Avant que les explorateurs n’esquissent un croquis de ce que sera l’Afrique des Grands Lacs, le Burundi entretient des relations avec ses voisins, même avec les Ngoni venus d’Afrique australe. Différents ensembles régionaux ne seraient alors qu’une réinvention de ces rapports séculaires.
Bien que la postérité n’ait retenu que des récits de batailles héroïques, de victoires et de défaites, il y a d’autres faits qui feront moins de bruits : les échanges socio-économiques, elles renforcent des liens d’amitié. Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix.
Avant l’arrivée des colonisateurs au XIXème siècle, raconte le politologue Pascal Niyonizigiye, expert en Relations internationales, les royaumes du Burundi et du Rwanda entretiennent de bons rapports même si quelques fois, il y a des conflits.
D’après lui, les guerres sont aussi à l’origine des nouvelles relations entre les royaumes parce que les gens finissent par se connaître. «Il y a une localité devenue célèbre au sud du Rwanda appelée ’’Utwicarabami twa Nyaruteja’’ où les deux rois se rencontraient pour conclure une trêve ou des accords de paix. Il y aurait également un autre endroit à Ngozi où ils s’asseyaient pour jouer au ’’kibuguzo’’’, une sorte de jeu d’échecs.»
Longtemps avant la colonisation, relate ce professeur d’université, le Burundi entretient des relations avec le Buha à l’est. «Selon plusieurs légendes, le tout premier roi du Burundi serait même venu de cette contrée.» Plus tard, poursuit ce politologue, le roi Ntare Rugamba annexera le Bugufi au nord-est. Ce territoire sera perdu suite à l’Accord Orts-Milner du 28 mai 1919 entre les Anglais et les Belges.
Il y a également à cette époque des rapports avec le Bushi vers l’ouest au delà de la Rusizi où ce roi conquérant fera même un enfant, Kirima. Ce prince viendra plus tard réclamer ses droits sous le règne de Mwezi Gisabo.
Selon ce professeur, les royaumes de cette sous région entretiennent des relations depuis longtemps même si ces rapports ne sont pas pareils à ceux d’aujourd’hui où il y a des frontières connues. «Il y a des migrations comme celles des Burundais établis dans la plaine de la Ruzizi depuis le XVIIIème siècle, parmi eux, les descendants du chef Kiyogoma et ses hommes, ils sont en rébellion contre le roi Mwezi Gisabo.»
Les premiers croquis des ensembles régionaux
C’est au XIXème siècle que les explorateurs comme David Livingstone, Henry Morton Stanley, pénètrent dans cette sous région. Ils se rencontrent d’ailleurs sur les côtes du Lac Tanganyika. Une stèle commémorative sera érigée à Ruziba à une dizaine de kilomètres au sud de Bujumbura.
Au delà de leur contribution dans la connaissance de cette sous région, explique le politologue Pascal Niyonizigiye, ces précurseurs de la colonisation découvrent des similarités socioculturelles dans cette région.
Avec la colonisation allemande, relate le professeur Liboire Kagabo, de la Congrégation des Pères dominicains, Usumbura (actuel Bujumbura) est un carrefour, une sorte de ’’melting pot’’ où se rencontrent au marché appelé ’’Ku Mukaza’’ des gens venus de plusieurs horizons, parlant plusieurs langues dont le swahili.
A cette même époque, raconte le professeur Pascal Niyonizigiye, le Burundi fait partie de la ’’Deutsch Ost Africa’’ avec le Rwanda et le Tanganyika. «Les Allemands n’ont pas pu faire de grandes réalisations mais ils laissent l’ébauche de la route reliant le Burundi et le Rwanda. Elle facilitera plus tard les relations et les échanges entre ces deux pays.»
Avec la tutelle belge, explique-t-il, le paquet est mis sur le Congo pour ses minerais. L’administration amènera beaucoup de Burundais travailler dans les mines à Kilo-Moto et au Katanga. Les Rwandais seront envoyés au Congo pour les travaux d’aménagement du Parc des Virunga vers les années 1929.
Avec leur niveau élevé d’instruction par rapport aux Burundais et aux Rwandais, les Congolais occupent beaucoup de postes. Dans les années 1940, beaucoup de Congolais s’installent au Burundi et au Rwanda. «Même les domestiques des colonisateurs sont pour la plupart des Congolais. Le nombre de Congolais vivant au Burundi est estimé à cinquante mille», fait savoir le professeur Pascal Niyonizigiye.
Au niveau de la région, fait-il savoir, le Groupe scolaire d’Astrida créé en 1929 à Butare au Rwanda forme les futurs cadres Burundais, Rwandais et Congolais. «C’est un véritable cadre de rencontres entre ces intellectuels. Il y a aussi à cette époque de grandes universités au Congo que fréquentent la future élite burundaise et rwandaise.»
