Face à la hausse des prix du sucre observée ces derniers jours en mairie de Bujumbura, ce mardi 28 janvier, l’Association burundaise des consommateurs appelle les autorités concernées à réagir et exercer leur rôle de régulation.
11heures. R.T est vendeuse dans un marché du sud de la capitale économique. Son échoppe couverte d’une tente bleue, est garnie en divers articles alimentaires et matériels.
Pagne zébré sur la tête, c’est une belle jeune femme mince qui dit qu’elle vend son sucre à 2500 BIF, soit le prix officiel. « C’est la dernière quantité qui me reste de mon précédent stock. », déclare-t-elle.
«Un sac de 50 kg est passé de 113 mille BIF à 120 mille BIF. Cela fait que beaucoup de mes concurrents vendent aujourd’hui leur sucre à 2700 BIF, voire même à 3000 BIF », argue-t-elle.
Elle affirme en outre que le produit est devenu rare au niveau des dépôts d’approvisionnement et appelle les instances habilitées à revoir les prix à la baisse pour faciliter la tâche aux détaillants comme elle.
A quelques encablures du stand de R.T, P.O tient un stand de la même taille que celui de R.T. Peau claire, cheveux clairs, elle est agrippée à l’un des deux piliers rouges de son petit commerce. « Depuis le début de ce mois, le sucre est devenu introuvable. Ceux et celles qui en disposent le rétrocèdent à un prix exorbitant ».
Et de révéler que récemment, elle a été obligée de se procurer un sac de sucre à 135 mille BIF. «Comme le produit leur est vendu à un prix beaucoup plus élevé que la veille, les clients se plaignent. Pire, certains croient à une arnaque ».
P.O demande aux autorités d’apporter la lumière sur cette pénurie de sucre. « Je souhaiterais que les autorités se prononcent au plus vite sur cette situation pour éviter la spéculation ».
Du côté des consommateurs, c’est l’étonnement. « D’habitude, c’est le gouvernement qui fixe cette hausse des prix pour couper la route à la spéculation », atteste Noël Nkurunziza, porte-parole de l’ABUCO.
Il exhorte le ministère du Commerce à sortir de son silence et exercer son rôle d’arbitre dans la fixation des prix des produits. Contactés, les services du ministère du Commerce ont promis de s’exprimer sous peu.
L’ABUCO demande aux commerçants d’agir en concertation avec les administratifs à la base en vue d’agir à l’encontre des fournisseurs qui s’adonnent à la spéculation.