Du 4 au 7 mars 2025 la coordination de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) du projet Merankabandi II financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre par la FAO et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a organisé une descente sur le terrain dans les provinces de Bubanza, Cibitoke et Ngozi : l’objectif était de rencontrer les bénéficiaires et de s’entretenir avec eux afin de se rendre compte des changements apportés: C’était égalent pour les sensibiliser sur la consolidation des acquis car le projet est sur le point de toucher à sa fin. Les bénéficiaires et l’administration ont salué le projet qui a changé les conditions de vie des ménages vulnérables.
Le projet Merankabandi II, projet du gouvernement burundais est financé par la Banque mondiale. Il est mis en œuvre par deux agences des Nations-Unies, en l’occurrence le PAM pour le transfert monétaire et FAO pour la distribution des intrants agricoles. Ce projet, qui s’achève le 31 mars 2025, appuie plus de 60 000 ménages vivant en extrême pauvreté et vulnérabilité.
En province de Bubanza, le projet Merankabandi II a soutenu des groupes vulnérables dans les communes Mpanda, Rugazi, Gihanga, Bubanza et Mpanda. Sur la Colline Gatura, en zone Mitakataka, 23 hommes et 56 femmes bénéficiaires, réunis en groupements ont mis en place des champs de riz. Ils témoignent avoir également des champs de légumes, de haricot et de maïs.
Pour Marie Goreth Nyabenda, une bénéficiaire, c’est un honneur pour les membres des groupements d’être soutenus de cette manière. « Ils ont pensé à nous pour pouvoir changer nos vies. Nous saluons cet appui. Ma maison s’était effondrée. Je l’ai réhabilitée. L’argent reçu a été utilisé pour acheter un porcin. La vie est belle. Nous avons une bonne production grâce aux intrants agricoles et le renforcement des capacités en bonnes pratiques agricoles ».
Sur la colline Gahwazi I en commune Mpanda, en plus de développer leurs ménages, les bénéficiaires ont promu la cohésion sociale. Cinquante trois bénéficiaires se sont regroupés pour travailler et avancer ensemble. Ils ont un champ commun de maïs de 45 ares. « Après avoir reçu les intrants agricoles, nous avons voulu travailler ensemble. L’unité fait la force », a déclaré Lazard Kanganwa, l’un des bénéficiaires.
Membre de la communauté batwa, il parle d’un projet qui est venu les retirer du gouffre. « Le projet m’a aidé. Je vivais dans une extrême pauvreté en tant que Mutwa. J’ai scolarisé mes enfants. Tout le matériel scolaire est complet. Mes enfants étaient renvoyés, car ils n’avaient pas d’uniformes. J’ai cherché un champ à cultiver. Mes enfants mangent à leur faim grâce à la récolte obtenue. Ils ne vivent plus de la mendicité. J’ai également des chèvres. Cela ne serait pas arrivé sans l’apport du projet Merankabandi ».
Cloéphace Nizigiyimana, gouverneur de la province de Bubanza salue un projet qui est venu à point nommé pour soutenir les vulnérables. « Le projet a eu un impact positif. Il y avait des maisons en paille. Actuellement, les bénéficiaires ont construit des maisons en tôles. Ils mangeaient une fois par jour. Pour le moment, ils ont une nourriture suffisante. Ils se font soigner et scolarisent leurs enfants ». La satisfaction les pousse à demander que le projet soit étendu à toutes les communes et collines pour atteindre d’autres groupes de vulnérables.
En province de Cibitoke, le projet Merankabandi II intervient dans six (06) communes à savoir Bukinanyana, Mabayi, Mugina,Murwi, Rugombo et Buganda.
Les bénéficiaires du projet se disent également satisfaits. Ils ont reçu de l’argent et des intrants agricoles. Ces appuis ont changé les conditions de leur vie. « Je vivais dans une extrême pauvreté. Ma maison risque de s’effondrer, mais je l’ai réhabilitée grâce au projet. Je pratique l’agriculture et l’élevage avec les bonnes pratiques agricoles. Les appuis m’ont permis d’augmenter ma production agricole et mes enfants et petits-enfants mangent à leur faim », témoigne Pascaline Sinzinkayo, une bénéficiaire de la colline Gasenyi-centre.
Edmond Uwobikundiye, point focal BPEAE Cibitoke dans le projet Merankabandi salue ses apports. Pour lui, les vulnérables qui n’avaient pas de terres cultivables ont reçu de l’argent qui leur a permis de louer des lopins de terre pour augmenter la production agricole. Il indique également que tous les intrants agricoles ont été utilisés efficacement.
Témoignages édifiants à Ngozi
En province de Ngozi, le projet Merankabandi II intervient dans cinq (05) communes, à savoir Busiga, Gashikanwa, Ngozi, Ruhororo et Mwumba. Les bénéficiaires du projet Merankabandi sur la colline Rugori, commune Busiga, ne tarissent pas d’éloges. Ils saluent un projet qui a changé leur vie. Ils indiquent qu’ils vivaient dans une extrême pauvreté et que le projet a tout changé.
Ils ont reçu de l’argent et des intrants agricoles. Ils pratiquent la culture du haricot, du maïs, du riz, des cultures maraîchères. Ils ont même développé des activités génératrices de revenus comme l’élevage des lapins, des chèvres et des porcs afin de diversifier les moyens d’existence pour plus de résilience aux chocs climatiques.
