Le ministre en charge de l’Agriculture a récemment fixé les prix de certaines denrées alimentaires. Sur le marché, les prix sont largement supérieurs à ceux fixés par le ministre. L’Abuco demande le respect des prix. Pour la Parcem, il faut plutôt trouver une solution aux vrais problèmes.
« Le prix d’un kilo de riz de bonne qualité est fixé à 2.400 BIF, celui du haricot dit « jaune » à 1.900 BIF et le haricot simple à 1.800 BIF », a annoncé le ministre chargé de l’Agriculture, lors d’un point de presse animé lundi 21 mars.
Dans différents marchés de la capitale économique Bujumbura visités mardi 5 avril, le constat c’est que les prix de ces denrées alimentaires sont loin d’être respectés. Généralement, une différence d’entre 400 BIF et 1.000 BIF se remarque entre le prix du marché et le prix fixé par le ministre.
A la 11e avenue du quartier Nyakabiga 1, de la zone Nyakabiga, se trouve de nombreux dépôts de ces denrées alimentaires. Au premier dépôt, le vendeur nous révèle que 1 kg de haricot dit « Kinure » coûte 2.200 BIF et « Jaune » coûte 2.800 BIF.
Situation similaire pour les autres dépôts. Le riz de première qualité est vendu à 3.200 BIF et le riz de mauvaise qualité est vendu à 2.400 BIF.
Idem au marché dit Ngagara II communément appelé « Cotebu », les prix sont presque identiques. Une différence de 20 BIF à 50 BIF pour certains produits, comparativement aux prix du quartier Nyakabiga.
Certains commerçants interrogés nous ont confié ne pas comprendre sur quelle base le ministre a fixé les prix. « Est-ce la récolte qui a été bonne ? Ce serait visible sur le terrain ?», s’interroge l’un des commerçants de Nyakabiga.
Selon lui, si la récolte est bonne, les prix s’ajustent eux-mêmes. Il estime qu’il leur sera impossible de respecter les prix fixés par le ministre compte tenu de toutes les difficultés qu’ils éprouvent pour s’approvisionner.
D’après un autre commerçant, le ministre a créé des conflits entre les commerçants et les clients. « Le client arrive et tu lui annonces le prix du marché. Il te dira que tu es un voleur parce que le ministre a déclaré tel prix. Ils achètent en se plaignant », explique-t-il.
La Parcem s’inscrit en faux contre la fixation des prix
« Nous avons accueilli avec satisfaction la fixation des prix de certains produits par le ministre car certains commerçants spéculaient et haussaient les prix comme ils voulaient », confie Noël Nkurunziza, secrétaire général de l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO).
Il regrette que, sur le marché, les commerçants ne respectent pas les prix fixés par le ministre : « Nous demandons au gouvernement de veiller au respect de la mesure fixant les prix de certaines denrées alimentaires car il se remarque des contrevenants à la mesure. »
Faustin Ndikumana, directeur national de Paroles et actions pour le changement de mentalité(Parcem), juge non pertinente cette mesure du ministère de fixer des prix sur un marché où les demandes s’accentuent du jour au lendemain.
De plus, ajoute M. Ndikumana, c’est un marché concurrentiel où il n’y a pas de monopole. Par conséquent, le prix est contraint par la loi de l’offre et de la demande. « Les produits alimentaires sont des produits spéciaux dont la population ne peut se passer, ce qui entraîne une augmentation de la demande et cela se répercute sur les prix », précise-t-il.
« Comment se fait-il qu’il fixe les prix sans toutefois connaître la demande globale et la production globale ? D’ailleurs, même avant 2015, on devait importer pour satisfaire le marché intérieur », relève M. Ndikumana.
Selon lui, les commerçants se heurtent à de nombreuses difficultés, surtout le coût de transport devenu exorbitant, suite au manque du carburant et au piteux état des routes. Le commerçant tient compte de tout cela, fait-il remarquer, lors de la fixation des prix.
Il indique que le gouvernement ne devrait pas perdre de temps en fixant des prix impossibles, mais plutôt répondre à plusieurs défis agricoles afin de hausser la production et ainsi réduire les prix.
Interview avec Jules Henri Poncelet
« Une contribution dérisoire pour un secteur prioritaire »
Le secteur de l’agriculture reste sous-développé, sa contribution dans le PIB reste minime, malgré qu’il soit exploité par la majorité de la population burundaise. Jules-Henri Poncelet, consultant en finance et économie-agricole, fait le point.
Que pensez-vous de l’état actuel du secteur agricole ?
Environ 90% de la population burundaise fait l’agriculture et l’élevage mais la contribution dans le PIB est de 29,01%. Cette contribution est dérisoire pour un secteur prioritaire.
