Du 18 au 19 février 2025, il s’est tenu une foire aux semences agricoles en commune de Giharo. 625 bénéficiaires vulnérables ont reçu des semences de haricot de la part de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre du projet du Gouvernement SEPAREF financé par la Banque africaine de développement.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a reçu le mandat du Gouvernement du Burundi pour exécuter le « Projet Multinational de renforcement de l’état de préparation et de la réponse d’urgence à la crise alimentaire au Burundi, aux Comores, en Somalie et au Soudan du Sud », sur un don de la Banque africaine de développement (BAD).
L’objectif visé est d’améliorer la production agricole, la productivité et la résilience des systèmes de production agricole au Burundi, pour atténuer les risques à court et à long terme des changements climatiques aggravés par la guerre en Ukraine.
Ses activités se focalisent sur le renforcement des institutions nationales (Institut des Sciences Agronomiques du Burundi/ISABU, Office National de Contrôle et de Certification des Semences/ONCCS et Bureaux provinciaux de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage/BPEAE) et les Organisations de Producteurs et les privés à accroître la production de semences de première génération pour les cultures de maïs, haricot, blé et soja. La zone d’intervention couvre les provinces Gitega, Kayanza, Mwaro et Rutana.
Des semences certifiées produites par des organisations de producteurs et des privés multiplicateurs de semences sont en partie écoulées à travers ces foires aux semences agricoles organisées, pour leur promotion, à l’endroit de 5 000 agriculteurs vulnérables identifiées dans la zone d’intervention du projet en l’occurrence dans les provinces de Rutana, Mwaro, Gitega et Kayanza à partir de lundi le 18 février 2025.
Des foires aux semences ont été organisées concomitamment en commune Giharo de la province province Rutana et en commune Rusaka de la province Mwaro du 18 au 19 février. En commune de Giharo, 5 multiplicateurs de semences ont étalé les produits au marché du chef-lieu de la commune. Les semences sont achetées par la FAO pour les donner aux vulnérables essentiellement composés de victimes de changement climatiques, des rapatriés qui n’ont pas encore dépassé 3 mois dans le pays, les femmes et enfants chefs de ménages et les membres de la communauté des Batwa. Pour la seule commune de Giharo, chaque ménage des 625 ménages ciblés a reçu un lot de 15 kg de semences de haricot sélectionnées.
Les bénéficiaires ne tarissent pas d’éloges
« Nous les recevons de la part de l’organisation FAO. C’est dans l’optique de semer avec les nouvelles techniques agricoles afin d’augmenter la production en cette saison culturale 2025 B. L’objectif est de nous relever pour atteindre le niveau des autres », a indiqué avec joie Odile Ntiranyibagira.
Pour elle, avoir des semences certifiées de haricot et faire le semis en ligne en utilisant des engrais organiques va changer sa vie. Et d’ajouter : « La production va augmenter. Je ne pouvais pas dépasser une production de 50 kg de haricot. Avec ces semences sélectionnées cultivées suivant les nouvelles méthodes agricoles, je vais avoir une production qui sera au-delà de 150 kg ».
Mme Ntiranyibagira salue l’initiative de la FAO et de la BAD de leur donner des semences au lieu de leur octroyer de l’argent. Pour elle, il y a des hommes et femmes amateurs de la bière qui ne se procureraient jamais de semences. Elle lance un appel à ses concitoyens pour ne pas vendre ces semences combien importantes sur le marché.
Même sentiment de satisfaction chez Anastasie Mbarukundi. Elle dit être ravie de bénéficier des semences sélectionnées octroyées par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO. Elle ne voyait pas comment elle allait cultiver sans moyens pour se procurer des semences pour cette saison culturale 2025 B. « Je suis très contente car, je n’avais pas de semences. J’avais pensé à abandonner de labourer mes champs. C’est un sentiment de satisfaction pour ce soutien sans égal. C’est la première fois que je vais semer des semences sélectionnées et certifiées. C’est une joie intense. Que Dieu vous bénisse !».
Anastasie Mbarukundi ne manque pas de donner des conseils aux autres bénéficiaires de ces semences de haricot. Pour elle, ce n’est pas à vendre ou à manger. C’est une opportunité donnée aux vulnérables, précise-t-elle, de s’épanouir et se développer. « Labourer, semer pour augmenter la production ».
