Depuis ce vendredi 2 octobre, l’ancien député élu dans la circonscription de Bubanza, Fabien Banciryanino, est incarcéré dans les cachots du Bureau spécial de recherche (BSR). Il a été interrogé sur ses interventions dans les plénières de l’Assemblée nationale.
« On l’accuse de s’être opposé à ce que Feu président Pierre Nkurunziza reçoive le titre de Guide suprême du patriotisme et de l’avoir accusé de crimes. Il s’est défendu en précisant qu’il a dit que des gens ont été tués sous son règne », confient les membres de sa famille. Il est aussi poursuivi d’avoir accusé l’Etat de persécuter les gens rapatriés de la République démocratique du Congo (RDC) en les emprisonnant. Pour les enquêteurs, indiquent-ils, ces rapatriés étaient des rebelles. Selon ses proches, il a répondu aux enquêteurs qu’il s’était basé sur les déclarations du ministère de l’Intérieur sur la radio nationale et du gouverneur du Sud-Kivu qui disaient, à cette époque, que ces personnes avaient décidé de rentrer de leur propre gré.
Selon ses parentés, il n’y avait aucun mandat d’arrêt émis à l’encontre de Fabien Banciryanino. « Un commissaire de police est venu chez lui et lui a demandé d’aller discuter dans son bureau. Ils sont partis ensemble. » Ses proches assurent qu’ils peuvent lui rendre visite sans problèmes. « Il est serein malgré un avenir incertain. »
Avant son incarcération…
L’administration à la base avait refusé, dans la matinée, la tenue d’une conférence de presse de l’ancien député. Fabien Banciryanino voulait démentir « des mensonges le concernant diffusés sur les réseaux sociaux. » La cheffe de zone Ngagara, Imelde Ndikuriyo, a alors expliqué le motif de ce refus : les mensonges diffusés sur You tube doivent être démentis sur ce même réseau. « Ça peut l’avoir choqué mais ça ne veut pas dire que vous allez diffuser dans vos médias respectifs que le vieux Banciryanino dément ceci et cela », a lancé Imelde Ndikuriyo aux journalistes.
Fabrice Manirakiza et Emery Kwizera