Une équipe de quatre médecins et deux infirmières belges, est arrivée à Bujumbura ce mercredi 15 février : Elle vient opérer des femmes qui souffrent des fistules uro-génitales d’origine obstétricale et former une équipe médicale locale de prise en charge de cette maladie.
<doc3029|left>D’après Dr Déo Ntukamazina, gynécologue la fistule uro-génitale est une maladie connue. Il s’agit d’une communication anormale qui se crée entre la vessie et les voies génitales basses de la femme et/ou le rectum. Cette brèche fait qu’il y ait un passage permanent des urines ou des matières fécales à travers les voies génitales basses de la femme. Ceci étant la conséquence dans presque 100% des cas d’un accouchement long et difficile. Et de souligner que comme la femme a un écoulement permanent et incontrôlé d’urines, elle dégage forcément une odeur désagréable.
La majorité de ces femmes est chassée par leurs maris à cause non seulement de cette odeur des urines, mais aussi de l’incapacité, pour certaines, de faire les rapports sexuels. Les voies génitales basses de la femme ayant la fistule sont toujours inondées par les urines ou les matières fécales.
Intervention délicate
« Il s’agit d’une intervention très délicate qui peut durer neuf heures, voire dix, car il existe des fistules simples et d’autres compliquées », indique le médecin
Le taux de guérison est variable. Après la première opération, il est de 80-90% pour les fistules simples et de 60-70% pour les fistules compliquées : « Après un échec thérapeutique, on fait une ou d’autres opérations jusqu’à la guérison totale de la femme. »
Selon le docteur tous les gynécologues ne sont pas en mesure de pratiquer cette intervention. Raison pour laquelle, il y aura une formation des médecins burundais dans la prise en charge de cette maladie.
Six patientes par jour seront opérées, « les six médecins composeront deux équipes et chacune se chargera de trois cas. ». Ces interventions vont durer une semaine et demie, du 17 au 29 février 2012 à l’hôpital Roi Khaled.
Une mission d’ordre humanitaire
Il s’agit d’une initiative de l’Association Burundi Développement. Elle vise à aider le Burundi dans beaucoup de secteurs notamment la santé; et a donc soumis ce besoin à ces médecins belges. La prise en charge logistique sera assurée par cette même association, l’association INEZA et par bien d’autres bienfaiteurs.
D’après Dr Ntukamazina, la fréquence des fistules au Burundi est estimée à 1000 nouveaux cas par an, selon une étude du ministère de la Santé Publique et l’UNFPA (United Nations Population Fund) en 2005. Mais il n’y a pas d’étude exhaustive sur le nombre total des cas de fistules vivant au Burundi.