Les violences politiques et l’impunité qui ont suivi les élections de 2010, le harcèlement des organisations de la société civile et des médias, sont les axes principaux que Human Rights Watch (HRW) a proposé pour l’Examen Périodique Universel (EPU) pour le Burundi.
La première recommandation appelle le pays à rendre des comptes sur les exécutions extrajudiciaires. HRW voudrait que l’EPU exige du Burundi de donner des instructions claires et publiques aux forces de sécurité et du Service national de renseignements pour leur signifier que les exécutions extrajudiciaires ne seront pas tolérées, que tout individu soupçonné d’ordonner des assassinats ou d’y participer sera traduit en justice.
Par ailleurs, poursuit HRW, il faut examiner le rôle des individus au sein des forces de sécurité et des renseignements dans des assassinats politiques, afin de les suspendre de leurs fonctions pour permettre des enquêtes. S’il existe des preuves, ces personnes doivent être appréhendées et jugées, insiste HRW.
HRW recommande également que les autorités burundaises publient les résultats des commissions d’enquêtes sur les exécutions extrajudiciaires et d’autres exactions et demande au rapporteur de l’ONU sur ces exécutions de se rendre au Burundi.
HRW demande aussi d’arrêter les intimidations, les harcèlements envers les membres des organisations de la société civile et les journalistes. Le gouvernement doit, poursuit HRW, veiller au bon fonctionnement de ces organisations.
En ce qui concerne l’indépendance de la magistrature et la justice transitionnelle, HRW recommande la poursuite des réformes judiciaires et la consolidation de la protection des témoins et d’éviter l’ingérence politique dans des dossiers en cours.
« La Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) devrait être soutenue et la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) mise sur pied, autant que le tribunal spécial pour juger les crimes du passé », suggère HRW.
Pour cette organisation, le Burundi doit dépénaliser les rapports entre adultes consentants, de même sexe.
Selon l’EPU, chaque pays est évalué par d’autres sur base des rapports des Nations Unies, des organisations internationales et de la société civile. Cette évaluation, qui se rapporte aux engagements d’un pays, est effectuée tous les 4 ans, au siège du Conseil des droits de l’Homme, à Genève en Suisse.