Il existe de timides tentatives de conquête du marché sous régional. Mais, il n’en demeure pas moins vrai que les investisseurs burundais sont quasi absents dans les pays de l’EAC. Rencontre avec un entrepreneur qui tente l’aventure …
« Nous sommes décidés d’investir au Rwanda et nous sommes condamnés à réussir.» Ces propos sont de Denis Ciza, le directeur d’Alpha CD Technology. Son entreprise est spécialisée dans la confection et la commercialisation des meubles modernes.
Avec fierté, le quadragénaire fait savoir que son entreprise est en train de construire une usine à Nyamata (12 km depuis la frontière burundaise de Gasenyi, 33 km de Kigali).Les travaux ont débuté en février 2014. Ils prendront fin dans deux mois. L’entreprise compte investir 1,396 millions Euros, soit environ 3 milliards Fbu. Elle créera de l’emploi pour 162 personnes. Elle compte implanter deux showrooms (salles d’exposition), une à Kigali et une autre à Gisenyi.
« Je ne crains pas la concurrence »
A la question si Alpha CD Technology pourra tirer son épingle du jeu de la concurrence sur le marché rwandais, le patron se veut très rassurant : « J’aime, plutôt j’adore la concurrence. Elle remet en cause les œuvres que notre entreprise fabrique. La concurrence rappelle que nous devons être au diapason des exigences de la clientèle. »
M. Ciza mise sur « sa grande force d’innovation ». « Au Rwanda, je serai toujours pionnier dans l’innovation, comme je le suis au Burundi. Les Rwandais ne feront que me suivre», révèle-t-il, très confiant.
Toujours très optimiste, M. Ciza trouve du plaisir à souligner que même maintenant, la demande rwandaise des meubles fabriqués à Bujumbura par son entreprise reste forte. « Depuis déjà 2011, nous avons une agence à Kigali. Mais, même maintenant, notre entreprise ne parvient pas encore à satisfaire en temps réel la demande venue de Kigali », affirme-t-il.
Les défis mineurs
M. Ciza dit que le seul défi à la bonne conduite de ses activités au Rwanda reste la non disponibilité jusqu’à ce jour de l’autorisation de bâtir la salle d’exposition. « Notre entreprise a déjà acheté pour 80 millions Frwa (environ 160 millions Fbu) une parcelle à Muhima (centre ville de Kigali). Nous aurions aimé que la construction du showroom et celle des bâtiments qui abriteront l’usine se fassent en même temps », regrette-t-il.
M. Ciza est satisfait qu’il ait pu déjà procurer de l’emploi à 16 maçons de Buhonga (Bujumbura rural) qui travaillent sur le chantier.
Pour ce qui est de l’intérêt à court terme pour le Burundi, il souligne que 30 experts burundais s’expatrieront pendant une année pour la formation du personnel rwandais. A long terme, l’entreprise pourra rapatrier les fonds résultant de ses activités à l’étranger. « Mais plus que le transfert de fonds, le Burundi devrait éprouver de la fierté liée au fait qu’Alpha CD Technology est le leader à initier une œuvre grandiose dans la sous-région », martèle M. Ciza.
Pourquoi peu d’opérateurs burundais dans l’EAC ?
Selon M. Ciza, des opérateurs économiques burundais ne manquent pas de capitaux pour pouvoir mener leurs activités à l’étranger. « Ils manquent surtout le capital intellectuel qui demande d’eux d’être tout le temps à jour pour répondre aux exigences de la clientèle», avance-t-il. Toujours d’après lui, si un entrepreneur n’innove pas, il ne peut pas résister à la concurrence même dans son pays. Mais il avertit : innover, ce n’est pas faire du copier-coller.
Mme Consolata Ndayishimiye, ancienne présidente de la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB) dit que le secteur industriel du Burundi est encore à l’état embryonnaire et que par conséquent, il ne serait être compétitif dans la zone EAC. Pour elle, l’économie burundaise est faible et « on s’étend quand on est assez fort ».
Charles Nihangaza, ancien ministre des Finances, dit que les industriels burundais devraient élaborer un busness plan (plan d’affaires). Pour lui, les Burundais devraient se lancer dans l’exploration des opportunités qu’offre le marché de la sous région : « Les chambres de commerce et d’industrie des pays de l’EAC devraient les y aider ».
Mais avant tout, il faudrait que les Burundais sortent de leur état casanier pour tenter l’expérience à l’étranger. « Imaginez qu’il n’y a même pas de commerçant burundais à Uvira voisin (est de la RD Congo, à une dizaine de kilimètres de Bujumbura) », constate-t-il.
L’expert Nihangaza avance aussi la thèse de l’ignorance des autorités burundaises des avantages que tirerait le pays si les industriels et commerçants ouvraient des succursales ou des agences dans les pays de l’EAC. Notamment en ce qui est de la création d’emploi pour les Burundais, l’expérience de travailler dans des pays étrangers, le rapatriement en devises des bénéfices réalisés à l’étranger.
Charles Nihangaza dans son bureau
A côté du manque de vision et de leadership de notre Gouvernement pour soutenir ses citoyens qui voudraient être plus présents dans les affaires dans la communauté est-africaine, il ne faut pas minimiser la barrière linguistique. Notre Gouvernement devrait pousser à l’anglais dans toutes les institutions de formation sinon nous resterons toujours derniers de classe dans l’EAC comme c’est le cas pour le moment….!
