Depuis l’incendie au marché central, celui de Ngagara s’est vu littéralement envahi par des commerçants venus chercher des stands pour l’étalage de leurs marchandises. Les prix de ces stands ont alors flambé.Mais le commissaire du marché de Ngagara dément.
<doc7112|left>« Avant, il existait des stands loués à 15 mille Fbu. Ces derniers jours, leurs loyers ont augmenté jusqu’ à 100 mille», affirme un commerçant trouvé sur place. Des commerçants auraient déjà jeté l’éponge. « Un ami est parti car le propriétaire du stand lui réclamer 250 mille par mois alors qu’avant, il payait 100 mille. Le propriétaire lui aurait dit que c’est à prendre ou à laisser car il avait déjà plusieurs demandeurs » poursuit-il.
Depuis deux semaines, le marché connaît un mouvement inhabituel. Les emplacements vides sont en train d’être occupés par de nouveaux stands en bois. « Des commerçants qui ont perdu sont venus chercher des places dans ce marché », informe un autre. Et d’ajouter aussitôt : « La demande des emplacements est forte.En plus, la plupart des demandeurs ont un gros capital alors que ceux qui se trouvaient ici ont de petits moyens. Le risque est qu’on privilégie les plus offrants.»
Le marché de la commune urbaine de Ngagara permet aux populations environnantes de s’approvisionner en produits de première nécessité, mais n’a pas la capacité d’offre du marché central. Certains coins du marché sont plus fréquentés que d’autres, notamment les endroits où on achète les aliments. C’est durant la matinée que le marché connaît le plus de mouvement car c’est le moment où les domestiques font leur marché.Les après-midis, c’est presque vide. Le marché est constitué de 6 quartiers où l’on trouve des fruits, des légumes, des détaillants, des pommes de terre, des tomates et des boutiques pour les grossistes.
Anastase Sazi, commissaire du marché de Ngagara, balaie d’un revers de main ces affirmations : «Ce ne sont que des ragots. Nous sommes vigilants sur les prix des stands. »Il indique que pour éviter une flambée des prix des stands, des patrouilles sont effectuées. Il précise, en outre, qu’il est à l’écoute des doléances des anciens occupants. « Ceux qui enfreignent le règlement de ce marché sont sévèrement sanctionnés jusqu’à la fermeture de leur stand et on leur inflige une forte amende», souligne-t-il. Il signale que les nouveaux arrivants sont réellement des commerçants venus du marché central, mais qu’ils possèdent aussi des stands dans ce marché.
Grogne au Buyenzi City Market
« Le loyer des stands augmente au jour le jour au marché de Buyenzi City Market», clame N.I., une commerçante. D’après elle, un espace de deux mètres sur deux est loué à 200 mille Fbu par mois. Pis encore, souligne cette quadragénaire, le loyer peut être revu à la hausse par les gestionnaires du marché n’importe quand. « Je paye 200 mille Fbu mais à partir de mars 2013, j’ajouterai 30 mille Fbu. En outre, on m’a dit que j’utiliserai le stand deux ans seulement», déplore M.A., un autre commerçant.
Par ailleurs, il révèle que les contrats que les gestionnaires du marché font signer aux marchands ne sont pas clairs : « Nous n’avons pas le droit de lire les contrats avant d’apposer la signature. En outre, les marchands n’ont pas droit à la copie du contrat. » Ces commerçants demandent au gouvernement de s’occuper de cette question. Même si le propriétaire de ce marché est un privé, précisent-ils, le gouvernement doit gérer la situation étant donné que toutes les marchandises ont été réduites en cendres.
« C’est un montage »
Le personnel de Buyenzi City Market nie les faits. Selon un des employés de Sion qui a requis l’anonymat, un stand n’est pas loué à 200 mille Fbu comme l’avancent les commerçants, mais plutôt à 70 mille Fbu. Cet employé reconnaît que les commerçants n’ont pas eu la copie du contrat parce que l’avocat de Buyenzi City Market n’a pas encore apposé sa signature. « Ils auront droit à une copie », explique-t-il. Et de préciser que le contrat est de deux ans renouvelable. Pour cette source, tout commerçant lésé peut se confier aux gestionnaires de ce marché afin qu’ils trouvent une solution à ses problèmes.
