Du 29 au 30 décembre, le PNSADR-IM a organisé une visite pour la couverture médiatique de ses réalisations dans les provinces Rutana, Ruyigi et Cankuzo. Il s’agit d’aménagement des marais pour la riziculture, l’aquaculture, la construction de hangars de stockage, des centres de collecte et commercialisation du lait provenant des bovins distribués dans les ménages. Les bénéficiaires racontent.
Démarré en 2015 pour une durée de six ans, le Programme National pour la Sécurité Alimentaire et le Développement
Rural de l’Imbo et du Moso (PNSADR-IM), est un programme du Gouvernement du Burundi financé par un don du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et du GAFSP et un Prêt de l’OFID. Il vise à renforcer la sécurité alimentaire et le développement rural dans les plaines de l’Imbo et les dépressions du Moso. Dans la région du Moso, il est présent dans 3 provinces et 36 collines dont Rutana 24 collines, Ruyigi 10 collines et Cankuzo 2 collines.
Selon Elie Bunuma, coordinateur régional du PNSADR-IM dans la région du Moso, les activités sont essentiellement orientées vers le développement de deux filières principales à savoir la filière rizicole et laitière. Les activités commencent par l’aménagement des marais. « Pour cette culture, on a besoin d’une bonne gestion de l’eau. C’est pourquoi les aménagements de marais qui sont en cours dans la région du Moso visent à permettre cette bonne gestion de l’eau dans les périmètres rizicoles de notre région», a-t-il précisé.
Pour le moment, quatre marais sont en cours d’aménagement. Il s’agit notamment du marais de Nyamikungu,Cunda et Mpanda dans la province Rutana et celui de Rumpungwe en commune Gisuru, province Ruyigi qui s’étend sur 359 hectares. Dans la vallée de Rumpungwe, les travaux d’aménagement atteigne environ 80%.
En plus de cela, il y a des activités orientées aux appuis à la production. Il s’agit essentiellement d’un renforcement de capacité des associations des usagers des marais sur les techniques culturales moderne du riz et une bonne gestion de l’eau pour une durabilité de ces activités.
La filière rizicole, une des priorités
Vyantanye Esron, représentant des agriculteurs de la vallée de Rumpungwe sur la colline Gacokwe, commune Gisuru aménagée par le PNSADR-IM ne tarit pas d’éloges. « Cette eau en abondance va nous aider à irriguer nos champs de riz. Nous espérons pouvoir manger à notre faim et satisfaire nos besoins quotidiens». Il se réjouit essentiellement de la formation en gestion efficace de l’eau et techniques modernes de culture du riz et les meilleures variétés qui sont adaptées dans des périmètres rizicoles.
En marge de cela, après la production, les activités du PNSADR-IM s’orientent vers la valorisation de la production. Ici le projet appuie la mise en place de coopératives rizicoles. Elles bénéficient également d’un renforcement de capacités sur la structuration des coopératives. Des équipements et infrastructures sont mis à leur disposition.
Dans cette perspective, un hangar de stockage muni d’une décortiqueuse et tous les équipements nécessaires est construit sur la colline Bigina, commune Gitanga en province Rutana. Abel Butoyi, président de la Coopérative rizicole de Bigina (CORIBI), explique que ce hangar permet d’éviter le gaspillage de la production.
Pour Sauda Niyuhire, membre de la coopérative c’est une joie intense. « En tant que membres, nous bénéficions des crédits qui nous permettent de nous développer et subvenir à nos besoins en attendant le vente de la production».
En autre hangar de stockage est en cours de construction sur la colline Kabingo, commune Gisuru, en province Ruyigi. Il permettra le stockage de riz, de maïs, et autres production. Il sera géré par la coopérative Komezubute.
Pour Avito Cubwa, président de la coopérative, ce hangar permettra aux agriculteurs d’éviter de gaspiller la production. Il s’agit du 1er hangar de communautaire construit dans cette commune.
Les éleveurs jubilent
S’agissant de la filière laitière, l’activité au niveau du maillon de production a commencé par la diffusion des génisses de race laitière. Plus de 1800 bovins ont été distribués. Ce sont des frisonnes importées de l’Ougandaréputées pour leurs potentialités laitières. Pour que cette production puisse être meilleure, les éleveurs doivent les entretenir dans des bonnes conditions d’hygiène, d’alimentation et sanitaire.« Si ces conditions ne sont pas réunies, la production tend à diminuer».
Melchiade Ndayisenga est un agriculteur-éleveur de la colline Gashirwa, commune Cendajuru, province Cankuzo. Il a reçu une vache en 2017. Sa vache peut produire jusqu’à 14 litres par jour. La vente du lait lui a permis de s’acheter une radio, une plaque solaire et la scolarisation des enfants a été facile. Le fumier lui permet de fertiliser ses champs.
Même sentiment de satisfaction chez Nathanaël Havyarimana, de la colline Muyombwe, zone Butare, commune Bukemba en province Rutana. Les Batwa également n’ont pas été laissés derrière. Deux ménages du village de paix des Batwa, colline Gacokwe en commune Gisuru ont bénéficié des vaches et d’autres sont sur la liste d’attente. Vital Bitati ne cache pas sa satisfaction. Pour lui, ce n’est pas anodin qu’un Mutwa élève une vache. Il a plaidé pour ses concitoyens afin d’en bénéficier.
Des centres de collecte et de commercialisation du lait ont été construits. Ils sont munis d’équipement de refroidissement, de conservation de transport et la commercialisation du lait. Un d’entre eux est construit au centre Muzye, commune Giharo, Rutana et un autre sur la colline Gacokwe comme Gisuru, Ruyigi. Ils sont respectivement gérés par les coopératives Muco w’Aborozi et Icera mu cakunze.
Tous les éleveurs ayant bénéficié des bovins qui amènent le lait à ces centres se disent satisfaits du soutien du projet PNSADR-IM. Enfin, des filières secondaires ont été développées. Le projet a diffusé des porcins sur les 36 collines d’intervention mais aussi la filière piscicole avec la mise en place d’un site aquacole intégré moderne en commune Bukemba, dans la vallée de Nyabwayi.
Elie Bunuma, coordonnateur régional du PNSADR-IM dans la région du Moso appelle les bénéficiaires du PNSADR-IM de profiter de ce soutien et accompagnement. Cela permettra, dit-il, à pérenniser les acquis après la clôture du projet.du lait au