Mobilisation d’aides, curage de la rivière Mutimbuzi, destruction des constructions anarchiques, etc. Des actions urgentes menées par le gouvernement après les inondations de la semaine dernière.
Dans la zone Buterere, commune Ntahangwa, 2083 sinistrés répartis dans 383 ménages ont été répertoriés. Et à Sabe, zone Ngagara, ils sont 857 composant 171 ménages. Et 325 maisons ont été détruites. Ce bilan a été établi, lundi 30 avril, par une équipe d’évaluation des dégâts comprenant différents groupes sectoriels de la Plateforme nationale de prévention des risques et gestion des catastrophes.
Ces sinistrés sont rassemblés à l’Hôtel Tuyagamahoro et dans un endroit dénommé Chez Manwangari. « Là, certains sont avec leurs petits bétails. Des « sites » sans lieux d’aisance, sans eau », déplore CP Antoine Ntemako, président de cette plateforme.
Et jusqu’au 30 avril, le ministère de la Solidarité a pu fournir 10 kg de riz, deux pièces de couverture, huit savons, un seau et un bidon par ménage à 374 sinistrés. Et de lancer un appel à toute âme charitable : « Ils ont surtout besoin d’une aide d’urgence en nourriture et de tentes.» Pour prévenir des maladies comme le choléra, il indique que la Croix-Rouge a déjà procédé à la pulvérisation.
D’autres actions consistent à canaliser de nouveau les eaux de la rivière Mutimbuzi. Les inondations de Kiyange et Sabe, explique Anicet Nibaruta, directeur-général adjoint de la police de la protection civile, sont liées en partie au débordement des eaux de cette rivière. « Les riziculteurs ont fragilisé ses rives. Ainsi, l’eau est sortie de son lit et a envahi Buterere ».
Les constructions hors normes découragées
M. Nibaruta évoque aussi la destruction d’un mur d’un entrepôt, situé sur la route nationale N°4, menant vers Gatumba. « Cet homme a bouché le conduit des eaux de la Mutimbuzi et celles utilisées dans les champs rizicoles de Sabe vers le Lac Tanganyika ». Certains propriétaires des maisons, raconte-t-il, n’ont plus accès à leur habitation, d’autres ne peuvent plus sortir. Ainsi, la direction de l’Urbanisme a décidé de démolir une partie du mur de cet entrepôt. Et de regretter que ce genre de construction se fasse au vu et au su de l’administration.
M.Nibaruta interpelle ainsi les gens à faire des constructions suivant les normes : « Nous demandons au ministère des Travaux publics, à la direction générale de l’Urbanisme de redoubler de vigilance pour s’assurer que les constructions effectuées sont en conformité avec les normes environnementales».
Quant à Georges Rukere, le propriétaire de cet entrepôt, il affirme être en ordre : « J’ai respecté toutes les exigences de l’Urbanisme avant la réception de cette parcelle pour protéger l’environnement. C’était en 2011.»
Il évoque la construction d’une buse de 1.5 m, l’utilisation de fers à béton et d’un ciment de meilleure qualité (Zambie), d’un caniveau de récupération d’eau et d’une pente de chute d’eau. « Et toutes ces activités ont été supervisées par la direction de l’Urbanisme ».
Pour une solution durable, il suggère à l’Urbanisme d’exiger des propriétaires des parcelles de cette localité d’ériger des caniveaux en dur. Et de conclure : « Il faut aussi tracer les parcelles en parallèle pour faciliter la canalisation des eaux vers le Lac Tanganyika ».