Ils se relaient désormais les informations pour secourir leurs camarades à temps. Aaron Ngendakumana et Fulgence Nkuzimana, deux voleurs arrêtés à Gitega, l’ont appris à leurs dépends : ils ont failli être lynchés par les transporteurs en colère.
<doc7493|left>Les deux bandits avaient tenté de voler une moto dans la vallée qui sépare le quartier de Yoba de la colline de Zege, ce mercredi 20 mars. Ils s’étaient faits passer pour des policiers en civil, avec un mandat de recherche pour amener sa moto au Commissariat de police. Le motard exigea le document. Et les gifles sont tombées, les deux pseudo-policiers l’accusant de n’avoir pas obtempéré à la décision.
Intrigué, un autre motard qui passait par là alerte ses camarades. Et, malheur, les motards se relaient plus vite que d’habitude l’information : Aaron et Fulgence sont immobilisés dans un laps de temps par les taxi-motos, accourus en masse pour secourir leur camarade qui avait déjà cru avoir affaire aux forces de l’ordre.
Ils ont eu la vie sauve grâce à l’intervention de la police
Sans l’intervention de la police, ces deux voleurs auraient été lynchés par les motards, surexcités : "Ce n’est pas là leur premier coup d’essai ! Dernièrement, nous les avons attrapés alors qu’ils tentaient de s’emparer d’une moto, toujours en se passant pour des policiers", affirme Albert, une autre victime de la supercherie de ces deux voleurs. Qui sont, selon la police à Gitega, membres d’un réseau d’escrocs qui sévissent dans la ville au centre du pays.
Parfois, ils abusent de la crédulité des nouveaux motards en leur signifiant qu’ils veulent louer sa moto pour une semaine, mais qu’ils doivent d’abord l’essayer avant de payer l’argent. Si le novice ne prend pas garde, voilà son engin enfourché pour ne plus revenir … Alors que les coups pleuvaient ce mercredi, certains motards affirmaient même que les voleurs auraient des pouvoirs magiques qui hypnotisent leurs victimes.
L’affaire est aujourd’hui devant l’Officier de police judiciaire qui les interroge. Hier jeudi, il y’aurait eu aussi une fouille au domicile de l’un de ces escroc, sans que des objets compromettant ne soient trouvés chez lui.