Les musiciens interrogés à l’occasion de la fête de la musique de ce 21 juin, estiment que la reprise de ces rassemblements musicaux est nécessaire pour leur survie.
« Que le gouvernement pense à nous. Cela nous fera plaisir », a insisté Andy Mwag, jeune musicien à l’occasion de la célébration de la fête de la musique organisée ce lundi 21 juin 2021 par l’Institut français du Burundi(IFB) à Bujumbura.
Andy regrette qu’au moins six mois viennent de s’écouler sans rien faire de son métier. « Avec la pandémie du coronavirus, les soirées karaoké et les concerts sont interdits alors que cela nous faisait vivre».
Il confie que les cérémonies de la fête de la musique organisées sur le chaussé Prince Louis Rwagasore en face l’IFB est sa première opportunité pendant toute cette période.
Selon lui, la plupart des musiciens mènent aujourd’hui une vie précaire : « Il y en a qui ont des familles à nourrir et ils espéraient pouvoir joindre les deux bouts par ces soirées karaoké et les concerts. Nous avons beaucoup de responsabilités ».
L’Amicale des musiciens optimiste
Même son de cloche pour Olga, chanteuse adorée par les fans de karaoké « Sans concerts ni karaoké, la situation est intenable pour nous. Il faut que le gouvernement fasse tout pour lever la mesure de suspension de ces soirées karaoké ».
Roméo Ininahazwe, président de l’Amicale des musiciens du Burundi reconnaît que les artistes de la musique se sont retrouvés au chômage à cause des mesures du gouvernement liées à la prévention de la covid-19.
Néanmoins, il est optimiste. Puisque on a permis l’événement de la fête de la musique, Roméo pense que le gouvernement ne tardera pas à autoriser la reprise des karaokés et concerts.
D’ailleurs, estime-t-il, même les rassemblements religieux et sportifs sont permis. « Et la musique ne pourra pas constituer l’unique cause de contagion plus que ces derniers ».
Au Burundi, la fête de la musique a été célébrée en mairie de Bujumbura en face de l’Institut français du Burundi sur la chaussée du Prince Louis Rwagasore.
Cet axe était bloqué depuis le grand rond-point jusqu’à sa jonction avec le boulevard Patrice Lumumba. Le public avait répondu présent. C’était surtout des jeunes, ils s’amusaient au rythme des chansons burundaises, surtout les vieilles rengaines qu’ils semblaient apprécier.
Il y avait des chansons cultes comme Rufuku, la taupe de Torobeka de l’orchestre national Nakaranga. La plupart de leurs succès des années 1980 ont été repris. Il y avait également de vieux musiciens comme Sylvestre Ciza avec ’’Ewe Burundi’’, une ode au pays natal que le public connaissait par cœur. Il y a eu quelques reprises des vieilles chansons d’amour des musiciens de Bujumbura rural notamment du groupe Abashazangendo.
Signalons également la présence du chanteur du duo Alfred & Bernard avec la chanson ’’Nkunndabantu’’, un appel à la fraternité, qui a fait connaître ces chanteurs traditionnels jouant l’arc musical, ’’umuduri’’. Alfred était seul sur scène sans son cousin décédé. Il s’est trouvé des accompagnateurs.