Mardi 24 décembre 2024

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Etre Miss et écrire…

05/05/2013 Commentaires fermés sur Etre Miss et écrire…

Récemment primée pour sa nouvelle {Sabrina Michaëlla Z3} au Prix littéraire Michel Kayoya 2011, la Miss East Africa 2009 s’est entretenue avec le Journal Iwacu sur sa toute nouvelle vocation : l’écriture…

<doc1868|right>{On vous connaissait en tant que mannequin et on découvre une nouvelle facette de votre personnalité. L’écriture et vous ? Une vielle histoire d’amour ou bien toute récente ?}

Je m’intéresse à l’écriture depuis longtemps mais cela s’est vraiment concrétisée quand j’étais en cycle supérieur au lycée du Saint-Esprit, section Lettre Modernes. On y organisait souvent des concours d’écriture. Je me rappelle une fois un devoir de classe dans lequel on devait écrire une pièce de théâtre. Cela m’a complètement emballée et à ma grande surprise, j’ai reçu le premier prix. Ma pièce parlait des élections et tournait en dérision les discours que l’on entend souvent : « Si vous votez pour moi, vous aurez du lait qui coulera de vos robinets, si vous votez pour moi le Tanganyika sera à vous… », en caricaturant bien entendu dans le but de montrer la situation dans laquelle on vit, car si 80 % de la population était éduquée, savait lire et écrire, on aurait droit à un autre genre de discours et les gens seraient moins crédules.

{Vous avez également publié un de vos textes dans le recueil des « 10 mots de la Francophonie »…}

Oui, j’ai participé en 2008 à un concours organisé par l’ex-CCF (actuel IFB), en 2008 qui consistait à écrire un texte avec 10 mots proposés. Ce fut une belle expérience et mon texte fut classé le 13ème sur 15 textes primés. Un texte plutôt féminin, sur un sujet délicat… le viol.

{« Sabrina Michaella Z3 », comment vous est venue l’inspiration ? Une expérience personnelle ou bien ?}

(Rires) J’ai écrit cette nouvelle l’année passée. Ce qui m’a inspirée, c’est l’immigration. On immigre généralement parce qu’on est désespéré, parce qu’il n’y a pas d’avenir. Même les gens « bien » sont prêts à tout pour pouvoir bénéficier d’une vie meilleure. Ce personnage de Sabrina, une jeune fille de condition moyenne, ayant une famille plutôt « aisée » et qui finira, influencée par ses copines et des conditions précaires de survie, à tchater sur internet avec un Blanc de 30 ans et ainsi de suite…
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– Le 1er prix est remporté par Claudia Niyonzima pour {Sabrina Michaella Z3}
– Le 2ème prix par Barikumutima Jean Sacha pour{ Le fils de la violence}
– Le 3ème prix par Joseph Ndayisenga pour {Mon nom est Rehema}
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{Vous attendiez vous à remporter le Prix Michel Kayoya ?}

Non, honnêtement je ne m’y attendais pas et cela m’a fait plaisir parce qu’à mes yeux, l’histoire est touchante. On a souvent l’habitude d’entendre que toutes ces filles qui s’amourachent des « Blancs » sur internet ou dans la vie sont des prostituées alors que des fois, elles ne cherchent qu’une chose : s’en sortir. C’est une façon d’humaniser l’immigration. D’être plus tolérant avec des femmes qui, finalement, ne veulent qu’une porte de sortie.

{Et vos activités en tant que Miss, où en sont-elles ?}

Je continue mon travail de Miss en aidant à former les futures Miss à se tenir, à marcher, à s’exprimer… l’équipe génie en herbe fait aussi partie de la formation et je crois que cette année les résultats seront très probants.

{De nouveau projets à l’horizon ? L’écriture ? Toujours ?}

L’écriture, toujours. J’adore écrire et je n’arrêterai jamais. Du moins je chercherai toujours le temps pour écrire. Prochain projets, écrire une nouvelle ou un livre qui traiterai de l’enfance. Des gens qui ont grandi et qui relatent leur enfance. Grâce à ma nomination en tant que Miss, j’ai eu l’occasion de voyager et de croiser beaucoup de gens. Et au détour d’une conversation, les gens parlaient et disaient : « Quand j’étais petit je voulais être ça… et ça… » Quand on me pose la question, je ne sais jamais quoi répondre parce que mon quotidien en tant qu’enfant, c’était les villes mortes, les rafales à toute heures de la soirée voire même de la journée… on n’avait pas le temps de penser au futur, on ne s’arrêtait qu’au présent. Jusqu’à maintenant j’ai toujours dû mal à me projeter dans l’avenir. Cela me fascine toujours, les gens qui peuvent se voir dans 10, 20 ans…

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