Lors d’une réunion, ce 27 juillet, avec les gouverneurs, les commissaires provinciaux et les cadres du ministère de l’Elevage, le ministère de l’Intérieur a annoncé la reprise de l’abattage des bovins et petits ruminants depuis ce 3 août dans tout le pays. Les marchés des ruminants resteront, néanmoins, fermés.
« L’abattage des bovins et petits ruminants reprend mercredi de la semaine prochaine. Les animaux destinés à l’abattage devront passer par une quarantaine de 7 jours avant d’être abattus », annonce Martin Niteretse, secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique.
Il recommande l’intervention des gouverneurs provinciaux et administrateurs communaux pour la réussite des activités d’abattage : « L’administration doit collaborer avec les bouchers pour identifier et préparer les sites de quarantaine des animaux à abattre. Seuls les animaux provenant des sites de quarantaine seront éligibles à l’abattage ».
Et de rappeler que les animaux malades ou manifestant des signes de la fièvre de la vallée du Rift ne sont pas éligibles à l’abattage et ne seront pas accueillis aux sites de quarantaine : « Les administratifs doivent être prudents pour s’assurer que des animaux malades ne soient pas mis en quarantaine pour ne pas contaminer les autres ».
Selon Martin Niteretse, les marchés des bovins et petits ruminants restent fermés. Pour ceux qui amènent des vaches en provenance des pays voisins, il explique que ces bovins seront aussi mis en quarantaine sur les points d’entrée avant d’être transportés vers les abattoirs. Il note que la circulation des viandes d’une commune ou province à l’autre est interdite.
« Quiconque sera attrapé en train d’abattre des bovins ou petits ruminants en dehors du circuit de l’administration sera puni conformément à la loi ». Il souligne que les animaux saisis en cas de tricherie seront brûlés.
Des inquiétudes sur la vaccination
Des participants à la réunion ont soulevé des inquiétudes par rapport à la sensibilisation sur la vaccination contre la fièvre de la vallée du Rift. « Des informations comme quoi les vaches vaccinées sont inconsommables ou qu’il faudra longtemps attendre pour les abattre continuent de circuler. Il faut renforcer la communication et la sensibilisation pour faire face à cette contre-propagande », recommande un responsable de la police.
Pour un autre participant, la vaccination contre la fièvre de la vallée du Rift devrait couvrir tout le pays plutôt que prioriser certaines provinces.
Le secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur tranquillise que les vaccins n’aient pas de conséquences néfastes à la santé animale et aux consommateurs de la viande : « Les bovins vaccinés sont en bonne santé. Ces informations sont des actes de sabotage contre la vaccination et il faut les combattre ».
Concernant la campagne de vaccination contre la fièvre de la vallée du Rift, le directeur général de l’élevage, Serges Nkurunziza, fait savoir que seuls 100 mille doses de vaccin sont disponibles et 195 mille autres doses attendues jusqu’à ce 29 juillet.
Selon lui, la première tranche de vaccination couvrira 6 provinces dont Karusi, Ngozi, Kirundo, Muyinga, Kayanza et Cibitoke ainsi que la commune de Nyanza-Lac en province Makamba. « Ces provinces ont été choisies seront le degré de vulnérabilité. Elles manifestent plus de cas de la fièvre de la vallée du Rift que les autres provinces ». Et de signaler que 505 mille autres doses sont en voie d’importation pour que la vaccination touche toutes les provinces du pays.
Rappelons que la campagne de vaccination contre la fièvre de la vallée du rift a été lancée ce 21 juillet à Ngozi, après presque plus trois mois que cette épizootie soit déclarée dans les provinces du nord du pays. Selon le ministère de l’Elevage, 481 bovins en province de Ngozi et 650 bovins à Karusi avaient été déjà vaccinés jusqu’à ce 25 juillet.