Ce faible rendement est dû à plusieurs difficultés qui hantent le secteur agricole, notamment l’utilisation des techniques agricoles archaïques (culture à la houe), absence des techniques d’irrigation, les mentalités passéistes. Le manque d’outils modernes. Mauvais choix des cultures. Le manque de laboratoire pour le contrôle de la qualité des intrants agricoles et le manque d’industrie de transformation et de conservation.
De plus, le budget alloué à l’agriculture est minime, il n’a jamais atteint 10% que l’accord de Maputo préconisait (les chefs d’Etat et de gouvernements se sont engagés à affecter au moins 10% du budget à l’agriculture).
Quelles sont ces pistes de solutions ?
Premièrement, le gouvernement devrait accompagner et inciter la masse paysanne à adopter des techniques modernes comme la mécanisation. Il devra aussi penser à la mise en place des techniques d’irrigation pour accroître la superficie cultivable ou encore éviter des saisons sèches. Cela permettra sans doute d’augmenter le rendement, des fois en réduisant le temps de labour.
Deuxièmement, la production des cultures de rentes comme le café, thé, le coton qui représente les neuf dixièmes des exportations, reste beaucoup trop faibles. On pourrait produire plus de trois fois la quantité produite de café si on plantait de nouveaux plants, en fait prioriser ce secteur.
Troisièmement, une formation de haut niveau pour les agronomes et les techniciens agricoles contribuerait au bon suivi des agriculteurs. Hausser le niveau des études et l’apprentissage des langues. De plus, la construction de nouvelles routes et la rénovation du réseau routier permettra d’améliorer les conditions de transport de la production.
Quatrièmement, il faut aller plus loin vers la transformation des produits et la commercialisation que ce soit au niveau coopérative ou entreprises privées. La simplification des procédures d’établissement et la création de société. La protection de la propriété industrielle. Les brevets. Promouvoir la création de zones franches pour attirer les investisseurs.
Une autre solution ?
Il faut aussi miser sur la pratique des coopératives, le fait de regrouper la population dans une coopérative permet de travailler en synergie. Cela doit être fait en se basant sur des étapes cruciales : informer, soutenir et encadrer.
Regardez l’exemple de l’expansion des kibboutz en Israël après la Seconde guerre mondiale. Ce système coopératif illustre une réussite exceptionnelle dans un pays climatiquement rude où la volonté et la détermination des hommes à montrer qu’il est possible de dompter des obstacles impressionnants.
Enfin, la diversification des cultures d’exportation, investir dans la transformation, former les personnes à la commercialisation des produits. Cela sera sources de devises, ce dont le pays a bien besoin.
J’ajouterai une dernière chose qui est importante. Concernant tous les intervenants sur la chose agricole, il faut absolument une coordination des actions et projets entre les différents intervenants. Ministères, ONG nationales et internationales, fondations, organismes liés aux Nations unies. Cela pour être plus efficace, éviter des redondances et des déperditions d’argent, de moyens et d’Homme
Dans le budget général de l’exercice 2018-2019, la part du ministère en charge de l’Agriculture était de 9,9%. Elle a dégringolé pour les années suivantes et elle a atteint 7,6% pour le budget de l’exercice 2021-2022.
A Gacece, Stany et autres
1) Au Burundi la mécanisation à l’Etat actuel n’est pas une urgence
a) La main d’oeuvre est abandante et peu chère. Le frein à la production n’est pas un manque de main d’oeuvre. Pas du tout alors.
b) Mettre en commun les terres n’augmente pas la superficie. Il n’est même pas prouvé que la productivité. Ndabahe example. None mfise umusozi nkawurimako ibigori. Uwo hakurya akagira la même chose. Sa fumure irasimbira iwanje.
2) Le problème des sols burundais: sols acides , surexploités et aussi terriblement morcelés. Fumure organique insuffisante et engrais de mauvaise qualité et hors prix.
Voici les problèmes existensiels de l’agriculture au Burundi.
3) Fixation des prix: extremement difficile lorsque la production et faible et injuste pour le paysan qui survit de sa petite récolte
@Balame
1. Vous écrivez: ») La main d’oeuvre est abandante et peu chère. Le frein à la production n’est pas un manque de main d’oeuvre. Pas du tout alors… ».
2. Mon commentaire
Le « dual model (agriculture + industrialization) » de Lewis permettrait de désengorger les campagnes burundaises en transformant le paysan en ouvrier d’usine (donc en augmentant la productivité). Ce modèle est en train d’être suivi en Chine, Ethiopie et dans beaucoup de pays émergents.
