Dimanche 24 novembre 2024

Économie

Exploitation du nickel de Musongati : « Déshabiller BMM pour habiller East African Region Project Group »

24/03/2022 12
Exploitation du nickel de Musongati : « Déshabiller BMM pour habiller East African Region Project Group »
Ibrahim Uwizeye : « La nouvelle société se dit prête à allouer un paquet de 1,5 milliards USD par an à titre de subvention financière pour une période de dix ans »

Après avoir révoque le permis d’exploitation du nickel de Musongati et des minerais associés octroyé à la société BMM (Burundi Mining Metallurgy International), Gitega accorde sa confiance à l’East African Region Project Group.

En attendant un ’’Mémorandum d’entente’’ avec cette société, le gouvernement burundais a donné son feu vert et a ’’accepté de signer un mandat avec cette société pour la mobilisation de financements pour ce projet visant l’exploitation de ces gisements’’. C’était en 2018.

Ce projet a été présenté par le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, Ibrahim Uwizeye, au cours d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres de mardi 22 mars.
Le gouvernement burundais a noté que cette société a manifesté la volonté d’investir dans le secteur minier pour faire l’exploitation du nickel de Musongati et des minerais associés.

Actuellement, lit-on dans le communiqué sanctionnant la réunion extraordinaire du Conseil des ministre tenu ce mardi, l’East African Region Project Group confirme que les fonds nécessaires sont disponibles.
Cette société se dit prête à allouer un paquet de 1,5 milliards de dollars américains par an à titre de subvention financière pour une période de dix ans, soit 15 milliards de dollars américains.

Selon ce communiqué, ces fonds seront répartis comme suit : l’East African Regional Group versera annuellement pendant 10 ans un montant de 500 millions de dollars américains, soit 33,3 % à l’Etat du Burundi, qui doit être comptabilisé en recettes budgétaires de l’Etat à titre de redevance sur le nickel de Musongati. 15% de ces fonds seront utilisés pour des projets d’intérêt public initiés par les parties et 51,7 % serviront à l’exploitation du nickel.

Ce mémorandum d’entente sur la mise en œuvre du projet présenté par le ministre Ibrahim Uwizeye précise entre autres les modalités de financement du projet et d’exploitation du gisement, ainsi que les engagements des parties.
Nota bene : « Ce mémorandum d’entente aura une durée de deux mois. Dépasser ce délai, sans transfert des fonds de la première tranche à la Banque Centrale, ce mémorandum deviendra caduc ».

Il faut signaler que lors de l’analyse de ce dossier dans la réunion préparatoire du Conseil des Ministres tenue le lundi 21 mars 2022, il a été recommandé de simplifier ce Mémorandum en expurgeant tous les détails inutiles
Cependant, le Conseil des ministres a demandé d’ajouter une disposition précisant que la garantie de financement sera matérialisée par un dépôt des fonds en espèces auprès de la Banque Centrale.
Ce n’est pas tout comme exigence de Gitega : les différends ou réclamations seront réglés à l’amiable ou conformément aux lois nationales.

Une autre recommandation : il avait été demandé au ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines de finaliser rapidement le projet, pour qu’il soit présenté au cours de la réunion du Conseil des ministres de mardi 22 mars 2022.
Signalons que le Burundi dispose de 6% des réserves mondiales de nickel dont plus de 150 millions de tonnes dans le périmètre de Musongati dans la province de Rutana, plus de 46 millions de tonnes à Nyabikere à Karusi et plus de 35 millions de tonnes à Waga dans la province de Gitega avec des teneurs respectives de 1,62%, 1,45% et 1,38%.

Le permis d’exploitation minière octroyé à la Société BMM International par décret n°100/137 du 3 juin 2014 pour l’exploitation du nickel et minerais associés sur le périmètre Musongati a été révoqué par décret présidentiel du 3 mars 2022.

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. Emery-Délice

    C’est inconcevable de voir un pays qui présente 6% des gisements mondiaux en Nikel mais paradoxalement se classe parmi les pays les plus malheureux et pauvres au monde. Il est temps si ce n’est pas tard de s’en débarrasser avec le néo colonisation et prendre les richesses du pays en mains afin qu’elles servent pour construire le pays. Ces chiffres en dollars ne cessent d’être publiés mais la population demeure dans la misère sans nom.

  2. Ndabaza

    « l’East African Region Project Group »
    Serait-elle la société, si mes souvenirs sont bons, défendue par les autorités tanzaniennes lors des derniers déplacements pour signatures des partenariats économiques ?

  3. Stan Siyomana

    1. Vous écrivez:« l’East African Regional Group versera annuellement pendant 10 ans un montant de 500 millions de dollars américains, soit 33,3 % à l’Etat du Burundi, qui doit être comptabilisé en recettes budgétaires de l’Etat à titre de redevance sur le nickel de Musongati. 15% de ces fonds seront utilisés pour des projets d’intérêt public initiés par les parties et 51,7 % serviront à l’exploitation du nickel… »
    2. Mon commentaire
    Mu kiganiro cabereye i Rutana uyu musi wa 25/03/2022, Prosper Ntahorwamiye, umuvugizi wa Reta y’Uburundi yavuze ati:« Arya ni amafaranga nofata nk’AY’INGWATI, CAUTION, baboneko umuntu yabishizemwo ukuri… »
    https://www.youtube.com/watch?v=dAr-eo0oIME
    Dans la location des apartements par exemple
    « Le dépôt de garantie est une somme d’argent versée par le locataire à l’entrée dans les lieux pour garantir les éventuelles créances du bailleur : arriérés de loyers ou de charges, mais aussi réparations dues aux dégradations commises, etc. Cette somme est conservée par le bailleur pendant toute la durée de la location, puis en principe restituée pour tout ou partie au locataire après son départ… »
    https://droit-finances.commentcamarche.com/immobilier/guide-immobilier/557-depot-de-garantie-location-et-caution-definition-plafond/
    None caution ihinduka gute recettes budgétaires de l’Etat burundais?

