Trois cents élèves sur 2039 ont été chassés de l’internat pour avoir un échec en éducation, début 3ème trimestre. Ces élèves éprouvent de grandes difficultés dans leur nouvelle vie d’externe.
« Je n’ai aucun membre de famille en ville pour me loger. Je suis originaire de Giteranyi en Province Muyinga. Pour y arriver, il me faut un ticket de 16.000 Fbu.» témoigne un des élèves de l’ETS renvoyé de l’internat, suite à un échec en éducation, depuis ce 3ème trimestre.
Il fait savoir qu’il s’est débrouillé avec ses amis pour trouver où se loger : « Nous avons loué une petite maisonnette dans un quartier proche de l’école. Nous la partageons à trois.» Et il souligne que les défis ne manquent pas : « C’est à peine que nous ayons de quoi nous mettre sous la dent. »
Même constat chez I.M., un autre élève de l’ETS renvoyé. Il dit avoir eu la chance de tomber sur une âme charitable : « Je ne paie rien pour le loyer mais pour de quoi me nourrir, je dois me débrouiller. »
Un élève habitant un quartier dit contestataire raconte son histoire : « J’ai failli être arrêté un jour car je n’étais pas inscrit dans le cahier de ménage. De plus, la concentration n’est pas du tout totale car il y a d’autres questions qui nous hantent. » Ces élèves demandent aux responsables de l’école de leur pardonner pour qu’ils puissent retourner à l’internat.
« Des sanctions selon le règlement scolaire »
Certains enseignants interrogés ne trouvent rien à redire à cette décision: « S’ils ont un échec en éducation, c’est clair, ils doivent être renvoyés de l’internat.»
Ir Pierre Claver Niyonizigiye, le directeur de l’ETS Kamenge, fait savoir que ces élèves ont été renvoyés de l’internat parce qu’ils le méritaient : « La règle c’est la règle, s’ils commettent une faute, ils sont au courant des sanctions qui s’en suivent. Il n’y a pas d’exception. »
Il signale que la plupart de ces élèves sont renvoyés de l’internat, suite aux absences aux cours, au non port de l’uniforme, à des cas de tricherie, au port de téléphone mobile, au retard de présentations des cahiers pour les examens, etc.
Pour lui, il faut voir le bon côté des choses. « S’ils revenaient à l’internat, les mêmes fautes pourraient se reproduire. »
Sanctionner oui, mais conseiller d’abord !
Cette mesure de renvoi de trois cents élèves externes soulèvent des interrogations. Un psychopédagogue recommande aux éducateurs d’informer et de conseiller les élèves.
« Est-ce pour la première fois que les causes de ce renvoi de 300 élèves se produisent dans cet établissement ? Est-ce que cela ne rentre pas dans le projet en cours de suspendre les internats ? Comment est-ce que la direction de l’école a pu retirer des points en éducation au point d’en arriver à exclure 300 élèves de l’internat ? » Telles sont quelques inquiétudes et interrogations soulevées par Cassien Gashirahamwe, Secrétaire Général de la coalition « Bafashebige ».
Pour lui, si de pareils cas se produisent, il faut que le comité des parents se réunisse après celui du conseil de discipline. « Renvoyer 300 élèves dans un seul trimestre montre que l’éducation à cet établissement scolaire est un casse-tête. »
En outre, il fait remarquer que « vu la situation sécuritaire prévalant ces derniers jours, être à l’internat est un avantage car ils sont bien encadrés d’une manière ou d’une autre. Sinon, il y a risque que le taux de réussite baisse. » Et de conclure : « Les enseignants ou les encadreurs doivent augmenter leur vigilance pour suivre de près l’éducation des élèves. Au lieu de leur retirer des points, qu’ils les conseillent davantage. »
« Pas de communauté sans règles et conventions »
Pr Joseph Ndayisaba, psychopédagogue, classe ces sanctions sous trois principes. « C’est normal et valable qu’il y ait des sanctions car la gestion d’une communauté sans règles et conventions devient impossible. » Et il ajoute que « pour qu’il y ait l’entente et la paix dans un groupe, il faut que ceux qui les transgressent soient sanctionnés. »
M. Ndayisaba fait savoir que l’ordonnance ministérielle 620 /613 du 7 juin 2011 détermine les fautes commises au sein d’un établissement scolaire et les sanctions tels que le renvoi temporaire, définitif et le retrait des points en éducation.
Ensuite, poursuit-il, il faut que le principe d’information-modèle- sanctions soit respecté. « Il est important que les éduqués soient informés de ces règles et conventions qui régissent leur établissement scolaire afin de les respecter. La plupart sont des adolescents et commettent des fautes par défis à l’autorité », explique-t-il.
