Mardi 05 novembre 2024

Santé

Faux sucres : profit au détriment de la santé ?

Damien Nakobedetse, directeur du Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la Qualité (BBN), affirme qu’un programme d’inspection de faux sucres a été lancé dans différentes boulangeries et pâtisseries de Bujumbura. Pour Dr Godefroid Kamwenubusa, leur nocivité pour la santé n’est pas encore prouvée.

Plusieurs sacs de faux sucre dans un entrepôt ©Iwacu
Plusieurs sacs de faux sucre dans un entrepôt ©Iwacu

« Ce n’est pas du tout du véritable sucre », lance Damien Nakobedetse, directeur du Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité. Les produits saisis et analysés par le BBN sont mélangés avec de la gélatine et de la gomme pour leur donner l’apparence du sucre blanc. « Une quantité équivalente à une capsule d’une bouteille de Fanta suffirait pour un sac de 5o kg de farine », déclare un vendeur de beignets. En forme de petits cristaux blancs, au goût très sucré, ces faux sucres sont aussi utilisés dans les pâtisseries, les limonades, les jus, certaines bières locales, etc.

Un programme d’inspection a été lancé par le BBN dans différentes boulangeries et pâtisseries. Damien Nakobedetse signale que ces dernières utilisent de faux sucres dans la fabrication des beignets. Les produits saisis et analysés au Burundi, poursuit-il, prouvent que les substances inspectées sont à base de gélatine, gomme, et de sucres artificiels.
D’après les résultats préliminaires, il n’y a pas de danger avéré, et ces produits n’apportent aucune valeur ajoutée nutritive à l’organisme humain. « Ceux qui utilisent ces faux sucres dans la fabrication des beignets et autres pâtisseries ne font que tromper leurs clients afin de gagner plus d’argent », souligne Damien Nakobedetse.

Le BBN met en garde tous les vendeurs

Avec les autorités locales et régionales, le BBN prend des mesures nécessaires pour retrouver l’origine exacte de ces produits. Les services d’inspection des entreprises ont mis en place un programme d’enquête pour sensibiliser les utilisateurs de ces produits. A partir de novembre prochain sortira un manuel contenant les normes des produits qui seront vendus sur le marché national. Tous les produits alimentaires devront avoir une étiquette indiquant les ingrédients constitutifs, la date de fabrication et de péremption, le nom du fabricant, son adresse et ses contacts. Toutefois, le BBN recommande aux consommateurs de privilégier les produits fabriqués avec du sucre naturel, comme le sucre de la canne ou du miel.

La gélatine et la gomme ? Selon le BBN, les études menées par des chercheurs montrent que la gélatine est un produit dérivé des tissus de bovins ou de porcs. Elle est sans danger. Elle est couramment utilisée pour épaissir les aliments. Elle est aussi utilisée dans la transformation des produits pharmaceutiques comme les capsules de médicament et produits cosmétiques. Quant à la gomme, c’est un produit dérivé d’une plante. Pour les produits qui ont été analysés au Burundi, il y avait présence de gélatine. Le BBN note aussi que la gélatine fabriquée artisanalement peut contenir de l’acide, s’il y a un défaut de fabrication. Pour lui, cela signifie qu’il faut connaître le taux de concentration de la gélatine et de la gomme. Bref, ils sont généralement destinés aux consommateurs qui veulent réduire leurs poids.

Quant à la Sosumo, Jean Claude Cibogoye, son directeur commercial, affirme que des sacs de marque Kabuye shugger ont été saisis au marché de Rumonge. Des cas pareils ont aussi été signalés dans les provinces ou communes frontalières de la Tanzanie ou du Rwanda. Il s’agit de Rumonge, Muyinga, Kirundo, Rutana. D’après leurs enquêtes, ils sont moins coûteux par rapport au sucre local : un sac de Kabuye shugger, provenant du Rwanda coûte 82OOO fra Bu contre 8725O Fbu pour le sucre de la Sosumo. En collaboration avec les agents de l’OBR chargés d’enquête et d’intervention rapide, M. Cibogoye fait savoir que la Sosumo essaye de démanteler ce trafic, mais certains commerçants cachent leurs marchandises.

Quid des utilisateurs de ces faux sucres? Lors d’un débat organisé par le BBN, ce lundi 7 juillet, certains fabricants de beignets et boulangers se sont exprimés. « Nous savons que parmi nous, il y en a qui utilisent ces faux sucres pour gagner plus d’argent », lance un commerçant de beignets. Cependant, aucune des personnes présentes n’a reconnu utiliser ces faux sucres.

Damien Nakobedetse met en garde tous les vendeurs ©Iwacu
Damien Nakobedetse met en garde tous les vendeurs ©Iwacu

Ces faux sucres sont-ils nocifs pour la santé humaine ?

«Jusqu’à maintenant, le grand problème réside dans le fait qu’on ne connaît pas la vraie concentration de la gélatine, ou de la gomme que contiennent ces sucres », a déclaré Dr Godefroid Kamwenubusa, directeur du programme national intégré dans la lutte contre les maladies chroniques non transmissibles. Ainsi, pour lui, nul ne peut affirmer que ces sucres sont nuisibles ou pas pour la santé humaine.
Comme ces produits sont commercialisés de façon illicite, Dr Kamwenubusa suggère à toute la population d’être prudente quant à l’utilisation de ces faux sucres. Il pense, du reste, qu’une étude poussée devrait être menée conjointement par le ministère de la Santé et celui du commerce pour connaître leur composition exacte et l’entreprise qui les fabrique.