Des multiplicateurs de semences s’en réjouissent
Des multiplicateurs de semences participant à la foire aux semences sont également dans la joie. Pour eux, cela a été une opportunité pour ouvrir leurs horizons. Sylvère Kwizera se dit satisfait et salue l’initiative de la FAO. « FAO nous soutient. Elle a confiance en nous car nous avons des semences certifiées et de bonne qualité. J’ai apporté une variété dite Musore très productive si on utilise des méthodes améliorées en appliquant du fumier ».
Pour lui, c’est une occasion d’atteindre la clientèle et de faire la publicité pour d’autres clients potentiels. « Je suis ravi d’avoir écouler mes produits. Nous avons été honorés. N’eût été cette foire soutenue par la FAO et son soutien indéfectible, on n’aurait pas pu écouler nos semences », a-t-il témoigné tout en remerciant la FAO, la BAD et le Gouvernement du Burundi.
Même sentiment de gratitude chez Denise Bahindubona. Cette multiplicatrice des semences de haricot des variétés dites « Murwiza » et « Musore » se dit satisfaite de cette foire a semences qui permet d’avoir des clients sans se lasser. « Pour moi, c’est une opportunité de faire du marketing pour mes produits dans notre région. Les variétés que je vends sont plus productives. Pour 10kg on peut facilement avoir plus de 100 kg ». Et de remercier très vivement la FAO pour cette initiative de pour son soutien sans faille.
Un projet salutaire
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Selon Pierre Bagorikunda, directeur du bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage à Rutana, cette foire à semences a été organisée par la FAO pour appuyer les agriculteurs vulnérables. Elle vise à permettre l’accès à des semences de bonne qualité. « La FAO a d’abord appuyé les multiplicateurs des semences en 2024. Ces semences devraient être mises à la disposition des agriculteurs et dont la plupart n’ont pas de moyens suffisants pour s’acheter des semences de bonne qualité. Raison pour laquelle, nous avons plaidé pour que la FAO appuie aussi la population vulnérable. C’est dans cette optique que cette foire a été organisée ».
Pour lui, des multiplicateurs vendent leurs produits à la FAO dans l’intention de les donner aux bénéficiaires ciblés. Il explique que l’objectif est d’accroître la production chez les agriculteurs qui utilisaient des semences tout-venant. « Ils vont alors semer des semences de qualité. Cela va contribuer dans l’augmentation de la production. Ils vont satisfaire leurs besoins alimentaires et du surplus à écouler pour répondre à d’autres besoins »
Pierre Bagorikunda, lui aussi, salue l’initiative de la FAO et de la BAD à travers le projet SEPAREF qu’il qualifie de bonne action. Avec un sentiment de satisfaction, il fait une requête : « Nous demandons à la FAO de rester avec nous et d’élargir sa zone d’action, d’appuyer d’autres multiplicateurs de semences pour que la production puisse augmenter afin de faire face à la malnutrition liée à l’insuffisance de la production. Cette situation est due au manque de semences de bonne qualité ».
Répondre aux objectifs stratégiques de la FAO
Selon Dadémanao Pissang Tchangaï, Représentant de la FAO au Burundi, les foires s’inscrivent dans les objectifs stratégiques de la FAO. Il s’agit d’apporter aux bénéficiaires des actions de la FAO quatre améliorations :la meilleure production, la meilleure nutrition et le meilleur environnement et les meilleures conditions de vie. « Pour la meilleure production, c’est de s’assurer qu’on produit mieux en utilisant des semences qui sont certifiées. La meilleure nutrition suppose que quand on a produit suffisamment, on aura suffisamment à consommer et diversifier. La production doit respecter l’environnement en utilisant des paquets technologiques qui sont consacrés pour avoir une meilleure production. Enfin, on doit nous rassurer que nous sortions un groupe de population de la vulnérabilité afin d’améliorer les conditions de vie ».
Dadémanao Pissang Tchangaï, Représentant de la FAO au Burundi donne des conseils aux bénéficiaires. Pour lui, les semences sont des biens précieux surtout quand il s’agit des semences certifiées. « Ce ne sont pas des produits à consommer ou à vendre. On les plante aujourd’hui, on est sûr qu’on va récolter demain. Utilisez-les pour semer, utilisez-les sur vos champs. Vous pouvez partager avec des gens qui n’ont pas eu la chance d’en obtenir si vous n’avez pas à emblaver les grandes surfaces. Ça sert à cultiver pour améliorer les conditions de vie ».
Les foires à semences sont prévues dans 8 communes des provinces de Rutana, Mwaro, Gitega et Kayanza qui constituent la zone d’intervention du projet SEPAREF. En tout, 5000 ménages vont bénéficier des semences certifiées à travers les foires pour la saison 2025 B.
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