Jeanine Niyonkuru est l’une d’entre eux. C’est une femme de la communauté Batwa. Elle témoigne qu’elle vivait dansdes conditions difficiles. Elle était marginalisée et n’avait ni nourriture ni vêtements. Ses enfants n’étaient pas scolarisés. Sa situation a du coup changé après les appuis du projet. « Je salue l’initiative du projet Merankabandi. Ma vie a changé. C’est un projet qui est venu à point nommé. J’étais veuve, sans terre, sans rien, sans travail. Je ne vivais que de la poterie. Pour le moment, je pratique l’agriculture, car j’ai reçu des intrants. Je fais également de l’élevage de porcs, de poules et de chèvres ». Et de demander que le projet continue de les soutenir.
Même sentiment de joie chez les bénéficiaires de la colline Gatika, zone Rukeco en commune Busiga. Ils se sont regroupés dans des coopératives pour travailler ensemble. Grâce au projet Merankabandi, ils ont eu un renforcement des capacités sur les nouvelles techniques de production agricole. Ils reçoivent des intrants agricoles et de l’argent.
Godelive Mbonimpa est une femme Mutwa qui vivait dans une hutte couverte d’écorces de banane. Avec le soutien du projet, elle a pu se construire un abri décent. Elle possède actuellement une maison en briques couverte de tôles. Elle indique également avoir de la production suffisante pour subvenir aux besoins de ses enfants.« Quand il pleuvait, on devait aller s’abriter chez les voisins. Aujourd’hui, je possède ma propre maison. Je remercie vivement la FAO, le PAM et la Banque mondiale pour tous les appuis multiformes. Ma vie a changé ».
Alain Patrick Muheto, chef de Cabinet du gouverneur de Ngozi, salue le projet qui est venu à point nommé. « Pour l’administration provinciale, c’est un sentiment de satisfaction et de remerciement à l’endroit des initiateurs du projet Merankandi. Ils ont pu venir en aide aux ménages des familles vulnérables pour qu’ils entrent dans le développement. Un renforcement de capacité en techniques agricoles et dans l’alimentation leur a permis de changer de mentalité ».
Pour lui, les bénéficiaires sont en train d’accroitre la production agricole. Ils ont les champs de haricot, de maïs, de riz, de légumes et du petit bétail. Il affirme que leurs conditions de vie ont complètement changé. Il demande au projet de s’étendre sur d’autres communes, car il ne couvre que cinq (5) communes sur les neuf (9) que compte la province de Ngozi.
Cet administratif interpelle les bénéficiaires à pérenniser les acquis du projet pour ne pas retourner dans la case départ. « Il ne faut pas toujours attendre des bailleurs. Utilisez ce que vous avez reçu pour vous développer, développer la province et le pays entier », conseille-t-il.
Atteinte des quatre améliorations stratégiques de la FAO
Selon Dr Ouattara Kalo Amadou, Coordinateur du projet Merankabandi à la FAO, se dit très satisfait après une mission de visite dans les provinces de Bubanza, Cibitoke et Ngozi. « Ce que j’ai entendu et ce que j’ai vu me réconfortent. C’est une preuve que les bénéficiaires ont bien utilisé ce que nous leur avons apporté comme appui que ce soit le cash, que ce soit les intrants agricoles. Ils ont pu améliorer leurs conditions de vie et ils sont devenus plus résilients face aux chocs climatiques ».
Pour lui, au vu des résultats sur le terrain, le projet a permis la réalisation des quatre améliorations stratégiques de la FAO. Il s’agit de la meilleure production, de la meilleure nutrition, du meilleur environnement et des meilleures conditions de vie. « Nous pouvons affirmer que les quatre améliorations stratégiques de la FAO ont été atteintes. Comme nous l’avons constaté, ils ont amélioré leurs conditions de vie. Cela passe nécessairement par une meilleure production dans le respect de l’environnement. Avec les intrants pour les cultures maraîchères, ils ont pu également diversifier et améliorer leur nutrition. Des bénéficiaires ont témoigné qu’ils ne mangeaient pas de légumes. Grâce au projet, ils ont intégré les légumes dans leur alimentation ».

En plus, explique le coordinateur du projet, toute la production se fait dans le respect de l’environnement, car, ils ont été formés sur les techniques agricoles résilientes aux conditions climatiques et le respect de l’environnement. « Toutes les trois améliorations ont contribué à l’atteinte des meilleures conditions de vie des ménages ».
Dr ouattara Kalo Amadou indique qu’après trois jours de visite sur terrain, il y a déjà des leçons apprises. Il considère que la bonne stratégie de collaboration entre les deux Agences des Nations Unies en l’occurrence la FAO et le PAM pour donner les intrants et le cash a permis aux bénéficiaires d’avoir de bons résultats. « Ce modèle doit aussi être pérennisé au fil du temps pour que les deux cheminent ensemble, car les bénéficiaires ont reçu un paquet bien complet. Ils ont reçu de l’argent et les intrants agricoles, car, quelqu’un qui n’a rien dans la poche, pour produire, c’est difficile. Donc ça a été une bonne leçon qu’on peut tirer des appuis de ce projet ».
Des bénéficiaires ont exprimé leurs doléances par rapport au projet. Que ce soit de la part des bénéficiaires, que ce soit de la part des autorités administratives, le souhait est que les appuis puissent continuer et que le projet puisse encore appuyer les bénéficiaires sur une certaine durée afin de consolider les acquis. « Nous avons noté ces doléances. Nous allons les porter au bailleur et si éventuellement nous avons de nouveaux financements, nous n’allons pas manquer de consolider ces acquis », a promis Dr Ouattara Kalo Amadou.
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