@Semigabo
Recemment, le sud-africain William Gumede a ecrit:
« Sens d’urgence…:Les leaders politiques doivent etre serieux sur la question de vouloir sortir le plus grand nombre de gens de la pauvrete dans le delai le plus court possible… »
(Voir William Gumede: « Comparative development planning: lessons for South Africa. », Wits School of Governance, University of the Witwatersrand, Johannesburg, 24 July 2014, http://www.wsg.wits.ac.za).
Merci.
Bienvenue à ALPHA CD Technology!Nous voulons que nos freres-jumeaux burundais viennent investir chez-nous,vous aurez besoin uniquement de 6h pour avoir le registre de commerce au Rwanda Development Board(RDB).Vous aurez besoin de 30 jours pour avoir l’autorisation de bâtir,et cela sans demander les pourboirs(1/10 ieme).Je connais le personnelemnt ce monsieur et son chantier avance bien.Il aura en face de lui MUTARA Entreprises,qui fait les mêmes produits,mais s’il vient une qualité superieure et des prix abordables à la classe moyenne des Rwandais en nette progression,il aura devant lui des jours meilleurs.Ce week-end,une cinquantaine d’operateurs japonais,dont TOYOTA,ont exploré les sites où ils pourraient implanter leurs usines,avec comme objectif le marché Ugandais,Burundais et l’Est de RDC.Inyange industries(lait,jus,fromage,yaourte,ect…)compte d’implanter à Buja.
Merci au groupe Iwacu pour ce reportage,qui detend un peu l’atmosphère après le lourd dossier des cadavres sur le Lac Rweru imputés au Rwanda injustement.
@Munyarwanda:Ta contribution est cettefois-ci vraiment constructive.
« On ne peut pas être compétitif dans l’EAC! » Normal car depuis l’indépendance le Burundi n’a jamais connu une activité économique continue. Destruction humaine et des biens se sont périodiquement relayées. Une leçon pour le futur car si le voisin t’empêche de prospérer dans tes biens, il sera freiné à son tour car tes capacités de consommer sa production sera réduite et sa prospérité en pâtira.
Très bon article. Courage mon frère Denis la Fais comme tu faisais au foot. Ntibazomenya ingene washitse muri gaol. en tout cas bonne chance.
Monsieur Plillipe Ngendakumana, dans l’encadré intitulé « Appui mitigé des Burundi » de votre article, M. Ciza indexe l’OBR et vous ne cherchez pas à équilibrer votre artcile??????!!!!!!!!!!!! Est-ce vrai que l’OBR a remis en cause ce certificat? Si oui, pourquoi? Philippe avez-vous une réponse à ma question? Ntumbwire ngo warabuze OBR n’ingene ubu tubona abarongoye ico kigo bari très disponibles cactuellement!
Là vous faites comme Bonesha FM (à travers un reportage honteux d’un certain Egide) qui s’en est dernièrement pris à a BCB sans faire parler les responsables de cette banque. Imaginez-vous il a osé terminé son reportage qui médisait les services de la BCB sans nous dire au moins qu’il a « tenté de joindre les responsables de la banque en vain » comme le fait si souvent la RPA quand elle déséquilibre e ses infos ata gasoni na gakeyi bafise.
Respectez votre profession
@ Karundi
Tu as quelles formations journalistiques pour donner aux autres des leçons? Peux tu nous indiquer ton journal pour qu’on puisse avoir des articles bien documentés à ta manière?
Cher Bucumi,veuillez laisser Phillippe réagir. Je sais qu’il aura une bonne réaction
@Karundi
BARKING AT THE WRONG TREE/S’en prendre a la mauvaise personne
1. L’article de Philippe Ngendakumana n’est pas essentiellement sur les services (ou absence de certains services?) de l’OBR aupres des operateurs economiques burundais (ou tout simplement aupres du citoyen burundais lambda de Cendajuru.
Donc, a mon avis, le journaliste aurait pu contacter l’OBR s’il le juge necessaire, MAIS IL N’Y AVAIT AUCUNE FORCE DANS LA DECLARATION DE MR. CIZA, QU’IL FALLAIT ABSOLUMENT EQUILIBRER.
2. Et puis, je m’imagine qu’il y a quand meme un certain niveau de confidentialite a l’OBR et qu’il y a tout un processus a suivre avant que l’OBR ne decide de divulger ce qui est dans tel ou tel autre dossier, si oui ou non elle a mis en cause le certificat de Ciza, et pourquoi.
3. Si dans ce cas-ci, l’OBR pense que Mr Ciza a menti (aux medias) a propos de ce certificat d’exonerations, c’est bien lui qui devrait en repondre et pas le journaliste.
Merci.
Ivyo tuvuga vyose turakwiye kwikebuka ! « Mais avant tout, il faudrait que les Burundais sortent de leur état casanier pour tenter l’expérience à l’étranger. « Imaginez qu’il n’y a même pas de commerçant burundais à Uvira voisin (est de la RD Congo, à une dizaine de kilimètres de Bujumbura) », constate-t-il.
«