Jeudi 20 février 2025

Société

Examens en réseau : entre critiques et justifications

17/02/2025 0
Examens en réseau : entre critiques et justifications
Des élèves d'une école secondaire apprennent activement en classe

Instaurés en 2012 dans le cadre de la réforme de l’enseignement fondamental (Ecofo), les examens en réseau devaient renforcer les capacités des enseignants et améliorer la qualité de l’éducation. Plus d’une décennie plus tard, ils font l’objet de nombreuses critiques. Certains dénoncent une évaluation trop légère et mal organisée, les autorités défendent leur bien-fondé.

« Les examens en réseau sont légers par rapport aux examens ou aux interrogations qu’on donne à l’école », dénonce un professeur du Lycée Saint-Esprit sous anonymat. « Les étudiants peinent à fournir plus d’efforts pour la préparation de ces examens, car ça ne leur demande pas trop de raisonnement. Pour eux, c’est très facile ».

Ce professeur a également pointé du doigt des erreurs récurrentes dans la conception des épreuves. « On trouve qu’il y a une montagne de fautes. Je ne sais comment on choisit ces examens. Même après les examens, quand la Direction communale de l’enseignement (DCE) amène la grille de correction, on est obligé de s’asseoir pour vérifier minutieusement et faire des corrections éventuelles. » Et d’ajouter : « Il y a un rabaissement du niveau des élèves. Un manque de rigueur ».

De son côté, Emmanuel Mashandari, président du Conseil national du personnel de l’enseignant du secondaire (Conapes), rappelle l’objectif initial de ces examens en réseau. « L’idée des réseaux scolaires était de regrouper les écoles dans un rayon maximal de 16 km afin de faciliter le déplacement des enseignants et de mutualiser les ressources ».

M. Mashandari précise que chaque réseau devait être doté d’une école pilote disposant d’infrastructures adéquates, telles qu’un laboratoire, une bibliothèque et des terrains de sport, qui servirait de référence et de terrain d’expérimentation pour les établissements environnants.

Le professeur André Nduwimana, directeur général des curricula et innovations pédagogiques au sein du ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique, défend la pertinence du système. « Je pense que ce n’est pas prouvé que ces examens soient les plus faciles, car ces écoles qui se lamentent ne figurent pas parmi les plus performantes dans ces examens », a-t-il déclaré.

Il insiste sur l’importance de la mutualisation des ressources : « La raison d’être des réseaux scolaires, c’est la mise en commun des ressources humaines et matérielles. Nous essayons d’évaluer les écoles qui se trouvent dans le réseau avec un même examen pour vérifier si le programme est suivi et maîtrisé ».

Pour lui, il y a « l’orgueil » de certaines écoles qui veulent faire un réseau de riches, pas en termes de connaissances, mais en termes sociaux, et cela ne prouve rien. « La seule manière de montrer que ces examens sont plus faciles est une meilleure performance ».

Il souligne que ces évaluations permettent de mieux encadrer les écoles et d’améliorer le suivi pédagogique. « Nous sommes satisfaits parce que ça nous permet de suivre les écoles et de faire remonter les établissements les plus performants. Rien n’empêche les enseignants les plus expérimentés d’aider ceux qui sont plus faibles. »

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