S’unir ou périr, le rêve des héros des indépendances
Quand le vent de l’indépendance se lève, les figures de proue de cette libération n’ont qu’un mot : solidarité. C’est dans ce contexte que l’Organisation de l’unité africaine voit le jour le 25 mai 1963. Les ténors des indépendances dans cette sous région comme Rwagasore, Lumumba et Nyerere entretenaient de bonnes relations.
Le Burundi va alors adhérer à plusieurs communautés comme la CEPGL (Communauté économique des pays des grands lacs), la CEAC (Communauté économique d’Afrique centrale), l’OBK (Organisation pour l’aménagement et le développement du bassin de la Kagera), le COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa), la SADC (Southern African Development Community), l’EAC (East African Community) ainsi que C.I.R.G.L (Conférence internationale sur la région des grands lacs).
Dans son livre, Peuples et rois de l’Afrique des Lacs, raconte le professeur Pascal Niyonizigiye, l’historien Emile Mworoha démontre qu’il y a « des similitudes politiques et culturelles au Burundi, au Buha, dans le Bunyoro, au Rwanda et au Bushi.» Selon cet expert en Relations internationales, les intégrations régionales actuelles tiennent compte des ressemblances politico-culturelles séculaires.
je souhaite de tout coeur un article sur les swahiliphones au Burundi. Car c’est fort dommage que certains Burundais pensent toujours que parler kirundi est un critère pour être Burundais. Alors que je viens d’apprendre dans ce formidable article que les swahili étaient là bien avant les allemands et les arabes.
MURAMBABAERIRA SINJE KUVUGA IVYA INTEGRATION,NJE KUVUGA IVYINDEGE KUKO INYUIBUKIJE IKINTU GIHERUKA KUVURWA MURIKI GIHUGU.MBEGA KO HAHERUKA KUVURWA KO HAGUZWE INDEGE,BURYA UGUZE IKINTU KIMARA AMEZI ANGAHE ICOKINTU KITARABONEKA?AMAMILIYARIDI YARATANZWE ICO BARONDERA KIRABURA?MURATUBARIZA LEONIDASI IYO INDEGE IGEZE.YOBARIYO TURIKO TUIRABONA?MURAKOZE.
« …l’intégration actuelle avait des racines profondes… » et oui, même la désintégration actuelle aurait des racines profondes! Beaucoup de minérais, beaucoup de gourmands, beaucoup de gens entassés sur de petites terres…
Domage cher Mbazumutima, je n´apprend rien de nouveau dans cet articles. Si quand même! Que kirima est mi-mushi mi-burundais et que dans les années 40 déjà il vivait plus de 50.000 congolais au Burundi ce dont je doute fort. Déjà aujourd´hui il n´y en a pas autant, alors que non seulement ils ont continué à afflué, mais aussi que depuis leur arrivée(années 40-50), peu sont reparti. Joli foto d´archives quand même.
D’accord avec toi Mutima. Sinon la première photo vient d’un documentaire sur youtube que je connais deja. La photo avec Micombero, Mobutu et Havyarimana est evidemment une belle image d’archive.
« Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi ». Proverbe Arabe
Si tu n’apprend rien laisse les autres apprendre quelque chose de leur pays. L’article n’est pas fait pour ta seule personne mon cher ami.
Pour certain comme moi cet article m’apprend beaucoup de chose. C’est vraiment dommage car il aurait plutot fallu encourager ce genre d’article, on gagne plus a apprendre sur notre histoire que tout le tralala politique car comme on le dit: » Kahise gategura kazoza ».
un bon article, ama article nkaya niyo dukeneye arafasha abantu benshi batazi kahise ku burundi, ikibabaje iyo article nkizi zije ntanabazisoma abarundi bose twarigize abanya politik dukunda gu critika gusa, inkuru iryoshe umengo niyivuga politik gusa…merci iwacu
Urpos uvuze neza cane. Jewe niyumvira ko abarundi dukeneye cane cane abandika ibintu vyiza bikaduha morale na fierté yo kuba umurundi. Jewe haraho usomye ibintu ngaha kuri net bitwereka ko abarundi ari abicanyi gusa. Mugabo turavye l’histoire abarundi bari abagabo barwanira igihugu cabo kandi bari abagabo koko bemera gupfira igihugu cabo. Apres l’independance abada y’abarundi benshi bitwa ko bize nibo bononye ici gihugu. None ko no muri iyi article kandi no mu ma sources menshi bavuga ko le premier roi w’i burundi yaje ava i Buha barazi ubwoko bwiwe? Jewe niyumvira ko abarundi boba barareka gukurikira nyabahururu abanya politique bakaronderera akazoza keza k’abana babo. Kuku abo bantu baja muri politique ni kubera inda zabo gusa. Mugabo tugiye turasoma ibintu vyiza kuvyerekeye uburundi twoba turaronka morale tukamenya ivyiza bakera bagira kugira badusigire igihugu ciza.