Aucune loi ne régit les Eglises au Burundi, la loi sur les confessions religieuses se faisant toujours attendre depuis 2009. Dès lors, c’est une porte ouverte à la création de nouvelles églises, sans aucun contrôle des pouvoirs publics.
<doc7530|left>Jusqu’au mois de mars 2009, l’agrément des Eglises était régi par le Décret-loi n°1/11du 18 avril 1992 portant cadre organique des associations sans but lucratif (ASBL). Ce règlement n’est plus appliqué aux églises jusqu’à ce qu’une loi qui leur est propre soit votée. Cette décision a été prise à la suite des dissensions observées de plus en plus dans les églises protestantes au Burundi, mais cette loi sur les confessions religieuses tarde à être mise en place.
Pourtant, malgré l’absence d’une loi régissant leur agrément, les Eglises et confessions chrétiennes diverses, constituées en organisations à but non lucratif, fleurissent ces derniers jours à travers tout le pays. Il est vrai que le droit de culte est garanti au Burundi, mais la loi est silencieuse.
Ainsi donc, de nouvelles églises et groupes chrétiens naissent et s’implantent au vu et au su du ministère de l’Intérieur, autorité compétente en la matière. Leurs activités débutent informellement par un groupe d’individus, qui s’enracine progressivement, conçoit et adopte une doctrine, puis devient une église ou autre organisation chrétienne, souvent appelé ministère. Ce processus qui se généralise peu à peu aboutit à un phénomène religieux diversifié, prônant souvent un retour aux écritures saintes, la damnation ou les bénédictions selon la doctrine adoptée par les fondateurs de l’ « Eglise ».
Des églises qui ne sont pas « contrôlées »…
A leur début et dans leurs actes constitutifs, les nouvelles églises se conforment aux lois et règlements en vigueur durant les procédures d’agrément. Mais, comme il y absence d’une loi les régissant, certaines églises inconnues peuvent exister sans être légalement en ordre. Car, même en étant légales, elles ne sont pas rigoureusement tenues par un organe de régulation.
Par exemple, chaque Eglise souscrit au devoir de faire construire des infrastructures sociales, mais peu le font, pour diverses raisons, surtout matérielles. Sans suivi, on ne peut donc savoir si les leaders de nouvelles Eglises ont les qualifications nécessaires pour enseigner, sans risque de se constituer en sectes susceptibles d’égarer leurs propres fidèles ou toute la communauté.
En 2012, l’on dénombre plus de 300 confessions chrétiennes, différentes les unes des autres. Croire que ceux qui ne s’occupent que de leurs ministères religieux sont des chômeurs serait une erreur, car ce « ministère » fait vivre décemment un nombre de plus en plus important.
Le constat est donc que les problèmes se trouvent beaucoup plus dans l’absence des lois appropriées et dans la non-application stricte des lois existantes, principalement celle de 1992 sur les asbl.