La plateforme Femmes paix et sécurité déplore un très faible taux de représentativité des femmes à la tête d’institutions. Elle se donne l’objectif de 50% dans les prochaines élections.
De 17% en 2016 à 18% en 2018 le taux moyen de participation des femmes dans les postes de prise de décisions n’atteint guère 20% au niveau national, d’après les études réalisées par l’Association des femmes rapatriées du Burundi (Afrabu). Pire, ce taux est en dessous de 5% dans les secteurs de l’éducation, santé et maintien de la paix.
Dans une rencontre d’échange sur « les femmes et les élections » organisée ce jeudi 10 octobre, le Réseau femmes et paix (RFP) déplore un taux maximum de représentation des femmes qui dépasse à peine les 30 % exigés par la loi, seulement dans quelques postes électifs. « 30% n’est pas le plafond, pourquoi pas 50% ! », estime la coordinatrice de la plateforme Femmes paix et sécurité, Marie Kinyabuku. Le principal défi reste les barrières culturelles, d’après elle.
Mme Kinyabuku observe que si le pays continue sur la même lancée (amélioration de seulement 1% chaque année), l’égalité homme-femme telle qu’énoncée dans les Objectifs de développement durable (ODD) 2030 ne sera atteinte qu’en 2050 au Burundi.
Cette plateforme s’engage à plaider pour que la représentativité des femmes dans les institutions dépasse de loin 30%. Pour rendre cela possible, cette plateforme estime que les médias ont un rôle primordial.
Pour inciter les femmes à se faire élire, une stratégie de plaidoyer sera proposée aux journalistes, principaux participants dans cet échange : améliorer la visibilité des femmes leaders (élues ou nommées) et renforcer leur assise institutionnelle. Les médias sont appelés à faire un focus sur certaines femmes à la tête d’institutions, qui se démarquent. « Ces modèles vont encourager d’autres à vaincre leur peur et se faire élire. »