Des femmes entrepreneurs de 7 pays se sont réunies, du 3 au 5 octobre, à l’Hôtel Source du Nil, à Bujumbura. Occasion pour elles d’institutionnaliser leur réseau. La capitale burundaise abritera bientôt le siège du bureau régional de leur association, l’EAWEExN (Eastern Africa Women Entrepreneur Exchange Network).
Après avoir compris qu’elles partagent presque les mêmes défis en matière de commerce, les femmes entrepreneurs du Burundi, du Rwanda, du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Sud-Soudan et de l’Ethiopie, ont réfléchi ensemble pour voir comment les relever. C’est dans ce cadre qu’elles ont organisé la 6ème conférence à Bujumbura après d’autres tenues dans les pays membres d’EAWEExN
Comme l’indique Alice Remezo, présidente de l’AFAB (Association des Femmes Entrepreneurs du Burundi), cette conférence avait plusieurs objectifs dont le principal était l’établissement d’une structure institutionnelle et d’un bureau régional de représentation : « Nous avons ensemble élaboré un statut qui va nous guider et nous nous sommes convenues que Bujumbura abritera très prochainement le bureau de notre association», se réjouit-elle.
La présidente de l’AFAB indique que ses consœurs, de différents pays membres d’EAWEExN et, en particulier celles du Burundi, en tireront beaucoup d’avantages : « Ce réseau offrira un climat d’affaires favorable aux femmes entrepreneurs. Elles auront un accès facile aux informations en rapport avec l’état du commerce des autres pays membres et profiteront de cette occasion pour partager leurs expériences. »
Selon Mme Remezo, l’EAWEExN s’attachera aussi à résoudre d’autres problèmes que rencontrent les femmes entrepreneurs : « Nous allons aussi plaider pour une harmonisation des textes et lois régissant le commerce dans nos pays respectifs pour faire face aux barrières tarifaires et non tarifaires.»
Concrètement…
Du côté des avantages commerciaux, Grace Murinda, déléguée du Rwanda affirme aussi que les choses vont s’améliorer : « Avec ce réseau, nous avons grand espoir que la femme sera plus libre et indépendante dans ses affaires. Nous allons créer des facilités pour avoir des crédits et on aura à surmonter les difficultés d’avoir des garanties à présenter dans les banques», précise-t-elle.
Elle souligne que le fait que la femme dépende financièrement de son mari ne la favorise pas dans l’épanouissement de ses affaires : « Nous sommes confrontées à un problème de manque de capital ; car, à chaque fois que nous sollicitons un crédit auprès d’une banque, on nous demande des garanties immobilières avec signature de nos maris. Or, la femme n’a pas droit à la propriété ; ce qui fait que le mari peut lui refuser cet aval. »
Le Burundi a été choisi pour abriter le siège de ce réseau de par sa qualité de membre fondateur, la volonté des Burundaises de se sentir concernées, ainsi que leur succès dans la recherche des bailleurs.
Le soutien du gouvernement burundais
Gervais Rufyikiri, 2ème Vice-président de la République qui a présidé les cérémonies d’ouverture de la conférence, a promis que le gouvernement burundais soutiendra les initiatives d’EAWEExN et tiendra compte des recommandations issues de la conférence.
Il a indiqué que l’amélioration du climat des affaires demeure une préoccupation pour le Burundi : « Depuis juin 2011, le Burundi a mis en œuvre des réformes législatives et réglementaires pour le bénéfice des investisseurs, des hommes et femmes d’affaires aussi bien burundais qu’étrangers. Ces réformes portent sur les indicateurs relatifs à la création d’entreprise, l’octroi du permis de construire, le transfert de propriété et la protection des investisseurs. Les procédures, les durées et les coûts ont sensiblement diminués », a-t-il déclaré.
Côté bailleurs de fonds, la représente du Système des Nations-Unies au Burundi a salué les efforts déjà consentis par ces femmes entrepreneurs en créant le réseau EAWEExN. Elle a promis que son organisation sera toujours à leurs côtés pour les appuyer.
