En matière de denrées alimentaires, il s’observe une envolée des prix dépassant les 30% pour la viande, le riz et la bière Brarudi. Trois produits phares en période de festivités sans lesquelles une fête ne saurait être digne de ce nom.
Dans la ville de Gitega, les festivités de cette fin d’années riment largement avec leur dérive commerciale en mode spéculatif, la loi de l’offre et de la demande semble un peu ignorée.
Dans tous les coins du marché central de Gitega, les étals sont pleins des denrées alimentaires de toutes sortes. Et pourtant les mots comme spéculation, vol sont sur toutes les bouches.
Les prix ont pris l’ascenseur et il arrive qu’ils passent du simple au double. Le kilo de viande sans os qui était à 10.000 Fbu coûte désormais 12.000 Fbu voire même 13.000 Fbu. Et pour le poulet de chair en particulier, l’obtenir est devenu comme une quête du graal. Il est autour de 30.000 Fbu.
Le riz de moyenne qualité appelé communément Cendajuru est à 2.600 Fbu le kilo alors qu’il y’a deux semaines, il était vendu à 2.000 Fbu. Les denrées de grande consommation comme la farine, le ndagala, le haricot, les oignons, la farine de manioc, l’huile de palme et autres, ne sont pas en reste.
Dans les bistrots des quartiers, les produits Brarudi font la loi. Vaines discussions sur les prix officiels : l’Amstel 65 cl se vend 2.500 Fbu et la Primus 72 cl coûte 2.000 Fbu par endroit.
Face à cette flambée des prix, des échanges houleux entre clients et commerçants qui ont délibérément haussé les prix, sont monnaie courante. Les clients pointent un doigt accusateur sur les commerçants et ces derniers accusent les grossistes.
« Je suis un petit commerçant, lorsque les grossistes nous livrent les marchandises au prix fort, je suis contraint d’augmenter pour essayer d’avoir ma marge de bénéfice », justifie Fabien un revendeur de denrées alimentaire au marché central de Gitega.
Ils redoutent que les prix ne baissent jamais
Pour la plupart de gens rencontrés dans la ville de Gitega, ils accusent les commerçants de profiter des fêtes pour majorer les prix sur les produits de première nécessité et il arrive qu’ils maintiennent le plafond pour les renouveler à la fin de l’année et ainsi de suite.
« Si ce n’est pas la covid-19 qui est à la base de la pénurie, c’est le manque de devises. A chaque fois, ils trouvent des termes ingénieux pour s’expliquer », déplore Alice, une mère enseignante.
Selon cette fonctionnaire, tout cela retombe sur le porte-monnaie des petits salariés qui avaient déjà du mal pour joindre les deux bouts du mois.
Même son de cloche chez Sylvestre, un menuisier de quartier Magarama. D’après lui, la menace de la pénurie n’est qu’un leurre brandi par des commerçants qui veulent amasser des gros profits sur le dos de la population au revenu modeste.
« Nous entendons ici et là que l’administration et la police ont attrapé un tel commerçant des produits Brarudi qui vend au-dessus des tarifs officiels mais jamais ceux qui spéculent sur le haricot ou le riz comme si la bière était notre souci premier », pointe-t-il.
Et pour les autres moins pessimistes, cette situation de montée des prix n’est que passagère, les fêtes passées, les prix vont se stabiliser sans pour autant affirmer qu’ils vont chuter.