Dans une société en crise ou post-conflit, la manipulation de l’opinion devient une arme puissante. Le socio-anthropologue et consultant, Lambert Hakuziyaremye, prône la promotion d’un esprit critique pour sauver la société.
Quel rôle d’un esprit critique face à la manipulation ?
Un esprit critique s’efforce d’être à la fois raisonnable et logique face à n’importe quel message ou discours. Il permet de mener une réflexion approfondie. C’est un esprit averti des possibles manipulations et conscient de ses propres limites.
Est-il facile d’avoir un esprit critique face aux propos d’une parenté ou un ami?
La socialisation en famille est très importante et influence beaucoup plus l’individu depuis sa petite enfance. Mais dans une situation de messages de haine, c’est à l’adulte de prendre de la distance. On a plusieurs possibilités pour pouvoir vérifier si ces messages ne peuvent pas remettre en cause la cohésion sociale des citoyens d’un pays.
Et face aux influenceurs de l’opinion publique?
Cela requiert un esprit critique très avancé. Il faut prendre le recul, éviter la globalisation. En ce qui concerne les messages sur les réseaux sociaux, les radios et d’autres canaux de communication, le plus important est de réfléchir. Avoir à l’esprit cette idée de doute et de vérification pour savoir la motivation de l’auteur. Cela permet de constater si c’est une réalité ou une manipulation d’ordre politique pour des intérêts égoïstes et sectaires. Face à un message visant à susciter la haine ou à remettre en cause la cohésion sociale, il faut le dénoncer. Par-là, on contribue à aider non seulement l’auteur, mais également ceux qui l’ont reçu.
Quel est l’impact d’un manque d’esprit critique?
Les conséquences sont néfastes. Des gens sans esprit critique tombent toujours dans un piège. Ils sont dans la globalisation, dans la déstabilisation de la société, la méfiance sans cause. Cela conduit à une société divisée. La société en pâtit car le développement est impossible si les forces vives de la nation ne sont pas réunies.
Comment construire un esprit critique dans un contexte post-conflit?
La promotion de l’esprit critique est très importante. C’est l’œuvre de plusieurs acteurs, notamment l’individu lui-même. Sans oublier des modèles dans la société à l’instar des élites, des leaders religieux, des leaders politiques et des groupes communautaires organisés. Ces derniers invitent les gens à développer leurs capacités de réflexion. Ils finissent par comprendre que la manipulation constitue un danger pour la société.
La population burundaise et coupée depuis 2005 et surtout 2015 de toute réflexion qu elle pourrait émettre.
Coupée de l extérieur
Il en va de même des journaliste qui sont dans l incapacité d émettre des opinions
Même l Église doit écouter et appliquer les décisions du pouvoir
La manipulation est le maître mot
Et le pouvoir vie dans un monde complètement couper des réalités. Ce complaisant dans la dictature qui opprime la population
Je pars du principe que tout le monde est doté et peut exercer son esprit critique, aussi bien ceux qui ont usé leurs culottes sur les bancs de l’école que ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. La question est donc de bien essayer de comprendre les conditions qui font que les gens préfèrent éviter de prendre des engagements par rapport à leur esprit critique. J’en vois une principale: la peur. La peur de perdre sa vie, parce cela arrive aux personnes qui désobéissent aux consignes et ordres – bons ou mauvais – donnés par les détenteurs du pouvoir et les éléments influents de la société. Peur de perdre sa place et ses avantages si on s’insurge contre la pensée unique dictée d’en haut ou d’en bas. Peur de mettre en danger sa famille et sa progéniture…
Vous parlez de religieux et leaders politiques?
Dans quel continent, pays êtes vous?
Juste un infime cas au Burundi.
Que pensez nos leaders politiques?
Excusez moi, une partie de la phrase était coupée. Lisez…
« Que pensent nos religieux et grands qui dirigent le Burundi, de la pandémie du Covid 19
« ….Sans oublier des modèles dans la société à l’instar des élites, des leaders religieux, des leaders politiques et des groupes communautaires organisés. Ces derniers invitent les gens à développer leurs capacités de réflexion. Ils finissent par comprendre que la manipulation constitue un danger pour la société… »
Et si ses élites souhaitaient que la population reste manipulables pour assouvir leurs intérêts ?