Samedi 11 janvier 2025

Société

Faux dons, vraies arnaques : attention aux liens WhatsApp appât

09/12/2024 et Commentaires fermés sur Faux dons, vraies arnaques : attention aux liens WhatsApp appât
Faux dons, vraies arnaques : attention aux liens WhatsApp appât
Attention, arnaque !

De faux liens circulent sur WhatsApp, promettant des dons ou des subventions de la part de grandes organisations non gouvernementales (ONG) ou de personnalités importantes. Ces arnaques visent à voler des informations personnelles ou à soutirer de l’argent. « Méfiez-vous et restez vigilants face à ces pratiques », conseillent les informaticiens.

En ces jours de fin d’année, circulent de plus en plus de faux liens sur WhatsApp, prétendant offrir des dons ou des subventions au nom de grandes organisations comme l’UNICEF, la Croix-Rouge ou l’ONU.

Ces arnaqueurs vont même loin, ils n’hésitent pas à utiliser le nom du chef de l’Etat pour appâter les gens affirmant vouloir attribuer 100 000 FBU de subventions pour la fête de Noël.

Derrière ces promesses d’aides financières ou matérielles se cachent des escrocs, prêts à exploiter la crédulité des internautes pour leur voler des données ou de l’argent, avertissent tous les informaticiens approchés.

Ces margoulins informatiques partagent des messages contenant des liens accompagnés de promesses séduisantes : « PRÉSIDENT ÉVARISTE NDAYISHIMIYE SUBVENTION DE 100 000 BIF EN ESPÈCES DE NOËL POUR LES BURUNDIANS. COMMENT L’OBTENIR : Visitez le lien ci-dessous et répondez aux questions suivantes, et vous recevrez instantanément 100 000 BIF. Je viens de recevoir le mien. Cliquez ici : https ://www.festive-subvention.xyz/Retirer-10000BIF ».

Selon des témoins, après avoir cliqué sur le lien, l’utilisateur est redirigé vers un site imitant celui d’une ONG ou une institution renommée. « Même à ce stade, l’opération semble déjà louche ».
Tous les informaticiens interrogés sont unanimes : « Ces pratiques frauduleuses peuvent avoir de lourdes conséquences, comme le vol d’identité, la perte d’argent, la compromission des appareils, voire l’injection de virus ».

Selon ces informaticiens : « Les informations collectées peuvent être utilisées pour ouvrir des comptes bancaires ou effectuer des transactions au nom de la victime, et les logiciels malveillants peuvent espionner vos activités ou bloquer votre appareil en demandant une rançon ».

Arnaud fait partie d’un groupe WhatsApp. Il témoigne : « Un jour, un lien a été envoyé dans mon groupe. Il menait vers l’application télégramme. Il contenait des informations sur comment gagner de l’argent sur Bitcoin. Je suis informaticien de formation et j’ai été tout de suite intéressé ».

Après avoir cliqué sur le lien sans avoir au préalable vérifié, raconte-t-il, voilà que mon compte télégramme a été piraté. « Je ne l’ai pas su tout de suite. C’est ma tante, utilisant elle aussi l’application, qui m’a prévenu », confie-t-il.

Il poursuit son récit : « Ma tante m’a dit qu’un individu manipulait mon compte et avait changé mon profil. Sur ce dernier figurait la photo d’un homme de race blanche et celui-ci envoyait des messages en langue italienne à tous mes amis. Beaucoup d’entre eux ont été méfiants et lui ont posé des questions en kirundi ou en français. L’arnaqueur les bloquait tout de suite ».

Arnaud souligne que, grâce à ses compétences en informatique, il a pu récupérer son compte sur télégramme. « Je n’ai pas été prudent. Je me suis promis de ne plus retomber dans les mêmes erreurs », précise-t-il.

Comment éviter ces pièges ?

Un expert en informatique donne un conseil : « Ne jamais cliquer sur des liens non vérifiés, il faut être méfiant, même si le message provient d’un contact connu. Il faut toujours vérifier les informations en consultant les sites officiels des ONG ou les contacter directement pour confirmer l’authenticité de l’offre ».

Il ajoute qu’il faut protéger les appareils en installant des antivirus fiables et en mettant à jour régulièrement les logiciels, ainsi que signaler les messages suspects par des alertes aux proches et utiliser les outils de signalement des plateformes pour limiter leur propagation.

L’article 35 de la loi n° 1/10 du 16 mars 2022 portant prévention et répression de la cybercriminalité au Burundi est clair. « Est puni d’une servitude pénale de deux à cinq ans et d’une amende de dix à vingt millions de francs burundais quiconque usurpe l’identité numérique d’un tiers ou fait usage d’une ou plusieurs données de toute nature permettant de l’identifier en vue de troubler sa tranquillité ou de porter atteinte à son honneur, à sa vie privée, à son patrimoine ou à celui d’un tiers pour tirer profit ou induire d’autres personnes en erreur ».

Les peines prévues à l’alinéa précédent de cette loi portant prévention et répression de la cybercriminalité au Burundi, sont portées au double si l’usurpation d’identité porte sur la personne du chef de l’État.

Selon cet expert, les grandes ONG et les institutions publiques ne distribuent pas leurs aides via WhatsApp ou via des messages viraux. Face à ces promesses alléchantes, un seul mot d’ordre : la prudence.

Nous avons essayé de contacter la police luttant contre la cybercriminalité et le porte-parolat du président de la République pour une réaction au vu de ce lien en circulation sur WhatsApp promettant une subvention de 100 000 F en espèces pour la fête de Noël de la part du chef de l’Etat, mais en vain.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La coalition UBB : le faux départ

Pressentie pour faire pencher la balance et inquiéter le « parti de l’Aigle » convaincu de dominer, sans partage, les airs et toutes les aires, la Coalition Burundi Bwa Bose vient de se fissurer, d’imploser, torpillée de l’intérieur pour le grand bonheur (…)

Online Users

Total 1 945 users online