« Sir Arthur Lewis, né le 23 janvier 1915 à Sainte-Lucie et mort le 15 juin 1991 à Bridgetown à la Barbade, économiste saint-lucien, remporta le prix dit Nobel d’économie en 1979 pour ses travaux en économie du développement…
Modèle de développement
La publication de Economic Development with Unlimited Supplies of Labour en 1954 est considérée comme un des articles fondateurs de l’économie du développement encore balbutiante dans les années 1950. Les théories de la croissance traditionnelles devaient être adaptées aux spécificités des pays en développement. Selon Lewis, les pays en développement sont caractérisés par la présence d’une économie duale. Dans ces pays coexistent un secteur traditionnel (l’agriculture et les activités informelles), avec un surplus de main-d’œuvre, et un secteur moderne (les industries capitalistes) fonctionnant sur le mode capitaliste: le profit permet de financer l’investissement. La migration de main-d’œuvre provenant du secteur traditionnel vers le secteur moderne tire l’économie, et les profits générés par le secteur moderne créent la croissance et l’accumulation de capital qui financent l’expansion. L’élément moteur du « take-off », c’est l’investissement du secteur capitaliste qui doit permettre une accumulation élargie et une résorption du sous emploi. Le secteur traditionnel, disposant d’une main-d’œuvre bon marché et en quantité suffisante, sert de réservoir à l’industrie.
Le point où la majorité de la main d’œuvre bon marché du secteur traditionnel a été absorbée par l’industrie moderne est appelé tournant de Lewis. À partir de ce moment-là, la pénurie de main d’œuvre entraîne généralement une revalorisation du travail et une réduction des inégalités… »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Lewis_(%C3%A9conomiste)
Pas du tout d’accord avec M. Faustin Ndikumana. Rien n’empêche au Gouvernement de fixer un prix-plafond qui ne doit pas être dépassé. La concurrence consistera à vendre moins cher que celui qui vendra ses produits au prix plafond.
Et pour être juste juste et limiter les abus, on peut également fixer un prix-plancher, en dessous duquel il sera interdit de vendre le même produit. C’est comme cela que fonctionne la régulation des marchés.
@Gacece
1. Vous écrivez:« Rien n’empêche au Gouvernement de fixer un prix-plafond qui ne doit pas être dépassé… »
2. Mon commentaire
a). Il était relativement facile pour l’Etat Soviétique de fixer les prix car c’est lui-même qui produisait dans les fermes (kholkozes et sovkozes) et dans les usines, il assurait le transport et il avait des points de vente pour ravitailler le consommateur.
b). Dans l’Etat de Californie (à l’ouest des Etats-Unis) par exemple, si l’on se base sur le prix de 5,19 dollars par gallon d’essence (=3,8 litres d’essence) on a 2,87 dollars pour le pétrole brut, 1,12 pour la raffinerie, 0,36 pour la station d’essence et 0,824 pour les taxes.
https://www.cnn.com/videos/business/2022/03/23/fuel-prices-gas-breakdown-js-orig.cnn/video/playlists/best-evergreen-originals-explainers/
c). Au Burundi, l’on devrait voir si les prix fixés par l’Etat burundais reflètent la réalité sur le terrain et ainsi déterminer si ce commerçant de Nyakabiga par exemple (« Il estime qu’il leur sera impossible de respecter les prix fixés par le ministre compte tenu de toutes les difficultés qu’ils éprouvent pour s’approvisionner… ») A RAISON OU PAS.
@Stan Siyomana
Il existe plusieurs façons de fixer un prix de vente d’un produit selon la catégorie de vendeurs :
1) Si on est le producteur (agriculteur, fabricant, manufacturier, raffinerie, etc.) du produit, il s’agit du « coût de production ». Vous pouvez le « googler » pour la définition. À ce coût on ajoutera un pourcentage de bénéfice pour ne pas travailler à perte.
Le Gouvernement peut fixer le minimum et le maximum du pourcentage de bénéfice.
2) Les grossistes et les distributeurs achètent de grandes quantités du même produit à bas prix, chez le producteur en 1). Ils déterminent leur prix de vente en prenant en compte le prix d’achat, le coût de transport qui dépend de la distance, le coût du carburant, le salaire du chauffeur, l’entretien des véhicules, les assurances, etc. À cela ils ajoutent un pourcentage de bénéfice pour ne pas travailler à perte.
Le Gouvernement peut fixer le minimum et le maximum du pourcentage de bénéfice.
3) Les vendeurs au détail peuvent avoir acheté leurs produits directement du manufacturier ou du grossiste. Le prix d’achat peut être influencé par la quantité et la qualité du produit. Ils encourent également les mêmes frais que ceux des grossistes. Eux aussi ajoutent un pourcentage de bénéfice pour éviter de travailler à perte.
Le Gouvernement peut fixer le minimum et le maximum du pourcentage de bénéfice.
Pour fixer le minimum et le maximum du pourcentage de bénéfice, on prend en compte la qualité du produit et la distance entre le producteur et le vendeur final.
