En vue de redynamiser et de pérenniser le secteur café, le gouvernement décide de remplacer l’Agence de régulation de la filière café (ARFIC) par une nouvelle structure dénommée Office pour le développement du café au Burundi (ODECA). D’autres organisations sont aussi radiées.
Via le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, le gouvernement accuse SODECO et les Sociétés de gestion des stations de lavage (SOGESTALS) de ne pas payer les caféiculteurs. S’exprimant ce mercredi 29 janvier, dans une conférence de presse, le ministre Déo-Guide Rurema indique que ces sociétés n’ont pas contribué à l’augmentation quantitative et qualitative du café. Et de préciser que l’ODECA, une nouvelle société publique sous-tutelle du ministère en charge de l’agriculture, va faire tous les travaux qui étaient assignés aux associations CNAC Murima w’Isangi et l’Intercafé, les sociétés SODECO et toutes les SOGESTALS.
M. Rurema demande à ces organisations supprimées de rendre tous leurs outils à l’ODECA.
A ceux qui ont exporté le café et qui n’ont pas encore donné les devises et ceux qui n’ont pas encore payé les taxes communales, il leur demande de régler ces dettes, avant la nouvelle saison. Quant aux sociétés de déparchage, il leur a recommandé de payer leurs dettes auprès du gouvernement, la Regideso. Sans oublier l’argent dû aux caféiculteurs.
La CNAC dit ne pas être au courant de la nouvelle mesure
Contacté, Jean Pierre Ntabomenyereye, président de la Confédération nationale des associations des caféiculteurs du Burundi (CNAC-Murima w’Isangi), confie qu’ils ne sont pas au courant de cette nouvelle mesure.
En rapport avec la demande du ministre, il assure que son association n’a aucun outil à rendre au gouvernement. Le président de la CNAC promet de s’exprimer ultérieurement après avoir parlé avec le ministère de l’Environnement et de l’Agriculture.
Dans cette nouvelle perspective de redynamisation et de pérennisation de la filière café, le ministre a annoncé aux associations privées qu’elles devront s’adresser à l’ODECA pour connaître les conditions de travail.
Il souligne aussi que ces associations devront présenter les cautions soumises par leurs banques comme preuve qu’elles vont payer les caféiculteurs. Et d’ajouter qu’il n’y aura pas de soutien du gouvernement.
Déo-Guide Rurema informe que lors de la dernière saison de café de 2019-2020, plus de 7000 tonnes de café ont été exportés. Et pour la prochaine saison de 2020-2021, le ministère en charge de l’agriculture s’attend à une récolte de plus de 136 mille tonnes de café.