L’infirmière accusée de « négligence médicale », qui a entraîné [le décès d’une jeune femme à l’hôpital prince régent Charles, clame son innocence->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4052]. Cependant, la direction de l’hôpital l’a suspendue de ses fonctions pour une durée de 4 mois.
<doc6523|left>« Je suis accusée injustement, je ne comprends pas pourquoi j’ai été la seule punie alors qu’on était de garde à deux. En plus, la salle dans laquelle se trouvait la défunte, c’est ma consœur qui s’en ait chargée », clame Louise Nyamushorerwa, l’infirmière qui était de garde le jour où Christine Niyogushima est décédée. Selon elle, elle n’est pas en mesure d’éclaircir les circonstances dans lesquelles Mme Christine est décédée. Elle soutient que la famille de la défunte n’est jamais venue les réveiller pour une quelconque intervention. Elle raconte qu’à 22 heures, elle et son collègue ont fait le tour des salles et ont donné les doses prescrites dans le registre de transmission. « On nous a rien signalé d’anormal jusqu’au matin. Par ailleurs, je suis passée pour voir sa perfusion qui gouttait toujours. Après, nous nous sommes dirigé vers la chambre de garde et il était presque 1 heure du matin », raconte-t-elle.
Une mise en disponibilité disciplinaire de 5 mois
À partir de ce moment, elle affirme n’avoir reçu aucun appel des gardes malades. Pourtant, la famille de la défunte et les gardes malades ont affirmé le contraire. Ils ont raconté que Mme Louise n’a rien fait pour la malade, qu’elle n’a bénéficié ni de la perfusion ni des médicaments prescrits. Cette dernière réfute ces allégations. Pour preuve, elle raconte qu’à 5heures, elle a administré les doses prescrites par le médecin. Et à aucun moment, la patiente ne lui a été présentée en état d’agonie. En plus, précise-t-elle, le rapport de garde a été rédigé le matin avant la relève, sans le constat de la moindre anomalie. Et d’ajouter : « C’est lorsque je me trouvais à la maison que j’ai reçu un appel pour m’annoncer que Mme Niyogushima est décédée. »
Malgré ces explications, la direction a décidé de lui infliger une sanction de mise en disponibilité disciplinaire de 5 mois. En plus, l’affaire est devant les juridictions. Quant au défenseur des droits des malades, il constate avec satisfaction que les Burundais commencent à prendre conscience de leurs droits : « Cela diminuera ce genre de comportement du personnel soignant qui se croyait intouchable suite aux abus et erreurs commises envers les malades.