Prenons l’exemple du sucre :
a) il y a le sucre de la Sosumo et le sucre importé : à qualité égale, le sucre de la Sosumo devrait coûter moins cher que le sucre importé.
b) il y a la qualité et le type de sucre : brun, blanc, stevia, marque,…
c) La distance entre les lieux d’achat et de vente du même produit. Le prix du sucre vendu à Rumonge ne devrait pas être le même que le prix de celui vendu à Kirundo. Mais aussi, le grossiste basé à Bujumbura ne devrait pas vendre ce sucre au même prix à un vendeur de Bujumbura et qu’à un vendeur de Kirundo, sauf si le transport est assuré par le client de Kirundo lui-même.
Dans tous les cas, le rôle du Gouvernement est de s’assurer qu’il n’y ait pas d’abus dans la fixation des prix des marchandises, tout en permettant que les commerçants tirent profit de leurs activités, dans un climat où la concurrence reste saine.
@Gacece
Merci beaucoup de votre réponse qui en quelque sorte explique, avec plus de détail, ce que j’ai dit.
@Gacece
Voici un exemple de ce qui est en train de se passer au Maroc en Afrique du Nord.
« D’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du mardi 12 avril, la FNPCGS interpelle le gouvernement afin d’ouvrir le dialogue avec ses représentants et l’ensemble des professionnels, dans le but d’instaurer des mesures à même d’accompagner ce secteur…
Et ce dans l’objectif d’aider les professionnels du secteur à dépasser la conjoncture, sans compromettre leur équilibre financier. La réduction du coût des hydrocarbures est également au menu du dialogue, car ce coût a eu un impact négatif sur les stations-service… »
https://fr.le360.ma/societe/flambee-des-prix-du-carburant-les-stations-service-menacent-de-debrayer-258239
FNPCGS= Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service au Maroc.
1. Le gouvernement indien achète lui-même une certaine quantité de blé pour que les plus vulnérables puissent l’avoir à UN PRIX SUBSIDE (inférieur au prix normal sur le marché).
« India needs at least 25 million tonnes of wheat each year to run a food welfare programme.
Last year, the government bought a record 43.34 million tonnes of wheat from domestic farmers, substantially higher than the amount it needs for the welfare programme.
« We have to meet our own requirement for the PDS and then the rest is available for global exports, » Pandey said referring to the public distribution system, or food welfare programme that supplies around 25 millions tonnes of subsidised wheat to the poor… »
https://www.reuters.com/world/india/record-wheat-crop-high-stocks-help-india-meet-rising-global-demand-2022-04-11/
2. De même pour RETA MVYEYI au Burundi, s’il avait des stocks de riz, de haricots et autres denrés alimentaires qu’il aurait lui-même acheté auprès de la population après la recolte, il pourrait faire en sorte que certains citoyens vulnérables les achètent à bon prix (relativement, car ce prix serait inférieur au prix normal sur le marché).
Oh là là !! Mais ce Consultant est basé où ? Connaît-il la situation socio-économique et politique actuelle du Burundi ?
@Mugisha
Moi je crois que vous devriez aller plus loin et nous expliquer ce que vous n’aimez pas exactement dans ce qu’il propose/nous dire votre propre point de vue.
Le fameux consultant parle de la mechanization au Burundi. Cette pratique se fait sur des grands espaces libre avec un relief stable. Allez faire la mechanization dans les contreforts de Mumirwa où dans les régions surpeuplées. Il faut plutôt mettre ensemble les lopins de terres pour des économies d’échelle.
@Bikayamba
A part ces contreforts de Mumirwa, le Burundi a en plus des plaines (Imbo et Moso).
Le paysan des régions montagneuses d’Amérique latine peut au moins utiliser son âne, cheval ou boeuf pour tirer une charrue.
J’ai vu les paysans tanzaniens faire de même dans les régions du sud du Lac Victoria.
J’ai vu la photo d’un paysan chinois qui poussait un petit engin pour labourer son champ coupé en terraces par ses ancêtres.
https://www.voyageschine.com/guidedevoyage/5-belles-rizieres-en-terrasses-chine.htm
66e
Pourtant pour les cultures de rente comme le coton, c’était possible dans le passé où le labour se faisait par des machines et pour tuer des insectes (gupompa), se faisait même par l’avion. La production et l’exportation étaient bonnes. (
https://iwacu42.global.ssl.fastly.net/cultures-dexportation-le-coton-na-plus-la-cote/ )
Pourquoi pas aujourd’hui ?
@IGA
Kuva mu misi mike iheze naratanguye gukurikirana kuri http://www.youtube.com amakuru y’itelevisiyo y’igihugu (RTNB).
Lero biraryohera amaso kubona ku misi mikuru amadefile y’isinzi ry’abantu bose bambaye MADE IN BURUNDI.