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. niyongendako

    kweri ndatangaye, abo ba Dr bacu ntibaduhumurije bikwiye

  2. Gerard

    None abo ba Docteur bize iki? Uwo Kamwenubusa akwiye kubogozwa.
    Wa mugani niba geletine na gomme ataco vyonona, ari juste comme des additifs ingorane zirihe? Ariko amakenga ntabura, un bouchon ya fanta igakoreshwa k’umufuko wose ugasosa. Canke ko mbona uwo mufuko anditse aho isukari yavuye muri Tanzania, an adresse bavuga gute ngo ntibamenya iyo izanana?

    La gélatine est une substance solide translucide, transparente ou légèrement jaune, presque sans goût et sans odeur, obtenue par l’ébullition prolongée de tissus conjonctifs (peaux) ou d’os d’animaux (principalement porc, bœuf, poisson). Elle possède de nombreuses applications dans le domaine culinaire, la médecine, les industries agro-alimentaire et pharmaceutique.

    En outre, la gélatine est considérée, en terme d’étiquetage, comme un ingrédient (norme européenne3) et non pas comme un additif, c’est pourquoi elle n’a pas de numéro E officiel. On peut néanmoins encore la trouver avec la dénomination E441, puisqu’elle reste considérée par certains pays hors Union Européenne comme un additif gélifiant.

    Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9latine

  3. Stan Siyomana

    QUE L’ETAT BURUNDAIS PROTEGE SES CITOYENS.
    En 2008, du lait frais et du lait en poudre (empoisonnes avec de la melamine) ont tue six enfants en Chine et ont rendu malades 294.000 enfants (dont 51.000 qui ont du etre hospitalises, 10.700 ont du passer plusieurs semaines a l’hopital)):
    1. Le president chinois Hu Jintao a declare dans le Quotidien du Peuple:
    « Ce qui s’est passé montre que certains hauts cadres ont perdu leur sens de principes, d’interet public, de responsabilite et d’attention/compassion a la souffrance d’un autre etre humain/attention to people’s suffering… »
    2. En decembre 2008, 19 personnes ont ete traduites en justice (dont 4 accuses de mettre en danger la securite publique en produisant et en vendant la melamine, ce qui est un crime puni de 10 ans de prison jusqu’a la peine de mort).
    La sentence la plus severe (= la peine de mort) a ete donnee a Zhang Yujun qui avait ete accuse de vendre 600 tonnes de poudre de lait (contenant la melamine) a des laiteries.
    Merci.

  4. vios

    Ariko uwo mu Dg wa BBN arantwenze ngo nti bazi teneur ya gelatine canke ya gomme iri muri iyo sukari? Yarabananiye gupima? Muri Tanzaniya nomu Rwanda iyo iva mwarabajije ko bo bayikoresha? Canke mutinya concurrence ngo mukingire Sosumo?Canke ni ya incapacite chronique ya leta…
    Niyaba ata ngwara itera d’apres vous muyifatira iki?
    Nobahanura kurungika echantillon muma laboratoire abizi kandi abifitiye uburyo bakaturabira nayo mwebwe mugaceceka car vous etes incapables. Nimwasanga atangwara itera bonjours ubushumbusho muzoha abo bayizanye kuko turi muri EAC ntimwibagire.

    Ciao

  5. MAHORO

    Le Burundi est le seul pays ou du n’importe quoi peut entrer sur le territoire malgré les soient disant services étatiques de contrôle.
    A cause des intérêts de certains individus, la santé de la population est oubliée.

  6. canda

    il faut arrêter l’importation de ces sucres. Il faut favoriser le sucre du sosumo pour n’est pas nuir la santé des personnes.

  7. Fred

    Mon Dieu du porc meme dans nos petites tasses de thé! Et que fait ces agents de control de qualité? j paris bien que meme ces biscuits Ugandais cachent des choses… suffit de faire les analyses. ne Soyons pas si maids. meme pessimistes les burundais ont droit de manger bio. pourquoi nous sacrifier au détriment des vis interets chers decideurs…?

  8. faillite sosumo

    C’est totalement ridicule de dire qu’ on ne connait pas le fabricant de ce faux sucre. Si on me donne des moyens, je remonterais toute la filière, depuis l’ acheteur au détail, l’ intermédiaire, le vendeur en gros jusqu’ au fabricant. Comment le gouvernement qui a énormément de moyens (humains, financiers ) peut ne pas savoir les tenants et les aboutissants de ce commerce ? Il manque la volonté de faire l’ investigation. Et si c’ est un membre important du CNDD FDD qui fait entrer illégalement ce sucre au Burundi, celui qui continuera de parler de ce dossier connaitra le même sort que PC Mbonimpa.

    • Nzobandora

      Faillite Sosumo,

      J’approuve votre commentaire

  9. GIPARI Oswald

    Le profit a tjrs été au détriment de la sante!! qui dit faux? c’est pas pr soutenir de telles pratiques mais malheureusement c’est ainsi le monde puant qui nous entoure fonctionne.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 821 users online