement le 6 octobre sur le cas de cette journaliste, la ministre de la Justice, Domine Banyankimbona a fait savoir que la décision d’autoriser un détenu à se faire soigner à l’extérieur de l’établissement pénitentiaire revient au médecin de la prison.
Cette journaliste de la radio en ligne « Igicaniro » initiée par des Burundais vivant en exil au Rwanda, accusée de « porter atteinte à l’intégrité du territoire national », selon les termes de l’article 611 du Code pénal, a été condamnée à 10 ans de prison et d’une amende d’un million de francs burundais.
Nibarekure uwo Mu maman kuko ntaco ariko azira
Et la lumière fût!
« Sije Nohahera. »