Selon des sources contactées au camp de Lusenda en territoire de Fizi à l’Est de la RDC, plus de 10 réfugiés burundais exerçant des activités champêtres dans la vallée d’Echo à Sanza, dans le secteur de Tanganyika, ont été arrêtés vendredi 14 avril par des hommes en uniforme. Ils ont été conduits au chef coutumier en même temps chef de groupement des Basimukuma Nord, le Mwami Mweci.
Selon ces mêmes sources, cette autorité coutumière a exigé à ces réfugiés appréhendés de payer une somme de 50 000 francs congolais pour la location des champs exploités et 25 000 francs congolais de redevance à ce Mwami.
Ce n’est pas tout, ce suzerain demande à ces réfugiés de lui donner une certaine quantité de leurs récoltes, une exigence à tous ses sujets comme le veut la coutume. Mais la plupart des cultivateurs congolais n’observent pas cette tradition.
Selon Egide Nyabenda, un des réfugiés burundais appréhendés en plein activités champêtres, ils ont dû payer une caution de 10 000 francs congolais pour leur libération.
En tout, ce sont 55 réfugiés burundais du camp de Lusenda qui n’ont pas été autorisés à continuer leurs activités champêtres dans cette vallée située à Sangya au sud-est de Mboko, c’est dans le secteur de Tanganyika, en territoire de Fizi. Ces réfugiés y cultivent essentiellement du riz.
D’après ces réfugiés burundais menant des activités agricoles autour de leur camp de Lusenda, cette exigence de payer une somme de 25 000 francs au chef coutumier est discriminatoire car selon lui, les cultivateurs congolais de la même zone ne payent pas cette redevance à leur Mwami, ils ne donnent pas non plus une partie de leur récolte à ce chef coutumier.
« Etant réfugiés, nous sommes pauvres et nous n’avons pas de moyens pour nous acquitter de cette redevance coutumière que même les Congolais n’observent pas », s’indignent-ils.
« Pas d’arrestation mais interpellation »
Contacté à ce sujet, le chef coutumier, Alenga Mweci Ebunga indique qu’aucun réfugié n’a été arrêté par un groupe des hommes en uniforme, même si des représentants des associations de la société civile dans le Territoire de Fizi affirment avoir été témoins de ces arrestations de réfugiés burundais dans leurs champs.
D’après ce Mwami, il s’agissait d’une interpellation pour demander des explications quant à la résistance observée au non-paiement de la redevance coutumière.
John Mlondani Mwimi’wa, chef du secteur Tanganyika dit ne pas être informé de la situation et promet que l’administration locale va s’impliquer. Le représentant des réfugiés burundais du camp de Lusenda appelle les autorités congolaises à organiser une réunion afin de pouvoir exposer les tracasseries dont ils sont victimes. Une rencontre serait d’ailleurs en préparation.
La Commission nationale pour les réfugiés fait savoir que les réfugiés sont autorisés de pratiquer différentes activités en dehors du camp dans un rayon ne dépassant pas 25 km, hormis la politique dans le pays d’accueil.
Les réfugiés participent à l’économie de la RDC, ces réfugiés sont des grands cultivateurs, sûrement qu’ils vont produire pour mettre sur le marché. Il faut encourager leurs enfants qui naissent là-bas de s’intégrer définitivement. Personne ne devrait naître réfugié, il devrait automatique obtenir la nationalité, où qu’il naisse sur cette Terre. Sinon c’est vraiment injuste de vouloir un jour obliger un enfant né à l’exil de retourner dans un Pays qu’il n’a jamais connu.