La fête du travail a été célébrée ce 1er mai au Boulevard de l’Indépendance de Bujumbura. Comme principal employeur du pays, le pouvoir n’a pas répondu aux grandes inquiétudes des employés.
Loin d’accéder au plus grand souhait des travailleurs de voir leurs salaires majorés un tant soit peu, Gabriel Ntisezerana, président du Sénat, a laconiquement dit que les travailleurs devraient plutôt travailler davantage pour l’augmentation de la production. Mais il a centré son discours sur le souhait du gouvernement de voir les étudiants de l’Université du Burundi et de l’Ecole Normale Supérieure reprendre enfin les cours. « Le pouvoir est prêt au dialogue avec les seuls étudiants qui auront repris le chemin des auditoires à l’expiration de la nouvelle date que fixera le ministre de l’Enseignement supérieur », dira-t-il.
En quelques mots, le président du Sénat a parlé du thème du jour : l’instauration de la mutuelle de santé communautaire. Mais, il a longuement souligné l’apport de la politique des travaux communautaires sur le développement du pays. Il a aussi critiqué le rapport du BNUB et a rassuré que les élections de 2015 seront les meilleures que le pays ait jamais organisées.
Pourtant, les syndicats avaient exposé leurs grandes inquiétudes
« Nous demandons que le gouvernement cesse sa politique d’augmentation unilatérale des taxes sur les marchandises, des produits Brarudi, du carburant…», a insisté Célestin Nsavyimana, vice-président de la Confédération des Syndicats du Burundi (Cosybu).
Dans son discours, ce syndicaliste a prôné le dialogue pour résoudre le problème des étudiants en grève depuis un mois. Le dialogue devrait aussi être mis en avant dans les mutations des travailleurs de la santé et pour résoudre le différend entre le Syndicat Général des Commerçants (Sygeco) et les banque, a-t-il poursuivi. Le syndicaliste a exposé les inquiétudes des travailleurs au sujet de la bonne gouvernance économique, notamment la concurrence déloyale de la société de télécommunication Viatel.
Signalons que les enseignants n’ont pas pris part au défilé. Ils revendiquent toujours la mise en application effective de la politique de l’harmonisation des salaires. Dans l’ensemble, pas de joie débordante sur les visages des défilants. Ceux-ci quittaient le lieu des cérémonies aussitôt après le passage devant la tribune. Lors du défilé, les sociétés de gardiennage se sont illustrées par leurs pas cadencés à l’instar des défilés militaires.
L’exécutif burundais a boudé les cérémonies à Bujumbura et a délocalisé l’événement. Le président du sénat ne pouvait pas remplacer l’éxecutif et présider les cérémonies. Apparemment il y a confusion des roles entre l’éxécutif , le législatif et judiciaire. Bientôt c’est le Président de la cour suprême qui présidera les cérémonies de la fête de l’indépendance quand les membres de l’éxecutif seront à Ngozi avec leur chef. Et vous allez nous dire qu’il y séparation de pouvoirs.