Et le dernier principe se base sur les points en éducation. « Ce n’est pas une affaire d’éduquer des enfants que de leur retrancher des points.
On facilite la tâche aux encadreurs, car au lieu d’éduquer, ils enlèvent les points. » Et d’indiquer la meilleure méthode à suivre pour les éducateurs : « L’encadreur ou l’enseignant doit d’abord conseiller et informer les éduqués. De plus, l’administration scolaire devrait tirer beaucoup d’attention car la plupart d’entre eux sont sensibles à l’équité afin d’éviter de créer des tensions. »
Bonjour
je pense que ça serait mieux de prêcher par des exemples; on punit les élèves des fautes commises. De cela on peut se demander pourquoi autant de fautes ,qui se répètent, dans un établissement de plus de 200 éducateurs encadreurs et enseignants confondus !!! on se facilite la tache en ne faisant que retirer des points aux élèves,il faut plutôt encadrer et éduquer!!!
Mais qui doivent faire cela quand ,même ,les hautes autorités de l’école prêchent par des retards quotidiens au service sans parler d’absences à commencer par le chef d’établissement lui même, leur présences ne sont que symboliques.Le personel lui meme n’est pas suivi et encadré par les autorités,c’est un laisser aller à l’ETS Kamenge, c’est du désordre complet.
Au fait, quel est l’objectif? Eduquer ou renvoyer la jeunesse (si certains d’entre eux ne sont pas injustement tues? Strict c’est bon, mais le bon exemple est aussi necessaire! Dis, parmi ces enseignants, certains echangent meme la note contre l’argent; ou preferent dormir avec les jeunes filles pour « se deliberer ». Personne ne les retires « des points en education » pourtant. Nos chers directeurs, ne sont-ils pas militants d’abord, et professionnels educateurs apres? Je suis pour la moderation, en punissant les recalcitrants surtout.
je pense que ça serait mieux de prêcher par des exemples; on punit les élèves des fautes commises. De cela on peut se demander pourquoi autant de fautes ,qui se répètent, dans un établissement de plus de 200 éducateurs encadreurs et enseignants confondus !!! on se facilite la tache en ne faisant que retirer des points aux élèves,il faut plutôt encadrer et éduquer!!!
Mais qui doivent faire cela quand ,même ,les hautes autorités de l’école prêchent par des retards quotidiens au service sans parler d’absences à commencer par le chef d’établissement lui même, leur présences ne sont que symboliques.Le personel lui meme n’est pas suivi et encadré par les autorités,c’est un laisser aller à l’ETS Kamenge, c’est du désordre complet.
Tout cela prouve que cette établissement va du mal au pire si le ministère ne prend pas de mesures urgentes pour corriger cette situation.Une école technique comme ETS kamenge est une richesse pour tout le pays,il ne faut pas laisser la situation s’empirer.
Cette histoire d’échec en éducation est une autre hypocrisie qui met à nu les paradoxes de ce pays. Dans un pays où les gestionnaires des institutions publiques brillent par leur indiscipline, il est inacceptable que ces pauvres élèves soient malmenés pour des choses aussi banales qu’une conversation en classe. Depuis des décennies, les Burundais subissent la violence d’un système malade dès l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Et ce sont ces mêmes enfants/jeunes violentés que nous osons appeler Burundi bwejo. Un Burundi malade qui qui répétera les mêmes fautes de génération en génération.
Twese twarahaciye, il y a de cela plusieurs décennies. Y compris Docteur Ndayisaba. Un échec en éducation, un échec en Kirundi ou encore un en religion, l’un considéré séparément, suffisaient pour être exclu de l’école. Pourquoi la règle serait-elle instaurée? Pas pour être contournée je suppose. J’ai plutôt l’impression que les autorités scolaires actuels seraient trop cléments si pas trop laxistes.-
« Renvoyer 300 élèves dans un seul trimestre montre que l’éducation à cet établissement scolaire est un casse-tête. »
Je dirais plus que M. Ndayisaba; autant de renvois en un seul trimestre sont un signe que le fonctionnement de cette école est un désastre!
C’est quand même surprenant qu’un élève qui triche soit sanctionné par un renvoi de l’internat! Tricher doit être sanctionné par un renvoi définitif de l’école. Si le Burundi souffre actuellement, c’est justement parce que les dirigeants trichent! « Iyija kurisha ihera ku nama » dit-on. Si l’on laisse se développer ces comportements depuis l’école primaire, c’est clair que l’on retrouvera cela à l’Université et plus tard dans la vie active.