Le représentant légal de l’Association PARCEM (Parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités), Faustin Ndikumana, emprisonné depuis le 7 février à la prison centrale de Mpimba pour « fausses déclarations », a été libéré ce mardi 21 février à 12 heures 35 minutes. Une caution d’un million de Fbu a été payée pour avoir l’ordonnance de mise en liberté.
Faustin Ndikumana avait affirmé que certains magistrats avaient accédé à leur fonction en versant des pots-de-vin à certains responsables du ministère de la Justice. Il a envoyé une lettre au ministre de la Justice pour lui demander d’enquêter sur la corruption dans le système de recrutement des juges et d’y mettre un terme. Il a organisé une conférence de presse en date du 3 février pour dénoncer cette pratique qui règnerait au sein de ce ministère.
Le 7 février, il a été interpellé sur une plainte déposée par le ministère de la Justice, il a été interrogé par un magistrat du Parquet Général près la Cour Anti-corruption et accusé d’avoir fait « de fausses déclarations » en vertu de l’article 14 de la Loi anti-corruption. Il risquait jusqu’à 10 ans de prison ainsi qu’une amende pouvant aller jusqu’à 1 million FBU.
__________
> [Iwacu vous présente les propos réellement tenus par l’activiste de la Parcem…->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1961]
______________
Cette libération du président de la Parcem intervient après celle de Me François Nyamoya intervenue ce vendredi 17 février, au soir d’une rencontre de haut niveau entre l’Union Européenne et le gouvernement burundais. De fait, de nombreux observateurs y voient un lien entre ces libérations et les prises de position des partenaires du Burundi. Entre autres, on mentionnera la sortie médiatique [du chef de la délégation de l’Union Européenne au Burundi qui en appelait le gouvernement burundais à asseoir une justice indépendante.->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2018]
Soulignons aussi que le Président Nkurunziza a réuni depuis hier 20 février le Conseil Supérieur de la Magistrature pour une rencontre à huis clos.