Les prix des fruits ne cessent de grimper, et les vendeurs du marché dit « COTEBU » déplorent cette flambée. Ils confient également que certains vendeurs ont dû abandonner ce commerce, car le pouvoir d’achat de la population s’est dégradé. Ces vendeurs affirment que cette situation est due à la pénurie de carburant.
Il est 11 h au marché COTEBU. Dans un grand stand réservé au commerce des fruits, quelques tables sont vides. Des consommateurs se lamentent face à la cherté des fruits. Les commerçants expliquent qu’ils dépensent beaucoup d’argent dans le transport des fruits et doivent augmenter les prix pour rentrer dans leurs frais.
« Cette hausse des prix est due à la pénurie de carburant. Moi, par exemple, je me rends toujours à Rugombo pour m’approvisionner en oranges et mandarines. Avant cette pénurie, un véhicule « Probox » rempli de ces fruits, je le payais 50 000 BIF, mais maintenant, ça varie entre 100 000 BIF et 150 000 BIF. Vous voyez que cette différence est énorme pour nous, qui avons un petit capital », témoigne Marie, une vendeuse de fruits.
Jacques, vendeur de pastèques, partage le même constat que Marie : « C’est vrai, les prix des fruits ont augmenté. Une pastèque que je vendais 5 000 BIF en janvier, aujourd’hui, elle est vendue 15 000 BIF. Je peux dire que les frais de déplacement de ces denrées sont la cause de cette hausse, comme c’est le cas avec d’autres denrées alimentaires en provenance de l’intérieur du pays. »
Les consommateurs se lamentent aussi de cette flambée des prix des fruits. Kaneza, l’une des acheteuses rencontrées au marché, explique que pour le moment, elle n’achète des fruits que lorsqu’elle est malade. « Avant, j’achetais des fruits pour mes enfants, car un fruit est riche en vitamines et il apporte des bienfaits pour l’organisme humain. Mais pour l’instant, avec cette cherté, c’est difficile, je ne les achète qu’en cas de maladie. Acheter 4 mangues pour 20 000 BIF, c’est difficile avec la vie qu’on mène. »
Le chômage en hausse
Certains commerçants qui vendaient des fruits dans ce marché ont dû abandonner le métier à cause de cette cherté des produits. Diane, une mère de 4 enfants, habitante de la zone urbaine de Kinama, est parmi ceux qui se retrouvent au chômage à cause de cette flambée des prix. « J’ai arrêté mon boulot il y a 3 mois. J’avais emprunté le capital à une association de femmes. Le commerce allait très bien, je pouvais avoir un bénéfice que j’utilisais pour les besoins familiaux. Avec la pénurie de carburant, tout a changé. Je comptabilisais les pertes parce que les bananes pouvaient passer plusieurs jours sans être vendues, car j’augmentais le prix pour récupérer l’argent dépensé. »
Les commerçants de fruits demandent au gouvernement de trouver une solution au problème de pénurie de carburant. « Tout a commencé avec cette pénurie. Nous demandons au gouvernement de trouver une solution à ce problème et la vie reprendra son cours normal. »
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