  4. Stan Siyomana

    Il y a bien de cas où des compagnies minières étrangères construisent elles-même des infrastructures là où l’Etat hôte n’est pas en mesure de le faire (comme la mine Grasberg en Indonésie dont l’exploitation a pris 20 ans à préparer au coût de plus de 3 milliards de dollars).
    Dans l’histoire de l’industrie minière, y aurait-t-il quelqu’un qui peut m’éclairer sur ce modèle où une compagnie minière VA JUSQU’A VERSER DES MILLIARDS DE DOLLARS DANS LES CAISSES DE L’ETAT avant même de sortir une seule tonne de minerai du sous-sol?
    Mbega igihugu c’Uburundi coba kigiye kuba nka ba barimyi bisanga mukaga hanyuma bakemera bakihuta bakagurisha imirima yabo itarera neza (aho boshoboye kuronka ikiguzi gishemeje)?.
    « Built at 4,100 metres (14,000 ft) above sea level in one of Papua’s most remote areas, it involved a capital and technology input well beyond Indonesia’s resources at the time. Construction cost was $175 million, $55 million above the original budget.[16] A 116 km road and pipeline, port, airstrip, power plant and a new town called Tembagapura (literally: copper town) were built… »
    https://en.wikipedia.org/wiki/Grasberg_mine

  5. Rushubije

    Voilà un grand projet qui va être lancé sans que nous sachions son accessibilité sociale et son impact négatif sur l’environnement. Tout ce qui intéresse les autorités de notre pays c’est l’argent frais que l’exploitation des gisements va générer.

    • Rushubije

      Prière lire acceptabilité sociale.

  6. Jereve

    L’article ne nous dit pas s’il y a eu un appel d’offre nationale et internationale pour avoir un choix judicieux parmi les offrants. On a l’impression que East African Regional Group est tombé du ciel ou que le choix de cette société est le résultat de négociations occultes. J’aimerais bien me tromper à ce sujet, car je redoute qu’un projet qui commence mal (avec des dessous de table, par exemple) ne finisse mal.

  7. Bakame

    La façon dont le gouvernement présente le deal. On dirait que cette « East African … » est le dindon de la Farce.
    En cas de différend, urubanza ruzocirwa I Burundi??🤔😏😏
    Hari vyinshi bidasobanuye dans l’article.
    Primo :D’où vient cette compagnie?
    Secundo: Quelles sont ses références?
    Pour les précédentes sociétés chassées. Le différend a été réglé à l’amiable?

  8. paul

    Bonne nouvelle pour le Bdi.
    L’avenir sera meilleur si cette société existe?
    En recherchant les grands groupes spécialisés dans l’extraction des minerais l’East African Region group je ne retrouve pas ce groupe . En effet je voulais acheter des actions pour aider à concrétiser ce rêve pour le Bdi.
    Pouvez vous nous donner le lien pour soit acheter des actions du groupe ou postuler pour travailler

    • Chance NGONGO BARUNGU

      Partout au monde, des grandes Firmes Minières ne s’affichent pas clairement, ils créent une nouvelle entreprise pour Chaque projet .. qui dit entreprise dit aussi nom. le nom delà firme vous la trouverez dans le statut de la société et pas sur le Logo. ex en RDC Ilya Ivanhoé, Banro,Ashantigold, Girogold,Alphamin…. cependant sous les noms comme Kibaligoldmine( Ashanti); Namoya mining(Banro)… BIsie Mining(Alphamin). Car le nom delà Société c’est déjà un partenariat avec l’état, qui donne lieu au nouveau nom.

    • Stan Siyomana

      @paul
      Auriez-vous déjà investi dans Rainbow Rare Earths Limited qui contrôle Rainbow Burundi Mining et dont les actions se vendent Londres (London Stock Exchange) depuis 2017?
      https://www.barchart.com/stocks/quotes/RBW.LN/interactive-chart
      Mais sachez que ce n’est pas du tout facile de déterminer si telle ou telle compagnie (minière ou pas) vaut le coup pour y risquer votre argent.
      Si je me souviens bien il faut investir dans au moins une quinzaine de compagnies dans différents secteurs pour avoir un portfolio bien diversifié (pour essayer de minimiser le risque).

    • Yan

      @paul
      En jetant un coup d’oeil sur les pays (pauvres) qui exploitent leur sous-sol, on a l’impression qu’il y en a plusieurs qui n’en tirent pas d’avantages visibles: les 2 Congo, le Gabon, le Niger avec son uranium, le Mozambique, etc. Tous ces pays restent avec des populations (assez nombreuses) qui tirent le diable par la queue. Par contre on dirait que les pays pétroliers du Golf ont su faire profiter à leurs populations la manne de leur sous-sol.

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